Il y a 20 ans, 1 ivoirien sur 10 vivait sous le seuil de la pauvreté. Aujourd’hui, 1 ivoirien sur 2 vit sous le seuil de la pauvreté. Le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté, DSRP, dénombre 1000 nouveaux pauvres chaque jour.. Tel est le tableau loin d’être reluisant d’une Côte d’Ivoire qui, hélas, avance à reculons. Il est vrai que nous sommes passés du panier de la ménagère à un simple sachet. D’un repas par jour à un repas tous les deux jours, si Dieu le veut. La filière café-cacao, naguère fleuron et fierté de l’économie nationale, semble toujours chercher ses marques.
Bien malin l’ivoirien moyen ou même le cadre qui puisse vous définir les attributions réelles de la multitude de structures intérimaires ou définitives qui baignent dans une opacité à faire pâlir une nuit en zone forestière sans claire de lune. A cela, qu’il nous plaise d’agiter le très sensible spectre du pétrole et du gaz pour le peu que nous avons la chance et c’en est bien une. Oui, la chance de lire dans les journaux, les chiffres tantôt américains, tantôt de source locale, rivalisant jalousement de contradiction. Là aussi silence, on développe ; pour paraphraser l’écrivain Jean Marie Adiaffi. Pendant ce temps, le paysan, naguère fier de son statut, tire aujourd’hui le diable par la queue. Dans les grandes cités urbaines le tableau porte sur les crevasses, les ordures dont les odeurs pestilentielles vous accueillent à l’entrée de chaque quartier. Les routes reliant les différentes villes n’échappent pas à la règle d’or. Mais le comble des combles : les entreprises frappées par la récession ferment ou tentent de survivre tant que cela est possible avec leur lugubre cortège de congés techniques, de diminution de salaires quand il y en a - ou de licenciement pur et simple. Cela suffit-il ? Que non ! Le mérite a foutu le camp ; la poche parle à la place du cerveau aux différents concours de la Fonction publique ; obligeant ainsi des milliers de diplômés à se résoudre à gérer les cabines téléphoniques ou, au mieux, àA devenir pompistes dans les stations d’essence. Mais le tableau serait incomplet si l’on ne voyait pas à l’antipode des 1 000 nouveaux pauvres par jour, le faste de nouveaux riches menant une vie ostentatoire : grosses cylindrées rutilantes, châtelets à faire pâlir Buckingham Palace. Voyages en 1ère classe, cadeaux d’anniversaire somptueux. A telle enseigne que le slogan connu de tous est « il faut être refondateur pour vivre ». Mais, hélas, pas tous les refondateurs. Bref, une minorité aussi vit de façon opulente presque arrogante au détriment de nombreux braves travailleurs qui croupissent, chaque jour que Dieu fait, sous le fardeau insupportable d’une inimaginable misère toujours grandissante. Comme l’indiquait si adroitement l’Archevêque d’Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa lors de la messe de la Paix le 31 décembre dernier : la guerre ne peut tout justifier, j’ajouterai que beaucoup tirent d’ailleurs profit de la guerre. Mais où va notre Côte d’Ivoire et jusqu’où s’arrêtera, hélas cette dégringolade vertigineuse ? Les fins de mois deviennent de plus en plus angoissantes pour ceux qui peuvent encore espérer. Les laissés-pour-comptent, compte sur une manne divine. Alors ça bouillonne à la base. Ceci explique peut-être tous ces nombreux mots d’ordre de grève lancés dans tous les secteurs stratégiques de notre économie. Le transport, l’éducation, la santé, etc. Si toutes ces réactions sont compréhensibles, je crois pour ma part qu’elles ne feront qu’empirer une situation déjà sous perfusion. C’est pourquoi, je pense qu’il faut savoir raison garder et amorcer un processus de dialogue social afin de permettre au pays de sortir de sa longue agonie. Nous pouvons nous en sortir ; alors plutôt que la rue, je souhaiterais que nous regardions dans les yeux afin que nous redressons le gouvernail pour ramener lentement ce navire presque ivre à quai. Cela est possible. J’en appelle à la conscience et à la bonne volonté de tous et de chacun. Tout est possible en ce bas monde, pourvu que nous posions le bon diagnostic afin d’administrer le remède idoine. La Côte d’Ivoire ne mérite pas ça. Elle nous a tout donné ; relevons- nous afin de léguer à nos progénitures mieux que ce que nous avons reçu de nos devanciers. Moi j’y crois, dans la Paix, la Concorde, la Justice et l’Amour.
Que Dieu nous entende et sauve notre cher et beau pays jadis oasis de prospérité.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire
Roland DAGHER
Conseiller Economique et Social
18 BP 71 Abidjan 18
Bien malin l’ivoirien moyen ou même le cadre qui puisse vous définir les attributions réelles de la multitude de structures intérimaires ou définitives qui baignent dans une opacité à faire pâlir une nuit en zone forestière sans claire de lune. A cela, qu’il nous plaise d’agiter le très sensible spectre du pétrole et du gaz pour le peu que nous avons la chance et c’en est bien une. Oui, la chance de lire dans les journaux, les chiffres tantôt américains, tantôt de source locale, rivalisant jalousement de contradiction. Là aussi silence, on développe ; pour paraphraser l’écrivain Jean Marie Adiaffi. Pendant ce temps, le paysan, naguère fier de son statut, tire aujourd’hui le diable par la queue. Dans les grandes cités urbaines le tableau porte sur les crevasses, les ordures dont les odeurs pestilentielles vous accueillent à l’entrée de chaque quartier. Les routes reliant les différentes villes n’échappent pas à la règle d’or. Mais le comble des combles : les entreprises frappées par la récession ferment ou tentent de survivre tant que cela est possible avec leur lugubre cortège de congés techniques, de diminution de salaires quand il y en a - ou de licenciement pur et simple. Cela suffit-il ? Que non ! Le mérite a foutu le camp ; la poche parle à la place du cerveau aux différents concours de la Fonction publique ; obligeant ainsi des milliers de diplômés à se résoudre à gérer les cabines téléphoniques ou, au mieux, àA devenir pompistes dans les stations d’essence. Mais le tableau serait incomplet si l’on ne voyait pas à l’antipode des 1 000 nouveaux pauvres par jour, le faste de nouveaux riches menant une vie ostentatoire : grosses cylindrées rutilantes, châtelets à faire pâlir Buckingham Palace. Voyages en 1ère classe, cadeaux d’anniversaire somptueux. A telle enseigne que le slogan connu de tous est « il faut être refondateur pour vivre ». Mais, hélas, pas tous les refondateurs. Bref, une minorité aussi vit de façon opulente presque arrogante au détriment de nombreux braves travailleurs qui croupissent, chaque jour que Dieu fait, sous le fardeau insupportable d’une inimaginable misère toujours grandissante. Comme l’indiquait si adroitement l’Archevêque d’Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa lors de la messe de la Paix le 31 décembre dernier : la guerre ne peut tout justifier, j’ajouterai que beaucoup tirent d’ailleurs profit de la guerre. Mais où va notre Côte d’Ivoire et jusqu’où s’arrêtera, hélas cette dégringolade vertigineuse ? Les fins de mois deviennent de plus en plus angoissantes pour ceux qui peuvent encore espérer. Les laissés-pour-comptent, compte sur une manne divine. Alors ça bouillonne à la base. Ceci explique peut-être tous ces nombreux mots d’ordre de grève lancés dans tous les secteurs stratégiques de notre économie. Le transport, l’éducation, la santé, etc. Si toutes ces réactions sont compréhensibles, je crois pour ma part qu’elles ne feront qu’empirer une situation déjà sous perfusion. C’est pourquoi, je pense qu’il faut savoir raison garder et amorcer un processus de dialogue social afin de permettre au pays de sortir de sa longue agonie. Nous pouvons nous en sortir ; alors plutôt que la rue, je souhaiterais que nous regardions dans les yeux afin que nous redressons le gouvernail pour ramener lentement ce navire presque ivre à quai. Cela est possible. J’en appelle à la conscience et à la bonne volonté de tous et de chacun. Tout est possible en ce bas monde, pourvu que nous posions le bon diagnostic afin d’administrer le remède idoine. La Côte d’Ivoire ne mérite pas ça. Elle nous a tout donné ; relevons- nous afin de léguer à nos progénitures mieux que ce que nous avons reçu de nos devanciers. Moi j’y crois, dans la Paix, la Concorde, la Justice et l’Amour.
Que Dieu nous entende et sauve notre cher et beau pays jadis oasis de prospérité.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire
Roland DAGHER
Conseiller Economique et Social
18 BP 71 Abidjan 18