Une sœur aînée pour certaines, une mère pour d'autres et une grand-mère pour d'autres encore, Mme Jeanne Martin Cissé, diplomate de carrière d'origine guinéenne a, du haut de ses 81 ans, tenu en haleine le grand public venu l'écouter le lundi 22 décembre dernier à l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique. Animatrice d'une conférence ayant pour thème "Femmes Africaines et politique", l'ex- présidente du Conseil de sécurité des Nations Unies a d'abord rappelé l'époque, dit -elle, où envoyer une fille à l'école était le dernier des soucis des parents, mais surtout une tâche ardue pour ceux qui s'en préoccupaient. .Puis elle a remonté la pente jusqu'à l'heure actuelle où la promotion de la femme est devenue une nécessité. Dans cette dynamique, Mme Jeanne Martin Cissé a exhorté ses sœurs ivoiriennes à travailler d'avantage pour occuper la place qui est la leur sur l'échiquier politique national et international. "Les femmes sont les véritables architectes de la société, évitons donc de demeurer des instruments de vote. Il nous faut oser maintenant. Mais pour oser, nous devons nous former car aujourd'hui, la vie appartient à la science et seuls ceux qui se forment peuvent aller de l'avant. En un mot, il faut oser en agissant pour espérer" dira t-elle. La conférencière a également salué le progrès fait par l'ensemble des femmes ivoiriennes dans la lutte pour leur émancipation. Par ailleurs, la diplomate guinéenne a déploré quelques faiblesses jusque - là entretenues par les femmes bien qu'elles soient souvent de respectables intellectuelles "Il faut savoir être soi-même et mériter ce qu'on fait. Voici que nous traînons encore beaucoup de défauts majeurs. Le manque de solidarité, cela nous affaiblit. Je vous invite donc à la solidarité. Un autre défaut, c'est l'unitilité et cela mène à la jalousie et à la mesquinerie. Il faut donc reconnaître la valeur du travail bien fait". Ces conseils, Mme Jeanne Martin que tous appellent affectueusement "la vieille" les a soutenus avec des expériences vécues dans les années 50. Toute la salle était étreinte d'émotions quand elle contait avec une vivacité de trente ans, ce passé lointain partagé avec certains pères de l'indépendance en Afrique tels Haïlé Sélassié, Sékou Touré, Julius Nyerere, Félix Houphouët-Boigny,Williams Tubman et j'en passe. En somme, ce fut une rencontre enrichissante pour Mme le ministre Angèle Gnonsoa et ses sœurs venues nombreuses, rendre un hommage mérité à ce monument intellectuel qui continue d'inspirer des générations de femmes Africaines.
Dieusmonde TADE
dieusmonde@yahoo.fr
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