En visite à la cité rouge - Gbagbo aux étudiants et à la Fesci : "C`est à cause de la cité de Yopougon que je suis allé en prison"

Après l’incendie de la cité rouge le vendredi 09 janvier 2009, des étudiants victimes ont tout perdu et n’ont plus de chambre. C’est pour leur apporter des solutions à leurs problèmes que le président Gbagbo a effectué le déplacement sur les lieux du sinistre, hier mercredi 14 janvier 2009.

Après la visite du bâtiment sinistré, le président Gbagbo s’est rendu au théâtre de la cité pour un entretien avec les étudiants. Sylver Nebout, son conseiller chargé de la communication, a été le premier à prendre la parole pour cadrer la rencontre entre le Chef de l’Etat et les étudiants. Il dira que Gbagbo a décidé de voir de visu le bâtiment sinistré et de s’entretenir avec les victimes ainsi qu’avec tous les étudiants. Le secrétaire général de la Fesci (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), Mian Augustin, prenant la parole, a dit qu’il aurait voulu que cette rencontre soit dans un environnement autre que celle de la désolation et de la tristesse. Pour le patron de la Fesci, c’est un court-circuit qui est à l’origine de l’incendie. Des diplômes sont partis en fumée et une partie de la vie des étudiants victimes, aussi. Toute chose due, selon Mian, à la vétusté des bâtiments. C’est pourquoi, il a demandé au président de la République la réhabilitation des bâtiments E de la cité rouge, S et T de Cocody, de la cité d’Abobo et celle de Port-Bouët. Aussi, le leader syndical a-t-il demandé que les deux cités universitaires de Yopougon habitées actuellement par les policiers leur soient rétrocédées sans aucune forme de procès. Poursuivant sa lancée, Mian a révélé au Chef de l’Etat que les bourses des étudiants ne sont pas payées depuis 2006 et que les restaurants universitaires sont fermés. Christophe Désiré Séka Obodji, directeur du Crou (centre régional des œuvres universitaires) a quant lui a indiqué que les victimes attendent que le Chef de l’Etat dise un mot pour qu’elles soient soulagées et guéries. Les nouvelles ne sont pas bonnes depuis le mois de décembre 2008, a-t-il martelé, car le Crou reste devoir la somme de 1, 73 milliard francs Cfa aux opérateurs du secteur qui ont décidé de suspendre tous leurs services. Toute chose qui oblige les étudiants à observer un jeûne forcé parce que les restaurants sont fermés. Les résidences universitaires sont vétustes et méritent une véritable réhabilitation, a-t-il souligné. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Ibrahim Cissé Bacongo, s’adressant au président Gbagbo, a paraphrasé que le mal est dans le bien et le bien dans le mal. En Côte d’Ivoire, relève-t-il, il y a quatre-vingts (80) mille étudiants pour 9 607lits et certains bâtiments sont vétustes et non éclairés. C’est pourquoi, il propose une solution alternative qui consiste à ouvrir la construction et la gestion des résidences ‘’U’’ au secteur privé pour les construire avec l’appui de l’Etat. Répondant aux préoccupations des bourses non payées, le ministre a proposé l’instauration des cartes bancaires rechargeables que des opérateurs privés pourront préfinancer sur six mois. Le président Gbagbo s’adressant à l’assemblée a, d’emblée, indiqué qu’il est venu dire ‘’yako’’ et que demain matin à 10 heures toutes les victimes aillent au palais présidentiel pour prendre contact avec M. Koné Aboubacar pour des solutions immédiates à leurs problèmes. Nous allons envoyer des équipes pour travailler, a-t-il annoncé, dans les cités d’Abobo, Port-Bouët et celle du château appelée communément cité rouge. Si on veut la paix, on doit bien manger, a-t-il précisé. Si les résidences universitaires sont laides, il faut rechercher les raisons qui ont pour nom surpopulation, a-t-il souligné. Et d’ajouter qu’il a été locataire de la cité rouge et son fils a été ‘’Cambodgien’’. Répondant à la rétrocession des cités ‘’U’’ de Yopougon, Gbagbo a dit qu’il va étudier ce cas tout en expliquant que c’est à cause de cette cité qu’il est parti en prison. Concernant l’ouverture du Crou au secteur privé pour loger les étudiants, le président a déclaré que si les étudiants n’arrivent pas à percevoir leurs bourses, avec quoi vont-ils payer ces loyers ?

M.O