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Politique Publié le jeudi 15 janvier 2009 | Nord-Sud

Refondation : "La révolution mange ses enfants"

Cette maxime est connue de tous les militants de partis d’opposition qui parviennent au pouvoir. En cela le Fpi est loin d’être le seul qui a oublié ceux qui ont saigné pour l’accession au pouvoir. Ils sont nombreux ceux qui, depuis la clandestinité, après avoir tout donné au Front populaire ivoirien ont soit sauté du train ou ont été laissés en rade de la jouissance du pouvoir conquis en octobre 2000. Sur cette liste, il est gravé en lettres d’or, le nom du Pr Barthelemy Kotchy. Ce professeur émérite de lettres modernes, qui a souffert le martyr sous le régime de Houphouët Boigny, va s’engager avec le doyen Memel Fotê, au côté de Laurent Gbagbo pour faire «triompher l’idéal socialiste en Côte d’Ivoire». En véritables doctes, ils vont concevoir l’idéologie de la refondation prônée par le parti bleu dans l’ombre. Le programme de gouvernement, dernière version porte leur empreinte. Alors que de nombreux cadres brillaient par leur absence aux réunions de réflexion. Au moment de la récolte, l’ex-doyen de la Flash et enseignant à la Sorbonne est royalement oublié. Même si depuis la dérive droitière du parti sous la transition (Front patriotique), le Pr Kotchy avait pris ses distances pour ne pas renier ses convictions socialistes.

On cite avec lui, le Pr Harris Memel Fotê, qui a payé cash son intégrité lors des assises de la commission consultative qui a préparé la Constitution de 2000. Contre la doctrine socialiste, le Fpi s’est illustré, au cours de ces travaux, par des propositions dignes d’extrême droite européenne. Autre sujet de discorde entre la plupart de ces sommités et la direction de leur parti, il y a la question de la rupture du «Front républicain» au profit d’un autre front dit patriotique avec le Pdci sous le régime de Konan Bédié. Au rang des grands oubliés, il y a le Pr Ouraga Obou Boniface. Membre fondateur du «Front», il a été mis sur la touche pour des raisons non encore élucidées par les nouveaux tenants de la direction. Il incarne actuellement le vrai «intellectuel de gauche». En pleine folie ivoiritaire, il est monté au créneau dans un amphi de l’université de Cocody, chauffé à blanc, pour dénoncer l’aspect confligène de la Constitution qui venait d’être adoptée dans des conditions illégales (le texte soumis au vote n’est pas celui qui avait été publié au Journal officiel). En outre, ce professeur de droit avait mis en garde les étudiants contre la « notion de gêne comme critère pour diriger le pays ». A preuve, il a donné l’exemple d’un De Gaulle métis qui a sauvé la France, alors qu’un Français de souche installé à Vichy collaborait avec l’occupant allemand.

En dehors des ces figures connues du monde universitaire, il y a certains cadres qui ont des hauts faits d’armes. Entre autres, on retiendra Bamba François Maurice. Son domicile après celui du chef de l’Etat actuel a servi de siège au Fpi pendant une bonne période. Cet homme de gauche, taxé d’être un trotskiste, et Kra Félix vont jouer un rôle important dans l’encadrement de la jeunesse du Fpi et de l’implantation du parti à la rose au poing, pendant les moments de braises. Kra Félix a pu se consoler avec un poste au conseil d’administration de Fraternité Matin pendant quelques moments. A un degré moindre, on retiendra Laurent Akoun, transfuge du Pit, qui est loin d’avoir bénéficié d’un poste digne du combattant qu’il a été. D’autres comme Blé Mamadou, le Pr Bamba Soualio ont préféré aller voir ailleurs. Tout comme l’intrépide Kalifa Touré a disparu. Plusieurs cadres anonymes, qui ont perdu emplois et biens matériels, n’ont eu que leurs yeux pour pleurer une fois leur leader au pouvoir. Cela est loin d’être une exclusivité du Fpi. Ainsi va la vie des partis politiques.

Mamadou Doumbes
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