Arrestations à tour de bras en Guinée. Dix-huit personnes, dont 14 militaires proches du président Lansana Conté, étaient toujours détenues mardi par la junte au pouvoir depuis le coup d'Etat du 23 décembre, a-t-on appris de sources militaires. Parmi les personnes détenues au camp Alpha Yaya Diallo figurent le colonel Fodé Vivas Sylla, un des proches du président Conté, Soriba Yansané, chancelier des forces armées, Armand Fabre, responsable de l'armement et David Sylla, ex-commandant-adjoint de la garde du président Conté. Les commandants Alsény Bangoura, ex-membre de la garde présidentielle, Issiagha Camara, neveu du président Conté, les capitaines Mamadouba Sylla et Hassimiou Pendassa, qui faisaient partie de la protection rapprochée du président Conté, sont également au camp militaire. Parmi les quatre civils détenus, il y a Aboubacar Bruno Bangoura, ancien Directeur général-adjoint des Douanes, Idrissa Thiam, ancien directeur du protocole d'Etat de Conté et Mohamed Cissé, ex-secrétaire général du ministère de l'Emploi et de la Fonction publique. Ils ont tous été arrêtés par vagues successives depuis le 3 janvier. Le dernier bilan donné le 9 janvier faisant état de 16 détentions a été revu à la hausse à la suite de nouvelles arrestations. Les familles et proches de ces personnes ont confirmé ces arrestations mais n'étaient pas en mesure d'en donner les raisons. Aucune explication officielle n'a été donnée mais une source proche des nouvelles autorités militaires a indiqué à l'AFP qu' «ils ont plus ou moins contribué à l'appauvrissement du pays et détourné des biens publics à leur seul profit». Le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, avait affirmé le 27 décembre que «toute personne coupable de détournements» de fonds serait «châtiée». «Ce sont des ministres qui entouraient le chef de l'Etat (Lansana Conté, décédé après 24 années au pouvoir) qui ont pillé ce pays, qui ont fait des buildings, des comptes un peu partout», avait-il ajouté. «Au moment où le président était fatigué, tous les gens qui l'ont entouré se sont remplis les poches», avait-il accusé.
Avec l'AFP
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