En avant pour une liste électorale propre

« Il y a des mesures de prévention et de dissuasion à prendre, qui vont dans le sens de la sensibilisation de toute la population ivoirienne. Que les non nationaux, qui ne sont pas concernés par ces opérations d’enrôlement, comprennent que vouloir y participer, c’est commettre une infraction ». Cette déclaration est de M. Affi N’Guessan, président du FPI. Il l’a faite à la fin du séminaire qui a occupé, hier, la direction du parti, les fédéraux et les directeurs départementaux de campagne pour le candidat Gbagbo.

A l’ouverture de ce séminaire organisé par le Secrétariat chargé des élections que dirige le député Martin Sokouri Bohui, le député Laurent Akoun avait été on ne peut plus clair : « Ce séminaire ne produira aucun document à emporter. Nous allons faire des propositions à la direction du parti qui va prendre des décisions après réflexion ». Les travaux qui se sont déroulés à la Fondation Harris Memel Fotê on été sanctionnés effectivement par des propositions remises au président Affi. Ces propositions émanent elles-mêmes de travaux qui ont été intenses. Plus de 200 participants sont venus de partout en Côte d’Ivoire avec, chacun, un cas avéré de preuve de fraudes au moins dans son sac…

Pour le moment, à la fin de ce séminaire, les militants du FPI commis à la tâche d’encadrement des populations pour l’enrôlement ont également été interpellés par le président Affi, pour qu’ils comprennent selon lui, qu’ils ont aussi une mission de lutte contre la fraude. « Qu’ils contrôlent avec davantage de rigueur afin que les procédures en vigueur soient respectées. Il y a aussi nécessité qu’au stade du traitement informatique, les fichiers qui vont servir à l’enrôlement et à la détection des cas de fraude soient enrichis, de manière à ce que tous les cas de fraude soient traqués », a déclaré le président Affi. Qui a précisé, encore une fois, que le séminaire n’a pris aucune résolution et que cette tâche est réservée à la Direction du FPI qui prendra toutes les mesures après avoir analysé les travaux du séminaire.

Quoiqu’il en soit, pour Martin Sokouri Bohui, « le parti dispose désormais d’un catalogue presque complet des cas de fraudes à travers le pays. Avec preuve à l’appui. A Sinfra par exemple, huit fraudeurs ont été arrêtés et jetés en prison. On ne peut donc pas dire que le FPI accuse sans preuve. Ce sont des cas palpables comme ceux-là que nous avons répertoriés ». Désormais, personne ne pourra dire que les discours des responsables du FPI sur la fraude massive constatée dans les différents bureaux d’enrôlement et d’identification relèvent du domaine de la rumeur. Et le FPI, en organisant ce séminaire, démontre qu’il a pris la pleine mesure de la fraude, une autre facette de la guerre qu’il va falloir combattre vaincre. En avant donc pour des fichiers électoraux propres !

Paul D. Tayoro