Cacao : Le bio de Toumbokro épate les producteurs

La grande innovation de l’atelier sur la filière café-cacao de Yamoussoukro aura été la contribution significative du gouverneur N’dri Koffi Appolinaire. Lequel a séduit les participants avec le cacao biologique, qu’il a initié depuis trois ans, sur les anciennes plantations du président Félix Houphouet Boigny à Toumbokro. Plantations cédées en 2005 au district de Yamoussoukro, dans le cadre du transfert des compétences aux collectivités décentralisées. Comme l’a souligné le gouverneur, il ne s’agit plus pour la Côte d’Ivoire, de produire pour produire, comme elle l’a fait depuis l’indépendance. Mais de tout mettre en œuvre pour gagner le combat de la qualité afin que les planteurs puissent, enfin, tirer suffisamment profit de leurs efforts. Les plantations de Toumbokro, qui permettent à la Côte d’Ivoire de produire du cacao bio et donc d’être classée au 3e rang mondial, sont une belle illustration de cette nécessité de produire la qualité. C’est pourquoi, les producteurs ont suivi avec intérêt la présentation de M. Yao André, administrateur général de Agropôle-Yamoussoukro, qui pilote ce vaste programme d’agriculture biologique. Les différentes étapes pour parvenir à une plantation certifiée bio, comme celle de Toumbokro, de l’entretien du verger qui exclut tout recours aux produits chimiques, jusqu’à la récolte, l’écabossage, la fermentation, le séchage, l’ensachage et la commercialisation, ont été expliquées aux producteurs. Non sans avoir révélé les grands objectifs de Agropôle-Yamoussoukro, créée par le district pour conduire sa politique de développement d’une agriculture durable au profit de la région des Lacs et en prévision au transfert de la capitale à Yamoussoukro. Comme il l’a expliqué aux participants, le cacao biologique est aujourd’hui très prisé dans le monde entier, à telle enseigne que la production mondiale qui est, aujourd’hui, de l’ordre de 0,5%, n’arrive guère à satisfaire la demande de plus en plus forte. C’est que les consommateurs ont choisi de manger naturel. Yao André a, en outre, expliqué les nombreux avantages de la production bio. Sur la santé, la préservation de l’environnement, et surtout sur le plan de la commercialisation, où une prime de 200 à 300 Fcfa est versée au kg. Soit une prime bio de 200.000 Fcfa par tonne, pour la campagne 2008-2009. La production de cacao bio, vise à transformer 10% de la production nationale en cacao biologique afin que la Côte d’Ivoire passe au premier rang mondial. Cet atelier sur la filière café/cacao de Yamoussoukro a pris fin par une visite guidée des participants sur les plantations bio de Toumbokro qui s’étendent sur une superficie de 2000hectares, avec 800 hectares de cacao bio en production et 477 de café. Un déjeuner champêtre, sous les cacaoyers, a clôturé cette visite qui aura permis de découvrir le dernier survivant des trois cacaoyers plantés par le président Houpuouet-Boigny, de ses propres mains en 1978.

N’dri Célestin
correspondant régional