Le rideau est tombé, samedi soir, sur la 2e édition de la cérémonie de distinction des sociétaires du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida), au Palais de la culture. La 2e édition (2008) de la cérémonie de distinction des créateurs ivoiriens, les «Haut de gamme», a livré, à la faveur d’une soirée de prestige, samedi, au Palais de la culture, son verdict. Au regard du palmarès, trois artistes se sont élevés au-dessus de la mêlée, car ayant glané au moins deux distinctions. Ce sont: Akissi Delta, Adama Dahico et Billy Billy. En effet, la comédienne et réalisatrice de la série télévisée à succès, «Ma famille», Akissi Delta a non seulement été lauréate de la catégorie «Meilleur scénariste» en «Production cinéma et télévision», mais elle a aussi reçu le «Prix spécial de la meilleure audience internationale». Quant à Adama Dahico, désigné par le jury «Meilleur humoriste saison 2008», dans la catégorie «Arts dramatiques», il a aussi été auréolé du «Prix spécial de l’artiste modèle». Le super trio des «Haut de gamme 2008», est bouclé par Billy Billy. Le rappeur de Wassakara au verbe cru et à l’humour caustique, a été désigné dans la catégorie «Musique hip-hop» «Meilleur artiste rap» et «Prix spécial révélation de l’année». En dépit de quelques imperfections inhérentes à toute organisation d’envergure, la soirée de samedi a été d’un calibrage efficient. Et cela a fait dire à de nombreux spectateurs qu’il est bien possible de commencer des évènements à l’heure sous nos cieux et tenir les exigences d’un conducteur. Toutes choses qui doivent être mises à l’actif du commissaire général des «Haut de gamme» et son staff, Sacré Claude Yo, coopté par l’administrateur du Burida pour manager le projet. En outre, l’attelage de présentateurs, Awa Ehoura Thabita (Télévision ivoirienne) et Claudy Siar (Radio France internationale), a su jouer sa partition et canaliser les ardeurs de tous. En clair, ils n’ont pas voulu être les stars à la place des créateurs célébrés. S’il est vrai que le 20 décembre 2007, lors de la 1ère édition, le Chef de l’Etat a rehaussé, par sa présence, l’éclat de cet évènement, il est tout aussi avéré que la qualité des personnalités présentes, samedi dernier, avait de quoi faire pâlir même un Conseil des… ministres. En effet, en plus du ministre de la Culture et de la Francophonie, président de la cérémonie, l’on notait les présences distinguées de ses collègues des Ntic, Hamed Bakayoko, de la Lutte contre le Sida, Mme Christine Nébout Adjobi ; Léon Emmanuel Monnet des Mines et de l’Energie, qu’accompagnait son épouse, Agnès Monnet, en sa qualité de directrice de l’Agence ivoirienne de coopération francophone (Aicf) ; l’ex-ministre de la Communication, Lia Bi Douyoua et bien d’autres personnalités de premier rang. Au nombre desquels le chairman et le directeur général de la compagnie de téléphonie Koz, sponsor officiel de cette cérémonie de distinction. A juste titre, les ministres Komoé et Bakayoko, qui ont eu à prendre la parole, n’ont pas manqué de saluer leur engagement pour la promotion de la culture, en deux années d’existence. Augustin Komoé, accentuant son discours sur la «nécessité d’un devoir de mémoire pour les artistes qui se sont illustrés tout au long de l’année, a ajouté que Les «haut de gamme» sont donc un espace de consécration et d’encouragement». Les parrains artistiques de la soirée, Zadi Zaourou, Léonard Groguhet et Jacob Desvarieux, ont apporté la caution intellectuelle et la note de légitimité à cette tribune de distinction de l’excellence artistique. Desvarieux allant même jusqu’à clore la soirée par le titre qui l’a révélé, en compagnie de son groupe, Kassav, au monde «Zouk la cé ça médicament nous bi», en 1983. Un ballet moderne de la compagnie Nsoleh, une «Parade majestueuse», mêlant mode, coiffure, chorégraphie et théâtre, les prestations de Yodé et Siro, Billy Billy, Nash, N’Guess Bon Sens et Germain Bi Gokon, ex-mentor du Kayéli Band, avec son titre plus que trentenaire, «Gagloudji», ont constitué les entractes de cette soirée de l’excellence. Il convient de signaler que la plupart des artistes absents pour raisons diverses, ont vu leurs trophées réceptionnés par Gadji Céli, en sa qualité de président de l’Unartci. Une présence à cette cérémonie, que bien d’observateurs du microcosme culturel ivoirien, qualifient de constructive. Etant entendu, qu’après une période de «paix des braves» de quelques mois, ces dernières semaines ont vu des suspicions se lever à l’occasion de la fin de l’administration provisoire et de la prochaine organisation de l’assemblée générale du Burida. Et d’aucuns avaient argué que Gadji Céli ou encore Aïcha Koné et bien d’autres valeurs sûres des arts ivoiriens, bouderaient cette cérémonie. Que nenni ! Rarement, verdict de jury aura suscité l’adhésion quasi-unanime que celui présidé par le comédien et enseignant de diction, Bienvenu Néba, à l’occasion de ces «Haut de gamme». Le sponsor officiel, en plus des trophées, a promis une enveloppe d’un million de FCfa à chaque lauréat ; doublant la proposition faite par le ministre des Ntic. Cette offre devrait probablement se faire via un compte de la Banque de financement de l’agriculture (Bfa), autre partenaire du Burida, dépositaire de la carte-salaire des sociétaires. Il a pourvu tous les nominés d’un compte d’épargne de 250 000 FCfa.
Remi Coulibaly
Remi Coulibaly