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International Publié le mardi 20 janvier 2009 | Fraternité Matin

Investiture d’Obama: Le jour de gloire est arrivé

Aujourd’hui mardi 20 janvier 2009, avant que les gongs de midi (17h à Abidjan) ne sonnent, les Etats-Unis d’Amérique auront un nouveau Président de la République. Son nom, Barack Hussein Obama. Un nom qui fait tilt dans les sphères socio-économiques du pays. Mais, il y a mieux. Barack Obama est un Africain-Américain, donc un Noir qui accédera pour la première fois dans l’histoire des Etats-Unis, au panthéon du pouvoir américain: la Maison Blanche. C’est le 10 février 2007, dans un froid polaire que seul sait produire l’Etat d’Illinois et devant une foule enthousiaste, que le jeune sénateur d’alors, Barack Obama, la voix toute tremblante (de froid), étranglée, déclare, après avoir peint un sombre tableau de l’administration Bush: «C’est pour cela que, me tenant devant vous, à l’ombre du monument du Old State Capitole, d’où Abraham Lincoln lança un appel à l’union à une maison divisée, où les espoirs et les rêves sont encore permis, j’annonce ma candidature pour la Présidence des Etats-Unis d’Amérique.» En son temps, très peu de personnes avaient cru en la baraka de ce jeune Noir. Il faut le dire, Barack n’avait aucune réelle attache politique, ni à Washington ni à Chicago. L’aventure présidentielle de Barack Obama commence véritablement un soir du 27 juillet 2004, lors de la convention du parti Démocrate. Il a, dans un discours féérique, électrifié toute l’assemblée, volant même la vedette à certains leaders du parti. Ce discours que certains observateurs politiques ont qualifié de «sésame» de précampagne pour le jeune sénateur de l’Illinois va, comme un baume de bon effluve, le suivre tout le long de sa campagne. Fruit d’une union multiraciale, Obama, de son père Kenyan et sa mère Américaine, va indiquer à l’Amérique, qui doute encore, que le temps est venu de clore le chapitre des chapelles raciales, régionales et politiques. Il se pose comme l’unificateur d’une Amérique qui semble en avoir besoin. «Cependant, au moment même où je parle, il y en a qui se préparent à nous diviser. Les maîtres de la roublardise et des annonces négatives qui ont fait de la politique du néant leur credo. Eh bien, j’ai quelque chose pour eux ce soir. Il n’y pas une Amérique libérale et une Amérique conservatrice, il y a les Etats-Unis d’Amérique. Il n’y a pas une Amérique pour les Noirs et une Amérique pour le Blancs, une Amérique pour les Latinos et une autre pour les Orientaux. Il y a les Etats-Unis d’Amérique.» Un discours-serment, un discours-sermon qui, comme le Christ Jésus voudrait dire, «Viens, et suis moi!» Avec une économie exsangue, une politique du canon et un taux de chômage élevé, l’Amérique ne savait plus à quel saint se vouer. Il lui fallait un sauveur. Un autre discours. Un autre homme. Sa victoire sur Hillary Clinton, la première nuit des Primaires qui s’ouvrent le 3 janvier 2008 dans l’Iowa le propulsent au devant de la scène comme un candidat sérieux avec lequel, l’Amérique devrait désormais compter. Son équipe de campagne enregistre des volontaires dans les nombreux bureaux de campagne. Les fonds commencent à affluer dans les caisses. Les grandes stars du show-biz américain et du cinéma accourent pour soutenir le nouvel espoir, le nouveau Lincoln, le nouveau Reagan. Oprah Winfrey, la reine du talk-show, lui accorde un soutien sans faille. «Je le connais assez pour croire à son autorité morale. C’est la raison No1 pour laquelle je le soutiens.» Quelques jours après le soutien de Mlle Winfrey, 3 millions de dollars US tombent dans les coffres de campagne d’Obama. Pendant ce temps, la campagne gagne en intensité. Les coups tordus, les attaques les plus vicieuses et les plus féroces pleuvent sur Obama. C’est de bonne guerre. Mais «le petit Kenyan», contre vents et marées semblent épouser les aspirations du plus grand nombre d’Américains. Sa victoire dans l’Etat d’Oregon en mai 2008 lui donne une assisse confortable au nombre des délégués pour conduire le ticket démocrate à l’élection présidentielle de novembre 2004. Pour atteindre le soir du 4 novembre, Obama devait affronter la machine républicaine conduite par John McCain. Malgré les rengaines républicaines, l’Amérique semblait déjà avoir choisi son camp. Le candidat démocrate soulève les foules. L’Amérique tombe amoureuse du jeune Noir. Le monde entier aussi. Le nom Obama rime avec une vision renouvelée du monde, un nouveau départ, une nouvelle naissance à laquelle le monde doit naturellement s’arrimer. Au cours d’une tournée de campagne en Europe, il réussit à réunir plus de 200 mille personnes à Berlin, en Allemagne. Partout, du Japon au Brésil en passant par la Côte d’Ivoire et Israël, des fan-clubs se créent. Aux Etats-Unis, les plus faibles économiquement voient en Barack Obama l’espoir de lendemains meilleurs. L’espoir d’une assurance-santé pour un conjoint malade, l’espoir d’une éducation universitaire à un prix abordable. L’espoir d’une paix dans le monde. L’espoir de la fin de la guerre en Irak et en Afghanistan. L’espoir de retrouver son emploi et sa maison perdus. L’espoir d’une Amérique qui chante encore, d’une Amérique modèle démocratique du monde. Le 4 novembre, le monde n’a pas dormi. En Afrique, les populations ont veillé jusqu’au petit matin pour voir enfin, la victoire d’un des leurs à la présidentielle américaine. En Europe, en Asie, en Australie, la même ferveur festive a accueilli l’annonce. Un grand jour s’est levé pour l’Amérique, une nouvelle ère s’ouvre pour le monde ce 20 novembre. Que la fête commence!
Phil Nomel
Washington, DC
Que vous inspire l’investiture d’Obama?
A la cérémonie de lancement des festivités de l’investiture d’Obama le dimanche 18 janvier dernier au Lincoln Memorial, Fraternité Matin a tendu le micro à certains des milliers de visiteurs qui ont fait le déplacement de Washington. Il faisait si beau pour un soir d’hiver.
Linda Whitworth,
63 ans, Atlanta, GA
«Je suis une femme comblée»
Je suis une femme comblée. Je vous assure que je peux mourir la paix dans l’âme. J’ai eu la chance de vivre deux événements historiques en ce lieu. En 1968, encore jeune étudiante, j’ai suivi le discours du Dr Martin Luther King. Et ce discours qui sonnait en moi toute ma vie se concrétise ce jour avec l’élection d’Obama. L’investiture du président Obama n’est plus un rêve, c’est une prophétie qui se réalise sous nos yeux. Et je suis heureuse de la vivre. Nous sommes une Amérique unie. Que Dieu veille sur l’Amérique et qu’il veille sur son fils (Obama).
John Roberts,
27 ans, Libérien vivant à Washington
«L’Afrique devrait s’en inspirer»
En tant qu’Africain, c’est une fierté. Une fierté d’avoir donné à l’Amérique son premier président Noir. Aujourd’hui, on ne nous regardera plus sous le prisme du Noir fainéant qui ne sait ni lire ni écrire. Aujourd’hui, nous les Noirs, avons démontré que nous sommes un peuple fort, qui sait occuper toute la place qui lui revient dans le monde. Je me tourne maintenant vers les leaders africains pour leur lancer ce message important. Nos leaders ne doivent plus se comporter comme des Chefs d’Etat de seconde classe. Ils sont des chefs au même titre que les autres. Ils doivent promouvoir la démocratie, la justice et l’ordre. Ils doivent s’inspirer du modèle de démocratie américain pour éviter les guerres tribales et les rébellions idiotes. J’ai vécu des années de guerre affreuses au Liberia. Il faut que les armes se taisent définitivement en Afrique.
Marketta Johnson,
17 ans, Fairfax, VA
«Le devoir moral de pérenniser le combat»
Je suis fière de vivre ce moment historique. Pour moi, c’est un hommage à nos illustres hommes et femmes qui ont combattu le racisme et la méchanceté des autres pour nous ouvrir la voie de la liberté. Ce moment pour moi est un temps de réflexion et de fierté. Pour moi, en tant jeune fille Africaine-Américaine, c’est aussi une source d’inspiration. Nos grands-parents ont lutté pour que nous vivions ce moment. Alors, nous, en tant que jeunes, avons le devoir moral de pérenniser ce combat pour la liberté, l’acceptation de l’autre. Je suis fière d’être là.
Don Barnes,
42 ans Louisville, KY
«L’homme qu’il faut au moment qu’il faut»
Je ne manquerais pour rien au monde cet événement historique. Ce genre d’événements se vit une fois dans la vie. Je suis arrivé depuis jeudi avec toute ma famille (ma femme et mes trois enfants) de Louisville, Kentucky. Je voulais surtout que mes enfants vivent ce moment parce que l’avenir leur appartient. L’investiture d’Obama m’inspire deux choses. Je crois, premièrement, qu’il est l’homme qu’il nous faut au moment qu’il faut. Jetez un coup d’œil autour de vous, le chômage, les gens qui perdent leurs maisons, ce n’est pas l’espoir de l’Amérique. La seconde réflexion qui me vient en tête est que l’Amérique a pris un tournant décisif dans son histoire. J’ai foi qu’Obama va accomplir une mission noble pour le petit peuple. N’est-ce pas sa ligne de campagne, « le changement auquel nous croyons ? » Moi je crois qu’il va changer l’Amérique.
Traci Williams,
35 ans Baltimore, MD
«Une Amérique réconciliée»
C’est le signe que l’Amérique revient de très loin. Imaginez quarante ou cinquante ans en arrière, les Noirs n’avaient pas droit au vote. Aujourd’hui, on peut être candidat jusqu’à parvenir à la Maison-Blanche. Mais ce qui est important pour moi, ce n’est pas trop son élection, c’est le fait que par elle, toute l’Amérique se sent réconciliée enfin. C’est le message qu’il a lancé un soir de juillet 2004. Il avait dit en son temps qu’il n’y avait pas «une Amérique noire et une Amérique blanche, il y a les Etats-Unis d’Amérique». C’est cela qui se voit depuis plus de quatre années maintenant. J’ai donc raison de croire qu’il va faire ce qu’il y a pour que le pays puisse retrouver son aura d’antan.
Roberto G. 29 ans,
Silver Spring, MD
«Nous croyons en ce pays»
Je suis venu ce soir (dimanche 18 janvier) et je reviendrai demain et même après-demain. Je ne crains pas le froid. Je n’ai pas voté, mais j’ai fait ce que je pouvais pour soutenir sa campagne. Quand il parle, il parle pour moi et de moi. Il parle pour les pauvres, pour les démunis, pour les sans-papiers, pour les femmes et les enfants. Quand il parle, je vois en lui un homme qui croit en ce qu’il dit. Nous, les immigrants, nous croyons en ce pays qui a été bâti par tous ceux qui sont venus du monde entier. Obama est né d’un père venu d’Afrique. Et son accession au pouvoir constitue une source d’espoir pour nos enfants. Il a montré qu’il n’y a aucune barrière insurmontable.
Danna McArthur,
67 ans New York, NY
«Une nation qui sait se remettre en cause»
C’est la deuxième fois dans ma vie que je me réjouis d’une investiture. La première fois, c’était pour John Kennedy, un catholique. Il est vrai qu’il y a eu des erreurs dans le passé. Mais vous savez, l’Amérique est une nation qui sait toujours se remettre en cause et rattraper ses erreurs. J’ai vécu un peu l’époque du racisme pendant laquelle beaucoup de choses étaient déniées aux Noirs. Mais, nous savons toujours nous surpasser. Je suis Blanche mais dès le début, j’ai vu en Obama l’homme qu’il fallait à l’Amérique. Je n’ai pas tenu compte de la couleur de sa peau. C’est cela l’Amérique. Je l’ai fait pour mes enfants et mes petits-enfants. L’Amérique sous Obama, va rebondir et retrouver toute sa place dans le monde.

Propos recueillis par
Phil Nomel
Lincoln Memorial,
Washington, DC
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