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Société Publié le mardi 20 janvier 2009 | Nord-Sud

Promoteurs immobiliers, entrepreneurs, consommateurs… : La cherté des maisons divise

Les acteurs de l`immobilier sont unanimes sur l`explosion du coût des maisons, mais ils ne s`entendent pas sur les causes de cette situation.

12 millions Fcfa, c`est aujourd`hui le prix minimum officiel d`une villa économique à Abidjan. Malgré les facilités de payement offertes par certains opérateurs, peu de personnes ont la possibilité de faire face à un tel montant. La preuve: «Les clients n`arrivent plus à acheter les maisons. Nous ne sommes pas contents», se plaint M. Zen, directeur de la société immobilière Bativoir. Il accuse à son tour la flambée des prix des matériaux de construction: «Il y a un an et demi, la tonne de ciment coûtait 41.000 Fcfa, aujourd`hui, elle est à 70.000Fcfa. Le prix a presque doublé. La tonne de fer à béton était à 290.000 Fcfa, il y a deux ou trois ans, maintenant, il faut payer plus 500.000 Fcfa. Les prix de la tuyauterie ont triplé. Les promoteurs immobiliers souffrent », déplore-t-il. Les coûts des maisons ont suivi ceux des matériaux. Conséquence, certains bâtiments qui pouvaient être acquis à 6 millions Fcfa il y a quelques années reviennent aujourd`hui à 12 millions Fcfa. Des villas dites économiques sont même proposées à 20 millions Fcfa. Pour Mme Séka de la société Ebur immobilier, le surcoût a un lien avec la hausse des prix des matériaux, mais ne justifie pas la flambée exagérée selon elle par la forte demande notamment dans la capitale économique. «C`est à Abidjan que les prix sont autant élevés. Avec la situation que nous vivons, tout le monde est venu au Sud. La demande étant très élevée par rapport à l`offre, chacun fait son augmentation», affirme-t-elle. Les entrepreneurs soutiennent de leur côté que la question des intrants est un alibi. Selon eux, la cherté vient surtout de la course au profit qui caractérise les promoteurs immobiliers et autres propriétaires. «L`argument de la cherté des matériaux est un faux problème. Certains l`utilisent comme prétexte parce qu`ils veulent s`enrichir. Ils oublient qu`une maison est un trésor qu`on possède pour longtemps et qu`ils ont donc le temps de l`amortir. Le problème est qu`ils veulent rentrer dans leurs fonds immédiatement», dénonce Soro Doté, président de la Centrale syndicale des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics de Côte d`Ivoire. A l`en croire, il est possible pour un particulier de se construire aujourd`hui une villa économique à moins de 10 millions Fcfa. La même villa, poursuit-il, est vendue à 12 millions Fcfa. «Avec 5, 5 millions ou 8 millions Fcfa au plus, vous pouvez vous construire une bonne villa. Le plus souvent ces sociétés immobilières sont exonérées de certaines taxes comme la Tva (Taxe sur la valeur ajoutée). Malgré ces avantages, ils vont vendre la même villa à 12 millions Fcfa voire 13 millions Fcfa. Ce sont les maisons commerciales qui sont coûteuses parce que les vendeurs veulent trop de bénéfices», ajoute-t-il. Le directeur de Bativoir reconnaît que les taxes ne constituent pas un problème majeur pour eux, mais il refuse d`entendre qu`une villa, même modeste, peut être bâtie à 6 millions Fcfa «Ce n`est pas possible, on ne peut pas faire une telle affirmation après la dévaluation du Fcfa. Déjà, avant cette dévaluation, les prix étaient plus élevés. Cependant, nous n`avons pas doublé nos prix. Les augmentations sont dans l`ordre de 20%», répond M. Zen qui pense que les prix des produits de construction doivent chuter après la baisse des cours du pétrole. Il souhaite par exemple que la tonne de ciment revienne à 41 mille Fcfa. Il est rejoint par un citoyen: «Je ne sais pas si ce sont des matériaux importés ou fabriqués sur place, mais dans tous les cas, quelque chose doit être fait », demande Diabaté Arsène. Les cimentiers rétorquent que la barre des 41.000 Fcfa ne peut pas revenir actuellement. «Les facteurs les plus importants, c`est le coût du fret maritime. Depuis les années 2005-2006, on a connu une explosion à ce niveau. Si ces prix baissent, nos prix baissent aussi. Actuellement, nous ne pouvons appliquer que le niveau de baisse que nous permettent les tarifs du fret », explique le Directeur général de Socimat, Joam Pachler.

Cissé Sindou
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