La problématique de la pérennité de la cacaoculture et la caféiculture préoccupe les autorités ivoiriennes. C’est dans ce cadre que le ministère de l’Agriculture qui a en charge cette sphère, fort de certains griefs et après mille et une réflexions et dans un souci de booster le revenu des producteurs a concocté la nouvelle vision du secteur.
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec 40% de la production mondiale veut se donner les moyens de profiter de ses principales matières premières.
Aux plans technique, institutionnel et juridique
Les objectifs sont clairs à ce niveau. Il s’agit de l’amélioration des revenus de producteurs à travers un mécanisme fiable et durable de détermination de prix rémunérateurs ; la définition d’un système de commercialisation intérieure viable, basée sur la concurrence et l’implication de plus en plus grande d’opérateurs nationaux. Sont également prévus des réflexions pour une politique de mise à marché extérieure et garantissant un revenu décent aux producteurs. Le gouvernement ivoirien entend mettre l’accent sur la mise en place d’un programme qualité capable de remédier à la dégradation de la qualité des produits provenant de la Côte d’Ivoire ; la rationalisation des investissements issus des prélèvements de la filière. Afin de les rendre plus efficaces ; la lutte efficace contre les maladies des vergers ; la régénération des verges vieillissants ; la transformation du café et du cacao prenant en compte les modalités d’accompagnement au plan réglementaire et fiscal et la définition d’un cadre institutionnel fiable et opérationnel. Il s’agit de créer les conditions favorables à une meilleure interaction des acteurs pour une production efficace et mieux valorisée, contribuant à l’amélioration des revenus directs et indirects des producteurs.
Au plan institutionnel, le gouvernement envisage la mise en place d’un cadre cohérent et efficient, intégrant des acteurs à activités complémentaires. Il entend à cet effet : réexaminer le cadre institutionnel et arrêter des mesures idoines d’optimisation et adapter le cadre aux exigences du marché ; améliorer le fonctionnement des structures de supervision interministérielle. Le gouvernement envisage de faire le point de l’avancement des réformes et de procéder à l’analyse du cadre juridique actuel. Avec en prime, identification des mesures à prendre afin de lever certains points de blocage et de formuler des recommandations liées à la conformité des pratiques vis-à-vis du cadre juridique et à la cohérence et la pertinence du cadre juridique par rapport à l’Ohada. Au titre de la fonction Production/fonction qualité, le gouvernement envisage d’optimiser la relance durable des productions caféière et cacaoyère. Le cacao origine Côte d’Ivoire subit depuis la libéralisation, une décote qualité de 50 Fcfa/kg/an sur le marché international. Ce qui occasionne un manque à gagner de plus de 60 milliards de Fcfa. Et la tendance depuis la libéralisation est l’accroissement de la proportion du café et de cacao de mauvaise qualité. Pour résorber ce problème, le Gouvernement entend encourager et renforcer la recherche et le développement, l’encadrement et le conseil agricole à travers respectivement le Cnra, l’Anader et le Firca.
Mouvement coopératif et Chambre d’agriculture
Le Gouvernement veut améliorer la représentativité des producteurs à travers l’assainissement du mouvement coopératif et la restructuration de la Chambre d’Agriculture. Au titre des mesures urgentes, il s’agit d’actualiser et de vulgariser la loi coopérative 97-721 du 23 décembre 1997 ; réviser le système de délivrance des agréments de coopératives ; mettre en place un programme d’assainissement des coopératives café-cacao ; recenser les coopératives ; inspecter, contrôler, faire un suivi-évaluation et le retrait d’agréments des coopératives ne respectant pas la loi ; démarrer les opérations d’encadrement du mouvement coopératif. L’introduction d’une communication en conseil des ministres a déjà eu lieu. Pour le moyen terme des actions sont envisagées en matière d’appui institutionnel, de crédit agricole, de fiscalité agricole et de professionnalisation du monde agricole. Le ministère de l’Agriculture s’apprête même à lancer une étude devant conduire dans les meilluers délais, à la mise en place effective de la Chambre nationale d’Agriculture, avec le concours de la Délégation de l’Union européenne. Ce sera le lieu de véritablement débattre du problème de la représentativité des producteurs de café-cacao.
Baisse des taxations
Quant à la fonction commerciale, elle est constituée de deux composantes : nationale et internationale. Pour la commercialisation intérieure, le gouvernement s’est engagé à réduire, d’ici 2011, la taxation indirecte totale de la production de cacao à un niveau n’excédant pas 22% du prix Caf (Coût, assurance et fret). Le gouvernement va aussi insister sur la promotion d’une concurrence saine qui garantisse une participation active d’opérateurs nationaux (Coopératives, Pmex, Coopex) et identifier un nouveau mécanisme de fixation des prix garantissant les revenus des producteurs. A cet égard, une attention particulière sera accordée à la répercussion de la baisse de la parafiscalité sur le prix bord champ et à la détermination des coûts d’approche. En vue de changer la perception sur les produits ivoiriens, la qualité du produit sera améliorée à travers la mise en place de dotations auprès des coopératives dont les capacités seront renforcées de mini unités de séchage du cacao. En ce qui concerne la commercialisation extérieure, le Gouvernement entend réfléchir sur un mécanisme de mise à marché efficient. En outre, le Gouvernement devra renforcer le contrôle et, appliquer les sanctions prévues par la loi aux opérateurs qui ne respecteraient pas l’interdiction d’exportation de tout produit de nature à porter atteinte à l’image de l’origine Ivoire. Relativement à la fonction Valorisation et Transformation, pour atteindre son objectif de transformation d’au moins 50% de la production de cacao et 30% de la production de café à l’horizon 2015, le Gouvernement va : adopter des mesures incitatives en faveur des opérateurs de ce secteur pour leur permettre d’augmenter leur capacité de transformation ; accorder des facilités à toute initiative d’installation d’unités et d’industries de transformation ; aider à la certification des produits finis ivoiriens ainsi qu’au développement d’un programme cohérent de promotion de la consommation des produits issus de la transformation du café et du cacao ; mener une étude sur la faisabilité des petites et moyennes unités de broyage de cacao. Au titre des investissements, le Gouvernement veillera à l’optimisation de la politique d’investissement en milieu rural, en conformité avec son programme d’investissement. Pour le programme 2009, auront lieu, le reprofilage de 5000 kilomètres de pistes contre 1200 en 2008 ; la construction de 200 nouveaux forages par an ; la réhabilitation des pompes défectueuses ; la réhabilitation d’écoles ainsi que leur dotation en équipements fonctionnels ; la réhabilitation et la construction de centres de santé et de logements. Le Gouvernement va également se pencher sur l’épineux problème de la sacherie pour améliorer la distribution des sacs au cours de cette campagne, qui sera suivie d’un audit complet de la sacherie. Au total, une mise en œuvre rigoureuse des orientations de la politique sectorielle à partir d’un plan d’actions détaillé, devrait permettre d’améliorer l’efficacité technique, la gouvernance et la transparence dans la gestion de la filière.
Jean Eric ADINGRA
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec 40% de la production mondiale veut se donner les moyens de profiter de ses principales matières premières.
Aux plans technique, institutionnel et juridique
Les objectifs sont clairs à ce niveau. Il s’agit de l’amélioration des revenus de producteurs à travers un mécanisme fiable et durable de détermination de prix rémunérateurs ; la définition d’un système de commercialisation intérieure viable, basée sur la concurrence et l’implication de plus en plus grande d’opérateurs nationaux. Sont également prévus des réflexions pour une politique de mise à marché extérieure et garantissant un revenu décent aux producteurs. Le gouvernement ivoirien entend mettre l’accent sur la mise en place d’un programme qualité capable de remédier à la dégradation de la qualité des produits provenant de la Côte d’Ivoire ; la rationalisation des investissements issus des prélèvements de la filière. Afin de les rendre plus efficaces ; la lutte efficace contre les maladies des vergers ; la régénération des verges vieillissants ; la transformation du café et du cacao prenant en compte les modalités d’accompagnement au plan réglementaire et fiscal et la définition d’un cadre institutionnel fiable et opérationnel. Il s’agit de créer les conditions favorables à une meilleure interaction des acteurs pour une production efficace et mieux valorisée, contribuant à l’amélioration des revenus directs et indirects des producteurs.
Au plan institutionnel, le gouvernement envisage la mise en place d’un cadre cohérent et efficient, intégrant des acteurs à activités complémentaires. Il entend à cet effet : réexaminer le cadre institutionnel et arrêter des mesures idoines d’optimisation et adapter le cadre aux exigences du marché ; améliorer le fonctionnement des structures de supervision interministérielle. Le gouvernement envisage de faire le point de l’avancement des réformes et de procéder à l’analyse du cadre juridique actuel. Avec en prime, identification des mesures à prendre afin de lever certains points de blocage et de formuler des recommandations liées à la conformité des pratiques vis-à-vis du cadre juridique et à la cohérence et la pertinence du cadre juridique par rapport à l’Ohada. Au titre de la fonction Production/fonction qualité, le gouvernement envisage d’optimiser la relance durable des productions caféière et cacaoyère. Le cacao origine Côte d’Ivoire subit depuis la libéralisation, une décote qualité de 50 Fcfa/kg/an sur le marché international. Ce qui occasionne un manque à gagner de plus de 60 milliards de Fcfa. Et la tendance depuis la libéralisation est l’accroissement de la proportion du café et de cacao de mauvaise qualité. Pour résorber ce problème, le Gouvernement entend encourager et renforcer la recherche et le développement, l’encadrement et le conseil agricole à travers respectivement le Cnra, l’Anader et le Firca.
Mouvement coopératif et Chambre d’agriculture
Le Gouvernement veut améliorer la représentativité des producteurs à travers l’assainissement du mouvement coopératif et la restructuration de la Chambre d’Agriculture. Au titre des mesures urgentes, il s’agit d’actualiser et de vulgariser la loi coopérative 97-721 du 23 décembre 1997 ; réviser le système de délivrance des agréments de coopératives ; mettre en place un programme d’assainissement des coopératives café-cacao ; recenser les coopératives ; inspecter, contrôler, faire un suivi-évaluation et le retrait d’agréments des coopératives ne respectant pas la loi ; démarrer les opérations d’encadrement du mouvement coopératif. L’introduction d’une communication en conseil des ministres a déjà eu lieu. Pour le moyen terme des actions sont envisagées en matière d’appui institutionnel, de crédit agricole, de fiscalité agricole et de professionnalisation du monde agricole. Le ministère de l’Agriculture s’apprête même à lancer une étude devant conduire dans les meilluers délais, à la mise en place effective de la Chambre nationale d’Agriculture, avec le concours de la Délégation de l’Union européenne. Ce sera le lieu de véritablement débattre du problème de la représentativité des producteurs de café-cacao.
Baisse des taxations
Quant à la fonction commerciale, elle est constituée de deux composantes : nationale et internationale. Pour la commercialisation intérieure, le gouvernement s’est engagé à réduire, d’ici 2011, la taxation indirecte totale de la production de cacao à un niveau n’excédant pas 22% du prix Caf (Coût, assurance et fret). Le gouvernement va aussi insister sur la promotion d’une concurrence saine qui garantisse une participation active d’opérateurs nationaux (Coopératives, Pmex, Coopex) et identifier un nouveau mécanisme de fixation des prix garantissant les revenus des producteurs. A cet égard, une attention particulière sera accordée à la répercussion de la baisse de la parafiscalité sur le prix bord champ et à la détermination des coûts d’approche. En vue de changer la perception sur les produits ivoiriens, la qualité du produit sera améliorée à travers la mise en place de dotations auprès des coopératives dont les capacités seront renforcées de mini unités de séchage du cacao. En ce qui concerne la commercialisation extérieure, le Gouvernement entend réfléchir sur un mécanisme de mise à marché efficient. En outre, le Gouvernement devra renforcer le contrôle et, appliquer les sanctions prévues par la loi aux opérateurs qui ne respecteraient pas l’interdiction d’exportation de tout produit de nature à porter atteinte à l’image de l’origine Ivoire. Relativement à la fonction Valorisation et Transformation, pour atteindre son objectif de transformation d’au moins 50% de la production de cacao et 30% de la production de café à l’horizon 2015, le Gouvernement va : adopter des mesures incitatives en faveur des opérateurs de ce secteur pour leur permettre d’augmenter leur capacité de transformation ; accorder des facilités à toute initiative d’installation d’unités et d’industries de transformation ; aider à la certification des produits finis ivoiriens ainsi qu’au développement d’un programme cohérent de promotion de la consommation des produits issus de la transformation du café et du cacao ; mener une étude sur la faisabilité des petites et moyennes unités de broyage de cacao. Au titre des investissements, le Gouvernement veillera à l’optimisation de la politique d’investissement en milieu rural, en conformité avec son programme d’investissement. Pour le programme 2009, auront lieu, le reprofilage de 5000 kilomètres de pistes contre 1200 en 2008 ; la construction de 200 nouveaux forages par an ; la réhabilitation des pompes défectueuses ; la réhabilitation d’écoles ainsi que leur dotation en équipements fonctionnels ; la réhabilitation et la construction de centres de santé et de logements. Le Gouvernement va également se pencher sur l’épineux problème de la sacherie pour améliorer la distribution des sacs au cours de cette campagne, qui sera suivie d’un audit complet de la sacherie. Au total, une mise en œuvre rigoureuse des orientations de la politique sectorielle à partir d’un plan d’actions détaillé, devrait permettre d’améliorer l’efficacité technique, la gouvernance et la transparence dans la gestion de la filière.
Jean Eric ADINGRA