Le rap est une musique, voir un phénomène que nous aimons tous pour sa liberté de ton. Et c’est cette mission sienne qui en fait “la voix des sans voix”. Comme le disait l’un des pères de la Négritude, feu Aimé Fernand David Césaire.
Né dans le underground américain, le rap permet aux adolescents du ghetto de jeter à la face de la société leur bouillonnement intérieur. Le verbe est bien souvent fort, gangsta (comme le dirait le jargon) mais il se déploie sous forme d’images : le policier devient le poulet, l’Etat est appelé “cols blancs”, etc. Ni Tupac Shakur ou Notorious Big hier, ni Jay-Z ou 50 Cent aujourd’hui, n’ont insulté ou n’insultent publiquement le gouvernement de leur pays. Des propos orduriers proférés en direct au cours d’une cérémonie de récompense artistique à la façon Grammy Award, n’ont jamais été entendus. Non pas que Tupac Shakur (de son vivant) ou Jay-Z ne veuillent pas le dire mais cela en ferait des personnes veules, mal éduquées et une cérémonie de récompense n’est pas un cadre pour de telles insanités.
Lorsque, samedi, nous avons entendu comme de nombreux téléspectateurs de La Première (RTI), les propos du jeune rappeur Billy Billy à l’endroit des autorités ivoiriennes, nous avons compris qu’il y avait péril en la demeure. Evidemment pas en celle de la jeunesse ivoirienne dans son ensemble mais en la demeure des teenagers de la rap music made in Côte d’Ivoire. Nous avons compris que l’époque des RAS, Angelo Dogba, Stezo, Almigthy et autres est bien révolue. Et qu’on est maintenant sous l’ère des “hors-la loi”. Peu instruits pour certains, ces jeunes rappeurs de la nouvelle vague, à l’instar de Billy Billy, ne s’embarrassent pas de fioritures pour sortir des termes irrévérencieux et indigestes au nom, disent-ils, de la liberté d’expression.
Il fallait donner l’exemple et le jury des “Haut de Gramme” l’a fait en retirant à Billy Billy ses distinctions. Ce jury est donc loin d’avoir dégammé. Bien au contraire, il est dans la gamme. Parce qu’il faut éviter de faire des artistes tels que Billy Billy encore à l’état embryonnaire de leur carrière, des “pilly pilly” ; ces piments au goût tellement piquant que les plus forts seront obligés de les écraser.
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr
Né dans le underground américain, le rap permet aux adolescents du ghetto de jeter à la face de la société leur bouillonnement intérieur. Le verbe est bien souvent fort, gangsta (comme le dirait le jargon) mais il se déploie sous forme d’images : le policier devient le poulet, l’Etat est appelé “cols blancs”, etc. Ni Tupac Shakur ou Notorious Big hier, ni Jay-Z ou 50 Cent aujourd’hui, n’ont insulté ou n’insultent publiquement le gouvernement de leur pays. Des propos orduriers proférés en direct au cours d’une cérémonie de récompense artistique à la façon Grammy Award, n’ont jamais été entendus. Non pas que Tupac Shakur (de son vivant) ou Jay-Z ne veuillent pas le dire mais cela en ferait des personnes veules, mal éduquées et une cérémonie de récompense n’est pas un cadre pour de telles insanités.
Lorsque, samedi, nous avons entendu comme de nombreux téléspectateurs de La Première (RTI), les propos du jeune rappeur Billy Billy à l’endroit des autorités ivoiriennes, nous avons compris qu’il y avait péril en la demeure. Evidemment pas en celle de la jeunesse ivoirienne dans son ensemble mais en la demeure des teenagers de la rap music made in Côte d’Ivoire. Nous avons compris que l’époque des RAS, Angelo Dogba, Stezo, Almigthy et autres est bien révolue. Et qu’on est maintenant sous l’ère des “hors-la loi”. Peu instruits pour certains, ces jeunes rappeurs de la nouvelle vague, à l’instar de Billy Billy, ne s’embarrassent pas de fioritures pour sortir des termes irrévérencieux et indigestes au nom, disent-ils, de la liberté d’expression.
Il fallait donner l’exemple et le jury des “Haut de Gramme” l’a fait en retirant à Billy Billy ses distinctions. Ce jury est donc loin d’avoir dégammé. Bien au contraire, il est dans la gamme. Parce qu’il faut éviter de faire des artistes tels que Billy Billy encore à l’état embryonnaire de leur carrière, des “pilly pilly” ; ces piments au goût tellement piquant que les plus forts seront obligés de les écraser.
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr