Le mythique groupe Kassav va célébrer, en mai prochain, ses trente ans. Le point avec son leader. En deux ans, vous séjournez pour la troisième fois à Abidjan. La dernière raison étant le parrainage artistique de la 2ème édition des «Haut de gamme». En outre, vous annoncez l’organisation, les 1er et 2 mai prochain, de deux concerts pour célébrer les 30 ans du groupe Kassav, deux semaines avant le Stade de France, à Paris. Pourquoi Abidjan ?
C’est juste un devoir de reconnaissance, puisque la carrière internationale du groupe Kassav a commencé ici, en 1984, à l’occasion de trois concerts mémorables à Abidjan, Yamoussoukro et Bouaké, dont, justement, nous avons gardé de très bons souvenirs. Et, lorsqu’on nous a proposé des concerts à ces dates, nous n’y avons trouvé aucun inconvénient. D’autant plus que la célébration de nos 30 ans à Paris, était programmée deux semaines après. Nous nous sommes dit pourquoi ne pas commencer ce trentenaire d’où tout est parti!
Au-delà de cet anniversaire, quelle est l’actualité ces derniers mois de Kassav?
On est en tournée, comme on l’est depuis 25 ans tout au long de l’année. En clair, on vit de tournées. Parce que l’on est sollicité de par le monde; en Afrique, dans les Caraïbes ou en Europe. Nous avons toute l’Amérique, du nord au sud, l’Océanie, l’Asie… Bref, on est sollicité depuis de longues années et on répond présents. On est tout le temps en tournée. Actuellement, on a marqué un break jusqu’à la mi-février, à cause de la fatigue et pour mieux préparer le trentième anniversaire, même si entre-temps, on a quelques engagements à honorer. En plus, il nous fallait ce repos, car on est obligé de peaufiner un nouveau répertoire. Devrons-nous nous attendre à la grande artillerie de Kassav à Abidjan, avec en plus de toi, Jocelyne Béroard, Pierre Edouard, Georges Décimus, Jean-Philippe Marthély, Jean-Claude Naimro…?
Ce sera le même Kassav, à un détail près, car Patrick Saint-Eloi a quitté le groupe, il y a quelques années. Sinon tous les autres sont là. Le groupe va-t-il offrir un tremplin, à l’occasion de ces 30 ans, à des artistes ou groupes qui, tombés sous le charme de Kassav, à l’image des Woya, Monique Séka, entre autres, ont promu le zouk ?
On a ouvert une lucarne à l’époque. Nous avons inventé le zouk, ils se le sont appropriés et ont eu leur notoriété. On ne leur a surtout pas appris la musique. Depuis Woya jusqu’à Magic System, en passant par Monique Séka et bien d’autres, il est indéniable que bien des artistes Africains et Ivoiriens en particulier, ou même des Antilles, ont vu en Kassav, l’expression moderne et universelle d’une identité culturelle noire. Mais quant à motiver des jeunes artistes, à la faveur de notre arrivée prochaine, je dirai qu’il y a désormais beaucoup de modèles, il n’y a pas que nous!
Contrairement à Kassav, plusieurs groupes, en dépit de leurs succès relatifs, n’ont pas eu cette longévité que vous célébrez. Quel est le secret de Jacob et de ses amis?
Je ne sais pas trop bien comment te l’expliquer, mais il y a une sorte de formule magique chez Kassav. Un groupe, ce sont des gens qui se mettent ensemble pour faire quelque chose. Après, il y a une alchimie qui se crée pour fonder un esprit partagé par tous les membres. Parfois, l’on met des gens ensemble et ça ne marche pas, parce qu’ils ne s’aiment pas les uns les autres ou nourrissent des doutes les uns envers les autres. Nous, nous avons eu beaucoup d’intelligence pour comprendre que l’adage selon lequel l’union fait la force, n’était pas une vaine prophétie. Nous avions, aussi, un objectif commun, celui de finir comme le plus grand groupe du monde! Depuis trente ans, on essaie d’aboutir et de réaliser notre rêve. On n’y est pas encore parvenus, mais on continue. Le zouk, fruit d’une recherche musicale à partir des rythmes afro-caribéens, semble, aujourd’hui, avoir marqué le pas. La recherche musicale n’est-elle plus une préoccupation pour Jacob? N’est-il pas en porte-à-faux avec l’évolution actuelle ?
La recherche a évolué comme les gens. Quand on est jeune, on a certaines idées et certains réflexes. Mais, au fur et à mesure, quand on évolue au gré des voyages et des rencontres, on s’enrichit. Un peu comme le vin, on se bonifie. Au début, on voulait porter nos racines au monde entier. Puis, on a eu des emprunts d’ailleurs, des feelings divers qui ont forgé notre musique. La recherche ne se limite pas à la tête d’une seule personne, elle se nourrit des réflexions et perceptions plurielles. Je donne donc rendez-vous à tous les mélomanes vivant en Côte d’Ivoire, les 1er et 2 mai au Palais de la Culture et au stade, pour communier avec eux. Nous revisiterons tous les tubes qui ont jalonné notre carrière et partagerons des titres inédits. Nous sommes attachés à ce pays où nous comptons beaucoup d’amis, des attaches fraternelles très fortes. C’est un peu chez nous, ici. Nous voyageons à l’intérieur du pays. Il n’y a aucune différence entre un Martiniquais et un Ivoirien.
Interview réalisée par Rémi Coulibaly
C’est juste un devoir de reconnaissance, puisque la carrière internationale du groupe Kassav a commencé ici, en 1984, à l’occasion de trois concerts mémorables à Abidjan, Yamoussoukro et Bouaké, dont, justement, nous avons gardé de très bons souvenirs. Et, lorsqu’on nous a proposé des concerts à ces dates, nous n’y avons trouvé aucun inconvénient. D’autant plus que la célébration de nos 30 ans à Paris, était programmée deux semaines après. Nous nous sommes dit pourquoi ne pas commencer ce trentenaire d’où tout est parti!
Au-delà de cet anniversaire, quelle est l’actualité ces derniers mois de Kassav?
On est en tournée, comme on l’est depuis 25 ans tout au long de l’année. En clair, on vit de tournées. Parce que l’on est sollicité de par le monde; en Afrique, dans les Caraïbes ou en Europe. Nous avons toute l’Amérique, du nord au sud, l’Océanie, l’Asie… Bref, on est sollicité depuis de longues années et on répond présents. On est tout le temps en tournée. Actuellement, on a marqué un break jusqu’à la mi-février, à cause de la fatigue et pour mieux préparer le trentième anniversaire, même si entre-temps, on a quelques engagements à honorer. En plus, il nous fallait ce repos, car on est obligé de peaufiner un nouveau répertoire. Devrons-nous nous attendre à la grande artillerie de Kassav à Abidjan, avec en plus de toi, Jocelyne Béroard, Pierre Edouard, Georges Décimus, Jean-Philippe Marthély, Jean-Claude Naimro…?
Ce sera le même Kassav, à un détail près, car Patrick Saint-Eloi a quitté le groupe, il y a quelques années. Sinon tous les autres sont là. Le groupe va-t-il offrir un tremplin, à l’occasion de ces 30 ans, à des artistes ou groupes qui, tombés sous le charme de Kassav, à l’image des Woya, Monique Séka, entre autres, ont promu le zouk ?
On a ouvert une lucarne à l’époque. Nous avons inventé le zouk, ils se le sont appropriés et ont eu leur notoriété. On ne leur a surtout pas appris la musique. Depuis Woya jusqu’à Magic System, en passant par Monique Séka et bien d’autres, il est indéniable que bien des artistes Africains et Ivoiriens en particulier, ou même des Antilles, ont vu en Kassav, l’expression moderne et universelle d’une identité culturelle noire. Mais quant à motiver des jeunes artistes, à la faveur de notre arrivée prochaine, je dirai qu’il y a désormais beaucoup de modèles, il n’y a pas que nous!
Contrairement à Kassav, plusieurs groupes, en dépit de leurs succès relatifs, n’ont pas eu cette longévité que vous célébrez. Quel est le secret de Jacob et de ses amis?
Je ne sais pas trop bien comment te l’expliquer, mais il y a une sorte de formule magique chez Kassav. Un groupe, ce sont des gens qui se mettent ensemble pour faire quelque chose. Après, il y a une alchimie qui se crée pour fonder un esprit partagé par tous les membres. Parfois, l’on met des gens ensemble et ça ne marche pas, parce qu’ils ne s’aiment pas les uns les autres ou nourrissent des doutes les uns envers les autres. Nous, nous avons eu beaucoup d’intelligence pour comprendre que l’adage selon lequel l’union fait la force, n’était pas une vaine prophétie. Nous avions, aussi, un objectif commun, celui de finir comme le plus grand groupe du monde! Depuis trente ans, on essaie d’aboutir et de réaliser notre rêve. On n’y est pas encore parvenus, mais on continue. Le zouk, fruit d’une recherche musicale à partir des rythmes afro-caribéens, semble, aujourd’hui, avoir marqué le pas. La recherche musicale n’est-elle plus une préoccupation pour Jacob? N’est-il pas en porte-à-faux avec l’évolution actuelle ?
La recherche a évolué comme les gens. Quand on est jeune, on a certaines idées et certains réflexes. Mais, au fur et à mesure, quand on évolue au gré des voyages et des rencontres, on s’enrichit. Un peu comme le vin, on se bonifie. Au début, on voulait porter nos racines au monde entier. Puis, on a eu des emprunts d’ailleurs, des feelings divers qui ont forgé notre musique. La recherche ne se limite pas à la tête d’une seule personne, elle se nourrit des réflexions et perceptions plurielles. Je donne donc rendez-vous à tous les mélomanes vivant en Côte d’Ivoire, les 1er et 2 mai au Palais de la Culture et au stade, pour communier avec eux. Nous revisiterons tous les tubes qui ont jalonné notre carrière et partagerons des titres inédits. Nous sommes attachés à ce pays où nous comptons beaucoup d’amis, des attaches fraternelles très fortes. C’est un peu chez nous, ici. Nous voyageons à l’intérieur du pays. Il n’y a aucune différence entre un Martiniquais et un Ivoirien.
Interview réalisée par Rémi Coulibaly