L'Institut national de la statistique a publié il y a peu les résultats d'une enquête. De celle-ci, il ressort que 48,94% des Ivoiriens, officiellement, sont pauvres en 2008,contre 38,40% en 2002. En clair, la moitié de la population ivoirienne est pauvre. Une institution reconnue de la République, experte en la matière vient donc de confirmer ce que les Ivoiriens savaient depuis bientôt 10 ans. Logiquement, cette inquiétante révélation devait amener nos acteurs politiques, la presse, les intellectuels encore impartiaux, à changer de discours. En lieu et place des questions non moins importantes du désarmement, de la date des élections, de l'enrôlement, etc, les questions sociales devaient occuper le haut du pavé. Ce qui n'est malheureusement pas le cas. Certains leaders politiques font de l'organisation des élections une obsession, ignorant qu'ils ont déjà gouverné et qu'en matière de progrès social les Ivoiriens n'espèrent plus rien d'eux.
L'ong orphelins secours, association qui s'est donnée pour objectif, par des actions et des propositions, de contribuer à l'amélioration des conditions de vie des orphelins, ces enfants qui ont perdu au moins un parent,et ceux dont les parents, bien qu'en vie ne peuvent pas subvenir à leurs besoins, a décidé d'ouvrir le débat social. Car de notre point de vue, le développement d'un pays doit s'appuyer sur l'homme. Tout Etat qui aspire au développement durable en négligeant le développement humain est loin de connaître la réussite. Or, la Côte d'Ivoire en 2008, selon le PNUD et maintenant l'INS, fait partie des pays ayant un faible indice de développement humain (IDH=0,431 sur 1). Alors que faut-il faire au plan social afin que la situation change ? Chaque Ivoirien doit répondre à cette question en alimentant le débat en vue de l'enrichir de bonnes et nouvelles idées. Pour ORPHELINS SECOURS, après les élections, le président élu devra mettre en place une politique sociale d'envergure basée sur la solidarité nationale. Ce paquet social comportera selon nous un volet éducation et formation, un volet santé et un volet emploi-retraite. Nous n'avons pas la prétention de croire que ces propositions sont exhaustives et parfaites. Elles ont simplement le mérite de susciter la réflexion dans un pays en déliquescence sociale.
EDUCATION ET FORMATION :
Longtemps, la Côte d'Ivoire a opté, faute d'enseignants et d'établissements scolaires et universitaires suffisants, pour une politique d'empêchement des élèves et étudiants d'avancer avec fluidité dans la vie scolaire. Ainsi l'entrée en sixiéme et le bac probatoire puis le bac 1 ont été des murs infranchissables pour des milliers d'élèves. Cette situation a d'ailleurs favorisé le tripatouillage de l'état civil ivoirien car il fallait à tout moment «renaître» pour continuer à aller à l'école. Nos acteurs politiques prêchent aujourd'hui pour le caractère gratuit et obligatoire de l'école. A bien y voir clair, cela sent le slogan politique, voire électoraliste. Car comment proclamer la gratuité de l'école dans un pays où l'enseignement est quasiment privatisé ? Plus de la moitié des établissements sont privés en Côte d'Ivoire. En tous les cas, la gratuité de l'école est une bonne intention en ce sens qu'elle favorise l'accès à la connaissance. Au nom de cette conception universelle de l'école, il est plus que jamais logique de SUPPRIMER L'ENTREE EN SIXIEME, ce concours qui n'a pas sa place dans le cursus scolaire tant il empêche des milliers d'écoliers, surtout en zones rurales, d'accéder au collège, lieu d'acquisition de la connaissance de base. Evidemment, cela nécessite l'ouverture de nombreux établissements et la formation de nombreux enseignants. Aussi, il est inconcevable qu'un système républicain exclut un élève pour insuffisance de résultats scolaires sans lui proposer une alternative de formation professionnelle. Dans un pays qui dépense près de 30% de son budget annuel dans l'éducation et la formation, il est incompréhensible que des dizaines de milliers de jeunes soient chaque année jetés à la rue. Le système fabrique des désespérés, dangereux pour la paix sociale. On pourrait, après deux échecs consécutifs, proposer à l'éleve, en accord avec ses parents,de refaire la même classe dans un autre établissement de la même ville. Voire dans une autre ville. Dans certains pays, l'expérience a montré qu'avec un nouvel environnement et un suivi scolaire renforcé, l'élève finit par connaître la réussite. Le faible taux de scolarisation dans notre pays (50,11%) est la conséquence logique de cette politique d'obstruction, d'exclusion sans alternative de formation professionnelle et du nombre sans cesse croissant des orphelins au sein des couches les plus défavorisées de la population. A cet effet, selon une enquête en 2006 de «orphelins secours», 46% des enfants qui perdent leurs parents en charge de leur scolarité cessent d'aller à l'école la première année. Trois années plus tard, ils sont 84% à ne plus reprendre les études. Promouvoir l'apprentissage de petits métiers devrait être une des politiques majeures d'un pays pour son développement. Faute d'établissements professionnels en grand nombre, une politique de validation des acquis professionnels (V.A.P) est souhaitable. Elle aura pour objecif d'octroyer, après évaluation, un diplôme aux jeunes qui apprennent déjà de petits métiers de maçon, menuisier, mécanicien, électricien, etc. Sachant que nous vivons dans un monde où règne la dictature du diplôme, cette politique attirera, à n'en point douter, de nombreux jeunes vers l'apprentissage. Elle permettra à la Côte d'Ivoire de disposer d'ouvriers qualifiés, indispensables à une économie moderne.
EMPLOI :
Créer de nouveaux emplois est plus qu'indispensable dans un pays où il est inutile de chiffrer le nombre de chômeurs, tant il est alarmant.Surtout en cette période de crise politico-militaire. Cependant, au péalable, les emplois déjà existants doivent être sécurisés. Dans notre pays, de modestes travailleurs perdent facilement leurs emplois au mépris du droit du travail. Nos autorités ont le devoir de veiller à ce que tous ceux qui occupent un emploi en Côte d'Ivoire soient déclarés à la CNPS. Le chauffeur de taxi, de gbaka, la serveuse de restaurant et de maquis, la servante de maison, l'agent de sécurité, etc, doivent être protégés par la loi afin qu'ils ne perdent plus leurs emplois sur un coup d'humeur d'un employeur sans scrupules. Cela nécessite un étoffement du nombre des inspecteurs de travail et la création de conseils de prud'hommes dans toutes les communes. Pour les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises ( PME), la législation prendra cependant soin de ne pas les écraser avec des charges sociales et patronales insupportables. Elles pourraient même être exonérées de ces charges dans l'optique de les inciter à déclarer leurs employés. Cette politique d'assainissement, de contrôle et de répression favorisera d'ailleurs les facilités de cotisation pour la couverture sociale de ces employés, nécessaire pour la réduction de la précarité et la lutte contre la pauvreté galopante. Ce sont ces petits emplois qu'occupent des millions de personnes en Occident, y compris nos parents qui y vivent. Ils leur permettent de vivre et financer leur sécurité sociale.. Pourquoi ne le ferions-nous pas chez nous ? L'autre révolution que nous suhaitons est l'application de la discrimination positive pour les concours d'entrée à la Fonction publique. Partout dans le monde où la politique des quotas a été appliquée, que ce soit en Inde, aux Etats-Unis ou en France, c'était pour résoudre un problème, corriger une anomalie sociale. En Inde, la politique des quotas a permis aux «daulis» ou «intouchables» issus des castes dites inférieures, d'étudier dans des écoles prestigieuses du pays et d'occuper des postes de responsabilité dans l'administration. Aux Etats-Unis, l'élection de Barack Obama plébiscite la politique d '«affirmative action» appliquée en faveur des minorités visibles. En Côte d'Ivoire, l'anomalie persistante, c'est le fossé grandissant entre le riche et le pauvre, entre l'enfant du riche et celui du pauvre. Il serait donc normal qu'une politique des quotas permette pendant une période définie, à de jeunes diplômés handicapés ou issus de familles très pauvres, d'accéder facilement à la Fonction publique. L' argument selon lequel le chemin est désormais ouvert pour tous parce que Laurent Gbagbo, fils de pauvre est président de la République, ne convainc plus. Aujourd'hui, il tient plus de la rhétorique politicienne que de la réalité. Une commission composée d'experts et de religieux de toutes les confessions se chargerait, avec des critères sociaux stricts et objectifs de l'application de cette politique des quotas. Il y a lieu tout de même de rappeler que l'emploi dans un pays moderne est conditionné par la croissance économique. Cette croissance ne peut être possible que si les entreprises réalisent de bonnes affaires et en conséquence investissent dans le développement de leurs activités. Mais ceci n'est possible que dans un environnement politique, économique, social apaisé et serein.En clair dans la paix. C’est en cela que tous les maux dont souffre la Côte d'Ivoire doivent être imputés d'abord à la crise politico-militaire. Combien sont-ils, ces retraités et autres veuves bénéficiaires de minimas sociaux, à faire des navettes incessantes et coûteuses entre les différents services administratifs pendant des mois, voire des années avant de percevoir leurs pensions ? Pourtant ils en ont besoin pour se soigner, scolariser leurs enfants et se nourrir. Il serait simplement juste et humain, pour ces personnes fragiles, d'instaurer un véritable guichet unique afin de simplifier et raccourcir les démarches administratives.
LA SANTE :
Parmi toutes les mesures sociales à prendre, celle concernant l'accès aux soins médicaux est incontestablement la plus urgente. Les acteurs politiques ivoiriens s'en sont d'ailleurs rendu compte, eux qui n'ont de cesse désormais d'évoquer l'assurance maladie universelle. Laurent Gbagbo en avait fait son cheval de bataille. Il a même fait voter des textes de loi dont nous espérons très rapidement l'application quelle que soit la personne qui gouvernera la Côte d'Ivoire après les présidentielles. Car les statistiques donnent froid dans le dos. L'espérance de vie dans notre pays tourne autour de 45 ans en 2008 tant le taux de mortalité en tout genre reste très élevé. Depuis l'application de la politique anti-sociale de «recouvrement des coûts » en 1994, consacrant la fin de la gratuité des soins médicaux, l'espérance de vie des Ivoiriens ne fait que baisser. Un enfant qui naît alors que ses parents ont 30 ans aura moins de chance, de nos jours, d'être élevé, éduqué et orienté par ces derniers quand il fêtera ses 15 ans. Sachant aussi que, selon le PNUD, près de 45% d'Ivoiriens ont moins de 15 ans, si rien n'est fait, la moitié de la population sera orpheline. Ce qui représentait un atout, une force pour le pays, se transformera en handicap car à 15 ans, un enfant sans père et\ou mère est perturbé, désorienté et habité par le doute et l'angoisse.
Donatien Robé
Président de l'ong orphelins secours
orphelinsecours@live.fr
robeydonacien@hotmail.com
L'ong orphelins secours, association qui s'est donnée pour objectif, par des actions et des propositions, de contribuer à l'amélioration des conditions de vie des orphelins, ces enfants qui ont perdu au moins un parent,et ceux dont les parents, bien qu'en vie ne peuvent pas subvenir à leurs besoins, a décidé d'ouvrir le débat social. Car de notre point de vue, le développement d'un pays doit s'appuyer sur l'homme. Tout Etat qui aspire au développement durable en négligeant le développement humain est loin de connaître la réussite. Or, la Côte d'Ivoire en 2008, selon le PNUD et maintenant l'INS, fait partie des pays ayant un faible indice de développement humain (IDH=0,431 sur 1). Alors que faut-il faire au plan social afin que la situation change ? Chaque Ivoirien doit répondre à cette question en alimentant le débat en vue de l'enrichir de bonnes et nouvelles idées. Pour ORPHELINS SECOURS, après les élections, le président élu devra mettre en place une politique sociale d'envergure basée sur la solidarité nationale. Ce paquet social comportera selon nous un volet éducation et formation, un volet santé et un volet emploi-retraite. Nous n'avons pas la prétention de croire que ces propositions sont exhaustives et parfaites. Elles ont simplement le mérite de susciter la réflexion dans un pays en déliquescence sociale.
EDUCATION ET FORMATION :
Longtemps, la Côte d'Ivoire a opté, faute d'enseignants et d'établissements scolaires et universitaires suffisants, pour une politique d'empêchement des élèves et étudiants d'avancer avec fluidité dans la vie scolaire. Ainsi l'entrée en sixiéme et le bac probatoire puis le bac 1 ont été des murs infranchissables pour des milliers d'élèves. Cette situation a d'ailleurs favorisé le tripatouillage de l'état civil ivoirien car il fallait à tout moment «renaître» pour continuer à aller à l'école. Nos acteurs politiques prêchent aujourd'hui pour le caractère gratuit et obligatoire de l'école. A bien y voir clair, cela sent le slogan politique, voire électoraliste. Car comment proclamer la gratuité de l'école dans un pays où l'enseignement est quasiment privatisé ? Plus de la moitié des établissements sont privés en Côte d'Ivoire. En tous les cas, la gratuité de l'école est une bonne intention en ce sens qu'elle favorise l'accès à la connaissance. Au nom de cette conception universelle de l'école, il est plus que jamais logique de SUPPRIMER L'ENTREE EN SIXIEME, ce concours qui n'a pas sa place dans le cursus scolaire tant il empêche des milliers d'écoliers, surtout en zones rurales, d'accéder au collège, lieu d'acquisition de la connaissance de base. Evidemment, cela nécessite l'ouverture de nombreux établissements et la formation de nombreux enseignants. Aussi, il est inconcevable qu'un système républicain exclut un élève pour insuffisance de résultats scolaires sans lui proposer une alternative de formation professionnelle. Dans un pays qui dépense près de 30% de son budget annuel dans l'éducation et la formation, il est incompréhensible que des dizaines de milliers de jeunes soient chaque année jetés à la rue. Le système fabrique des désespérés, dangereux pour la paix sociale. On pourrait, après deux échecs consécutifs, proposer à l'éleve, en accord avec ses parents,de refaire la même classe dans un autre établissement de la même ville. Voire dans une autre ville. Dans certains pays, l'expérience a montré qu'avec un nouvel environnement et un suivi scolaire renforcé, l'élève finit par connaître la réussite. Le faible taux de scolarisation dans notre pays (50,11%) est la conséquence logique de cette politique d'obstruction, d'exclusion sans alternative de formation professionnelle et du nombre sans cesse croissant des orphelins au sein des couches les plus défavorisées de la population. A cet effet, selon une enquête en 2006 de «orphelins secours», 46% des enfants qui perdent leurs parents en charge de leur scolarité cessent d'aller à l'école la première année. Trois années plus tard, ils sont 84% à ne plus reprendre les études. Promouvoir l'apprentissage de petits métiers devrait être une des politiques majeures d'un pays pour son développement. Faute d'établissements professionnels en grand nombre, une politique de validation des acquis professionnels (V.A.P) est souhaitable. Elle aura pour objecif d'octroyer, après évaluation, un diplôme aux jeunes qui apprennent déjà de petits métiers de maçon, menuisier, mécanicien, électricien, etc. Sachant que nous vivons dans un monde où règne la dictature du diplôme, cette politique attirera, à n'en point douter, de nombreux jeunes vers l'apprentissage. Elle permettra à la Côte d'Ivoire de disposer d'ouvriers qualifiés, indispensables à une économie moderne.
EMPLOI :
Créer de nouveaux emplois est plus qu'indispensable dans un pays où il est inutile de chiffrer le nombre de chômeurs, tant il est alarmant.Surtout en cette période de crise politico-militaire. Cependant, au péalable, les emplois déjà existants doivent être sécurisés. Dans notre pays, de modestes travailleurs perdent facilement leurs emplois au mépris du droit du travail. Nos autorités ont le devoir de veiller à ce que tous ceux qui occupent un emploi en Côte d'Ivoire soient déclarés à la CNPS. Le chauffeur de taxi, de gbaka, la serveuse de restaurant et de maquis, la servante de maison, l'agent de sécurité, etc, doivent être protégés par la loi afin qu'ils ne perdent plus leurs emplois sur un coup d'humeur d'un employeur sans scrupules. Cela nécessite un étoffement du nombre des inspecteurs de travail et la création de conseils de prud'hommes dans toutes les communes. Pour les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises ( PME), la législation prendra cependant soin de ne pas les écraser avec des charges sociales et patronales insupportables. Elles pourraient même être exonérées de ces charges dans l'optique de les inciter à déclarer leurs employés. Cette politique d'assainissement, de contrôle et de répression favorisera d'ailleurs les facilités de cotisation pour la couverture sociale de ces employés, nécessaire pour la réduction de la précarité et la lutte contre la pauvreté galopante. Ce sont ces petits emplois qu'occupent des millions de personnes en Occident, y compris nos parents qui y vivent. Ils leur permettent de vivre et financer leur sécurité sociale.. Pourquoi ne le ferions-nous pas chez nous ? L'autre révolution que nous suhaitons est l'application de la discrimination positive pour les concours d'entrée à la Fonction publique. Partout dans le monde où la politique des quotas a été appliquée, que ce soit en Inde, aux Etats-Unis ou en France, c'était pour résoudre un problème, corriger une anomalie sociale. En Inde, la politique des quotas a permis aux «daulis» ou «intouchables» issus des castes dites inférieures, d'étudier dans des écoles prestigieuses du pays et d'occuper des postes de responsabilité dans l'administration. Aux Etats-Unis, l'élection de Barack Obama plébiscite la politique d '«affirmative action» appliquée en faveur des minorités visibles. En Côte d'Ivoire, l'anomalie persistante, c'est le fossé grandissant entre le riche et le pauvre, entre l'enfant du riche et celui du pauvre. Il serait donc normal qu'une politique des quotas permette pendant une période définie, à de jeunes diplômés handicapés ou issus de familles très pauvres, d'accéder facilement à la Fonction publique. L' argument selon lequel le chemin est désormais ouvert pour tous parce que Laurent Gbagbo, fils de pauvre est président de la République, ne convainc plus. Aujourd'hui, il tient plus de la rhétorique politicienne que de la réalité. Une commission composée d'experts et de religieux de toutes les confessions se chargerait, avec des critères sociaux stricts et objectifs de l'application de cette politique des quotas. Il y a lieu tout de même de rappeler que l'emploi dans un pays moderne est conditionné par la croissance économique. Cette croissance ne peut être possible que si les entreprises réalisent de bonnes affaires et en conséquence investissent dans le développement de leurs activités. Mais ceci n'est possible que dans un environnement politique, économique, social apaisé et serein.En clair dans la paix. C’est en cela que tous les maux dont souffre la Côte d'Ivoire doivent être imputés d'abord à la crise politico-militaire. Combien sont-ils, ces retraités et autres veuves bénéficiaires de minimas sociaux, à faire des navettes incessantes et coûteuses entre les différents services administratifs pendant des mois, voire des années avant de percevoir leurs pensions ? Pourtant ils en ont besoin pour se soigner, scolariser leurs enfants et se nourrir. Il serait simplement juste et humain, pour ces personnes fragiles, d'instaurer un véritable guichet unique afin de simplifier et raccourcir les démarches administratives.
LA SANTE :
Parmi toutes les mesures sociales à prendre, celle concernant l'accès aux soins médicaux est incontestablement la plus urgente. Les acteurs politiques ivoiriens s'en sont d'ailleurs rendu compte, eux qui n'ont de cesse désormais d'évoquer l'assurance maladie universelle. Laurent Gbagbo en avait fait son cheval de bataille. Il a même fait voter des textes de loi dont nous espérons très rapidement l'application quelle que soit la personne qui gouvernera la Côte d'Ivoire après les présidentielles. Car les statistiques donnent froid dans le dos. L'espérance de vie dans notre pays tourne autour de 45 ans en 2008 tant le taux de mortalité en tout genre reste très élevé. Depuis l'application de la politique anti-sociale de «recouvrement des coûts » en 1994, consacrant la fin de la gratuité des soins médicaux, l'espérance de vie des Ivoiriens ne fait que baisser. Un enfant qui naît alors que ses parents ont 30 ans aura moins de chance, de nos jours, d'être élevé, éduqué et orienté par ces derniers quand il fêtera ses 15 ans. Sachant aussi que, selon le PNUD, près de 45% d'Ivoiriens ont moins de 15 ans, si rien n'est fait, la moitié de la population sera orpheline. Ce qui représentait un atout, une force pour le pays, se transformera en handicap car à 15 ans, un enfant sans père et\ou mère est perturbé, désorienté et habité par le doute et l'angoisse.
Donatien Robé
Président de l'ong orphelins secours
orphelinsecours@live.fr
robeydonacien@hotmail.com