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Politique Publié le vendredi 23 janvier 2009 | Le Nouveau Réveil

Robert Beugré Mambé (Président de la CEI) : "Nous irons aux élections avec une liste vidée de tous les contentieux"

Commentaire : Le parti des refondateurs n’est plus qu’une épave

Requiem pour le FPI !

Pour s'être prévalu de sa propre turpitude, le Front Populaire Ivoirien(FPI) est condamné à disparaître plus tôt que l'auraient voulu les effets de ce qu'il est convenu d'appeler l'illusion du réel. L'effet de mode passé, les tares congénitales de ce front populiste dressent le linceul de la forfaiture et de l'imposture qui lui servirent de credo. Comme tous les partis socialistes, et à l'image du PS français, du parti travailliste anglais et israélien pour ne citer que ceux-là, le FPI version tropique avance à grands pas vers le terme de son rôle historique et de sa disparition de la scène politique ivoirienne. Aux multiples sondages qui donnent ce parti largement perdant aux élections générales de 2009, s'ajoutent les luttes intestines pour le contrôle du parti. La succession de Laurent Gbagbo, premier président de ce parti, étant ouverte, la guerre des clans tribaux et rivaux semble prendre le pas sur les brûlantes questions de notre actualité, des souffrances et des aspirations de la population ivoirienne. Rien d'étonnant car ce parti n'a jamais privilégié les intérêts de ce pays et de son peuple. A preuve, souvenons-nous de la violente répression de la manifestation des femmes contre la vie chère. Souvenons-nous aussi de la population envoyée par le FPI à l'abattoir devant les chars français pour défendre, dit-on, ce régime aux abois. C'est dans cette même logique qu'il faut comprendre les récents dérapages incontrôlés et les déclarations incendiaires de AFFI N'Guessan, surtout à un moment où tout le peuple aspire à la paix par des élections transparentes et crédibles. Tout se passe au moment où la Côte d'Ivoire s'enfonce chaque jour dans une grave crise politique doublée d'une crise économique et financière sans précédent provoquée par ce parti. Son incapacité d'anticipation, son inexpérience en matière de gestion, son sectarisme et sa suffisance, son goût trop prononcé du luxe, du lucre et du pouvoir, sa grande capacité de nuisance et son populisme de mauvais aloi masqué sous le couvert d'un patriotisme débridé etc. nous valent aujourd'hui le dégoût et le rejet de la communauté africaine et internationale. L'image tant enviée de notre pays à l'extérieur et son rayonnement dans le monde ne sont aujourd'hui que de lointains souvenirs tant le FPI qui revendique avec force son appartenance à l'Internationale socialiste a contribué à ternir puis à les reléguer au stade du passé. La Côte d'Ivoire qui était durant quarante ans un pays respecté dans le monde est devenue, en huit ans de règne de la refondation, un pays quelconque à l'image des discours des nouveaux maîtres. Les grandes écoles qui, jadis, ont fait la fierté des Ivoiriens et des Africains (ENSTP, INSET, Lycée Scientifique, etc.) sont aujourd'hui dans un état piteux seulement en huit ans de gestion FPI. Que dire des grands hôtels (Hôtel Président, Hôtel Ivoire, etc.), transformés en dortoirs pour jeunes patriotes!

La limousine FPI n'est plus qu'une épave que même le meilleur mécanicien de Côte d'Ivoire et d'ailleurs ne peut réparer et dont le moteur a rendu l'âme au seul contact avec le pouvoir. Voilà la triste situation dans laquelle se débat aujourd'hui ce parti qui, il y a si peu, avait fait rêver les Ivoiriens en se présentant comme l'alternative crédible au PDCI de Houphouët-Boigny et qui n'est plus suivi que par une poignée de fidèles et d'inconditionnels qui continueront à voter FPI envers et contre tout. Le FPI doit s'en prendre à lui-même car voulant gagner du temps, il aura permis à certains partis qui, il y a seulement quelques mois, étaient en perte de vitesse, de se consolider. Mieux, plus la situation économique va chaque jour en s'aggravant, plus la misère et la paupérisation vont chaque jour gagner toutes les couches sociales toutes tendances politiques confondues, plus la cherté de la vie va chaque jour en s'accentuant, plus la menace d'une implosion sociale se précisant, les jours de ce parti seront comptés. Si le mécontentement général n'entraîne pas sa disparition, à tout le moins, il aura raison de lui en détruisant le petit capital de confiance dont il jouit encore auprès de quelques groupes et individus. Le FPI, acteur central de l'opposition dans la vie politique ivoirienne pendant plus d'une décennie n'existera plus, d'où son refus d'organiser les élections pour gagner du temps. Si plusieurs centaines de milliers d'électeurs l'ont abandonné, ce n'est pas moins parce qu'il a renoncé à son engagement de gouverner autrement la Côte d'Ivoire, c'est surtout qu'il est devenu un danger pour lui et pour les populations face à son refus de reconnaître son échec et donc sa défaite prochaine. Par cette attitude, ces faux fuyants et ces fuites incessantes en avant, le FPI a offert au PDCI et à l'opposition comme ce fut le cas récemment au Ghana voisin, une alternative réelle. C'est au regard de cette débâcle annoncée que ce parti devenu trop tôt vieux, à l'image de ses dirigeants aujourd'hui aux cheveux grisonnants, après seulement huit ans de pouvoir et du fait de la lourde charge qu'il porte sur la tête, a fait main basse sur tous les medias de l'Etat.

Sa mainmise sur ces organes donne la preuve que le FPI n'a plus le moindre discours que l'opinion publique puisse identifier et croire. D'où le boycott par les Ivoiriens de la chaîne de télévision nationale (1ère et 2ème) et dans une certaine mesure de Fraternité Matin et la radio nationale. L'intérêt des populations pour les chaînes étrangères observé ces dernières années trouve ici toute son explication. Le microscope le plus sophistiqué ne parviendra jamais à établir les nuances idéologiques entre le FPI qui se réclame de gauche et les autres partis, en particulier le PDCI.

Car, si les pseudo socialistes ivoiriens ont le cœur à gauche comme ils le proclament, reconnaissons que leur portefeuille se trouve à droite parce que leur gestion ressemble à celle des partis du centre droite et parfois même de l'extrême droite. Quant au PDCI, et au vu des nombreux acquis tant au plan économique que social, l'on peut dire sans risque de se tromper que ce parti a gouverné ce pays au centre gauche. A ce titre, le PDCI, sans se réclamer de la gauche, est plus socialiste que le FPI. Ce constat tire son fondement de ce que contrairement au FPI qui procède par coups, tel un bateau en détresse qui navigue a vue, le PDCI a une vision claire pour la Côte d'Ivoire qui tient compte des réalités ainsi que du temps. Autrement dit, si Houphouët-Boigny donnait le temps au temps, Gbagbo et le FPI vont plus vite que le temps. Les exemples sont multiples : Le record le plus rapide de l'enrichissement des barons de ce parti, la montée vertigineuse en cinq ans seulement du budget de souveraineté, la création de milliers de préfectures, de sous-préfectures et de communes en l'espace d'une année seulement, etc. Bien malin celui qui se sentirait capable de nous donner le nombre exact de préfectures et de communes que compte aujourd'hui la Côte d'Ivoire pendant que ,celles existant déjà ,laissées à elles-mêmes, sont obligées de recourir à la grève pour survivre à l'inconséquence mère de toutes les improvisations.

On ne s'étonnera pas les jours à venir que le nombre de ces structures soit démultiplié par cent, voire par mille lorsque toutes les régions seront visitées par le candidat président. Toutes ces créations nouvelles ne répondent à aucune planification sérieuse mais plutôt à des besoins électoralistes. Que ne fera pas le FPI pour se maintenir au pouvoir? Si le PDCI, crédité d'un bilan positif de la gestion des affaires de l'Etat depuis l'indépendance, dispose pour les joutes à venir d'un programme cohérent, réaliste et porté par un homme d'expérience avec autour de lui des hommes et des femmes de terrain aguerris, le parti frontiste n'a aucun programme à proposer encore moins des hommes pour diriger, si ce n'est celui de déstabiliser les partis du RHDP et plus singulièrement le PDCI. Tout le programme de conservation ou de confiscation du pouvoir du FPI proposé aux Ivoiriens, repose essentiellement sur les stratégies à mettre en place pour faire éclater le PDCI en écartant son candidat afin de diviser l'opposition pour la fragiliser. D'ailleurs la ruse, la roublardise, le double langage, le mensonge et la violence n'ont-ils pas été de tout temps les armes utilisées par le FPI pour accéder au pouvoir? La création du CNRD n'ayant rien apporté, une autre stratégie est en préparation. Les agitations et les menaces de ces militants hybrides (mi PDCI -mi FPI), suite aux dernières décisions du Bureau politique du PDCI, en constituent la preuve. C'est donc sans surprise que les Ivoiriens verront ces hommes liges, des zombies, s'adonner à ce qu'ils savent faire le mieux : vendre leurs âmes pour mieux se renier afin de s'offrir en spectacles avilissants pour satisfaire les fantasmes du metteur en scène. Un autre volet du succès du PDCI et donc de l'échec du FPI tient au fait que si le premier affiche une foi profonde en son peuple, le second ne l'utilise que comme un instrument pour confisquer le pouvoir. Ici encore, ce ne sont pas les exemples qui manquent, il suffit tout simplement de relever l'instrumentalisation de la jeunesse et la classification des Ivoiriens en deux groupes : les patriotes et les non patriotes. Ce parti n'a-t-il pas réussi l'exploit de faire des jeunes diplômés, soit des gérants de cabines, soit des ramasseurs d'ordures et les sans diplômes des dignitaires du pouvoir! Ce parti n'a-t-il pas érigé la pauvreté, la médiocrité, la tricherie et le mensonge en vertus et en système de gestion? La force du PDCI, c'est sa croyance en Dieu et sa crainte de Dieu, ce qui explique sa foi en l'homme. Ayant toujours privilégié le dialogue, le PDCI a su tracer les sillons de la paix en évitant de faire couler le sang humain sur le sol ivoirien. Le coup d'Etat de décembre 1999 est en soi tout un enseignement qui fait de la Côte d'Ivoire une exception. Loin d'une quelconque faiblesse et d'une couardise, comme le chante partout le parti au pouvoir, Bédié, en 1999, a donné une belle leçon respectant en cela l'engagement de Houphouët de ne jamais verser une goutte de sang sur le sol ivoirien. Ce respect de l'homme et de la vie tient à cet enseignement biblique : " Soyez unique, ne soyez pas des copies ". En refusant de s'aligner sur les idéologies destructrices, c'est-à-dire d'être la copie ou une copie des chapelles de pensées de ce monde, Houphouët s'est érigé en un être unique en faisant de la Côte d'Ivoire un modèle unique en Afrique. Bédié à sa manière, a cherché non seulement à approfondir la voie en marquant de son empreinte la vie politique à travers son approche de la démocratie apaisée mais s'est distingué par de grandes réalisations connues sous le nom de " Eléphant d'Afrique ". Quant au FPI, il s'est tristement illustré ces huit années durant, par de nombreuses forfaitures dont celle qui marquera à jamais les générations à venir : le scandale des déchets toxiques avec ses morts et ses "morts vivants" en sursis. Ce parti a depuis longtemps renoncé à assumer sa personnalité (comme s'il en avait une quand on sait que ce parti a été créé juste pour combattre l'homme Houphouët), personnalité qu'il va diluer dans un modèle de pensée dont il va s'en faire la copie, une pâle copie. Aujourd'hui, à voir de près, on se rend compte que le programme que proposait en son temps le FPI pour gouverner la Côte d'Ivoire n'est en réalité qu'une transposition des grandes approches idéologiques, et particulièrement du socialisme, tel que cela est enseigné dans les livres de science politique. L'échec du FPI tire sa source de l'inadéquation des idées socialistes avec la réalité du terrain. Plus grave, la refondation n'a fait que transposer mécaniquement ces idées en Eburnie en oubliant que le monde, entre-temps, a évolué et que l'homme a changé depuis lors. En voulant coûte que coûte s'arrimer au socialisme et se vêtir du costume rose qu'il va très vite troquer pour un plus grand de couleur rouge sang, le FPI a accusé un retard sur l'évolution de la société ivoirienne et celle du monde. On peut le dire maintenant, le FPI est en retard sur le socialisme qui, depuis lors, a connu de nombreuses révisions et adaptations à l'image des partis socialistes français, anglais et espagnols. Le recours à la politique de la rue, l'exacerbation du sentiment national, l'apologie des milices, l'usage de la violence et de la ruse, les nombreux crimes économiques et humains, ainsi que les graves violations des droits des citoyens, etc. ont fini par nous convaincre que le FPI s'est non seulement trompé d'idéologie mais aussi de société et d'époque. Le jour où les langues se délieront pour révéler tous les coups bas et autres forfaits commis par ce parti, le jour où sonnera la repentance et que se dévoilera tout ce qui a été caché jusqu'alors aux Ivoiriens, et ce jour n'est pas loin, le FPI aura cessé d'exister. La politique, messieurs les refondateurs, est plus un art qu'une science. Or n'est pas artiste qui veut !

Désiré KOFFI
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