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Société Publié le vendredi 23 janvier 2009 | Le Nouveau Réveil

Silué Kagnon Augustin (Délégué départemental PDCI Korhogo III, membre du comité d`organisation des obsèques de Kassoum Coulibaly)

“Les obsèques ne donneront pas lieu à une récupération politique”


Décédé le 06 janvier dernier, le député Kassoum Coulibaly, vice-président du PDCI-RDA, sera conduit à sa dernière demeure le vendredi 30 janvier prochain à Korhogo. En attendant cette ultime séparation, l'organisation de ses obsèques va bon train aussi bien au niveau de sa famille biologique que de sa famille politique. Dans cette interview, le député Silué Kagnon, Délégué départemental PDCI Korhogo III et vice-président de la commission chargée des officiels de ces obsèques situe sur les dispositions pratiques qui sont en train d'être peaufinées pour réussir les funérailles qui doivent refléter la dimension de l'illustre disparu.


M. le délégué, le doyen Kassoum Coulibaly, vice-président du PDCI-RDA et membre du Conseil politique dudit parti, a tiré sa révérence le 06 janvier dernier. Un coup dur pour votre parti ?

Absolument ! C'est un coup dur, très dur même pour notre parti et même pour toute la Côte d'Ivoire quand on sait la dimension de cet homme.


Comment se préparent concrètement ses obsèques ici à Abidjan et sur le terrain à Korhogo ?

Il faut d'abord dire que le décès de Kassoum Coulibaly qui constituait pour nous un homme multidimensionnel, qui servait de parapluie pour la région et pour notre parti, sa disparition est cruelle pour nous. Cruelle dans la mesure où les actions qu'il a bien voulu engager de son vivant, il ne les a pas terminées. Et notre tâche devient très compliquée car il nous faut continuer et parachever ce qu'il a déjà amorcé. C'est pourquoi, parlant de l'organisation de ses obsèques, je vous répondrai tout simplement que nous les organiserons à la dimension de l'homme. Qui était un cadre national, je dirai même un cadre international. Les gens viendront de partout, de tous les horizons, de toutes les contrées pour rendre un dernier hommage à cet homme de devoir. C'est à nous qui sommes ses disciples de faire en sorte que ses obsèques se déroulent normalement. Pour que les hommes sentent qu'après Kassoum, il y a ceux qu'il a formés et que ceux-ci sont capables de soutenir l'action qu'il a menée jusqu'à sa mort.


Vous parlez de plus en plus d'actions du défunt. De quelles actions s'agit-il au juste ?

Il me sera très difficile de décrire le travail colossal fourni par El Hadj Kassoum Coulibaly. Mais entre autres, je vous dirai que l'illustre disparu fut le vice-président du PDCI-RDA. M. Coulibaly Kassoum était l'un des pionniers du développement de la région de Korhogo. Au plan économique, il avait des cars de transport, M. Kassoum était commerçant, il était dans l'hôtellerie. M. Kassoum avait sur le plan éducationnel et de la formation, des écoles. M. Kassoum avait des plantations... des usines… C'est un monsieur qui faisait tout à la fois. Alors, il était un homme hors pair. C'est pourquoi, je dis qu'il me sera très difficile d'énumérer tous ses domaines de compétences.


Est-ce que dans le cadre des préparatifs de ses obsèques, les élus et cadres du PDCI de Korhogo ont déjà approché le Président Bédié ?

Il faut dire que le Président Bédié a été déjà, de façon officielle, informé par la famille biologique du défunt, de la triste nouvelle. Le Président Bédié a accueilli cette douloureuse nouvelle avec beaucoup de regret, beaucoup de difficulté. C'est avec peine qu'il a reçu la délégation de la famille porteuse de la triste nouvelle, parce que cette mort, il ne s'y attendait pas du tout. Il pensait réaliser beaucoup de bonnes choses avec Kassoum. Malheureusement, Dieu le lui a arraché. Le Président Bédié est peiné et j'imagine la douleur qui habite son cœur actuellement. Il sera difficile pour nous cadres et élus de la région de Korhogo d'exprimer cela car nous savions que pour lui, Kassoum était un homme de devoir, un bon collaborateur.


En tant que cadres, vous vous attendez à ce que le Président Bédié soit effectivement à toutes les étapes des obsèques de Kassoum, notamment à la dernière étape, celle de l'inhumation à Korhogo ?

La question ne se pose pas car je peux vous dire que ce deuil-là est le nôtre, celui du PDCI. Le Président Bédié, je pense que si son calendrier le lui permet véritablement, et s'il n'a pas de contrainte majeure, je pense honnêtement que le Président Bédié ne puisse pas ne pas être à Korhogo à l'enterrement du vice-président du PDCI-RDA.


Honorable, demain samedi 24 janvier 2009, le PDCI-RDA rend hommage à son vice-président à la maison du parti à Cocody. Quel sens donnez-vous à cette journée hommage ?

Je pense que c'est un acte à saluer dans la mesure où El Hadj Kassoum jouait un rôle prépondérant dans le fonctionnement de notre parti. Aujourd'hui, il n'est plus et le PDCI rend, à juste titre, un hommage à cet grand homme. La famille et moi-même, un proche de Kassoum, apprécions à sa juste valeur l'hommage du parti à Kassoum.


Il se raconte déjà que des cadres et/ou élus du parti à Korhogo ont ouvert la bataille de positionnement par rapport au poste de vice-président qu'occupait Kassoum Coulibaly. Confirmez-vous ou infirmez-vous cela ?

Je pense que cette question-là me surprend. Moi personnellement, je pleure actuellement Kassoum. Mon vœu et je pense que c'est celui de tous les cadres de Korhogo, les enfants et neveux de Kassoum, c'est de l'enterrer dignement et lui rendre un dernier hommage. Parler maintenant du poste de vice-président que Kassoum laisse vacant, cela n'est pas notre problème. Arrêtez de parler de cela. Ceux qui se battent pour cela, je pense qu'ils ont autre chose derrière la tête. Nous, nous n'avons pas cette prétention. Et je ne connais pas de cadre du département de Korhogo qui oublierait de sitôt la mort de Kassoum pour aller se battre pour chercher à occuper son poste. L'objectif pour les cadres de Korhogo, c'est comment gérer l'après Kassoum pour faire entrer Korhogo dans le giron du développement. C'est le seul combat qui vaille et c'est celui que Kassoum Coulibaly a toujours livré. Si nous réussissons ensemble à gérer l'après Kassoum, tout le reste sera l'affaire de la direction du parti. Le parti choisira celui qui peut valablement jouer le rôle de Kassoum au poste de vice-président. Mais pendant que nous pleurons l'illustre disparu, il serait ridicule voire malheureux de se battre pour le poste qu'il occupait au sein du parti. Nous nous organisons pour enterrer le vieux dignement, lui rendre tous les honneurs auxquels il a droit et le reste, l'avenir nous le dira.


On sait que le doyen Kassoum est une personnalité multidimensionnelle. A ses obsèques qui seront certainement une affaire nationale, il y a le chef de l'Etat qui est attendu, il y a le Premier ministre Soro Guillaume qui est attendu, le président du RDR qui sera présent, etc. On a l'impression que l'affaire tend à être nationale et que le PDCI-RDA risque d'être relégué au second plan dans ces obsèques. Alors que le vice-président Kassoum est resté fidèle au PDCI jusqu'à sa mort.

Je voudrais dire que le deuil qui nous frappe est d'abord un deuil de la famille Gbon Coulibaly, une figure emblématique, le patriarche Gbon Coulibaly par qui le Président Houphouët est passé pour créer le PDCI-RDA, avant d'être un deuil national. Kassoum était un grand homme qui nous restait au PDCI. Mais à l'analyse, c'est expressément que lui-même a voulu que ses funérailles soient grandioses. Car lui-même, en grand homme, servait partout dans tous les domaines. Dans l'organisation pratique de ses obsèques, le PDCI n'a pas été marginalisé mais aussi aucun parti, véritablement n'a pas été mis au devant des choses. Les parents ont préféré prendre les choses en main et viennent ensuite les autres partis politiques. C'est pourquoi au niveau des cadres et élus PDCI de Korhogo, nous disons que la présence du Président Henri Konan Bédié à ces obsèques nous sera salutaire. Parce que le chef de l'Etat Laurent Gbagbo lui-même est annoncé à ces funérailles, les présidents du PIT, du FPI sont annoncés à ces funérailles. Le président du RDR, pour le moment, n'a pas encore confirmé son arrivée mais toujours est-il qu'il y aura une forte délégation des républicains. Faire de ces obsèques une récupération politique, si c'est cela le sens de votre question, je ne le pense pas, parce que le PDCI, tel que je le connais sociologiquement, reste fortement implanté dans la région de Korhogo. C'est un grand deuil, il est même national. Alors, c'est ensemble que nous allons accueillir toutes ces personnalités qui sont annoncées mais le PDCI-RDA aura son mot à dire.

Comment vous, cadres et élus du PDCI de Korhogo, comptez-vous, vous organiser pour réussir sur le terrain les obsèques du vice-président de votre parti qui demeure votre leader au niveau régional.

Sur le terrain, nous avons pris toutes nos dispositions. Toutes les trois délégations du PDCI à Korhogo sont mobilisées pour accueillir et accompagner notre leader à sa dernière demeure. Les militants du PDCI à Korhogo ont décidé de s'impliquer véritablement dans ces obsèques. Nous pensons que le PDCI sera soutenu en ces moments par les autres partis frères. Vous verrez que les militants sortiront massivement pour accueillir la dépouille de Kassoum qui arrivera par la route.

Interview réalisée par Akwaba Saint Clair et Liah Ignace
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