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Santé Publié le vendredi 23 janvier 2009 | Le Repère

Dr Gabriel Faé Essetchi (médecin-gynécologue) : "500.000 femmes meurent en couche par an…"

Gabriel Faé Essetchi est médecin gynécologue obstétricien, spécialisé dans les questions de la santé de la reproduction. A ce sujet, il s'occupe de la maternité sans risque. En fonction à l'hôpital général FHB d'Abobo, il se prononce, dans cet entretien, sur le décès des femmes en couche.


Pourquoi tant de décès de femmes en couche ?

Le décès des femmes en couche concerne le monde entier, plus précisément les pays sous-développés. Le jour où l'on va réduire considérablement le taux de mortalité infantile et maternelle, alors nous serons un pays développé. A travers le monde, il y a plus de 500.000 femmes qui meurent en couche par an. Pourquoi meurent-elles ? Il y a des causes directes. Il y a d'abord l'hémorragie qui est la première cause. Ensuite, il y a l'infection microbienne, l'hypertension et ses complications. Il y a aussi l'anémie, l'insuffisance cardiaque et pulmonaire. Mais dans tous les cas, il faut un suivi préalable de la femme. Au niveau des causes indirectes, il y a des attitudes qui incombent à la femme. Souvent, elle refuse de se faire opérer et s'éloigne des services chirurgicaux pour aller dans un petit centre du quartier. Et c'est au dernier moment, ils vont chercher à l'évacuer. Il y a aussi les lourdeurs de nos traditions. Les parents peuvent venir pour dire que les devins ou les charlatans, qui ont été consultés, ne veulent pas que leur fille soit opérée.

Par ailleurs, l'éloignement des centres de santé dans nos régions peut causer le décès d'une femme en couche.

Aussi dans les centres de santé, le plateau technique n'existe pas ou le personnel est insuffisant ou non qualifié.

Et enfin, il faut le dire, il n'y pas de volonté politique en matière sanitaire. Le budget de la santé publique en Côte d'Ivoire est quasi inexistant même si je ne connais pas le montant. Il n'y a pas de matériel dans nos hôpitaux, même les simples sérums.


La césarienne peut-elle provoquer le décès d'une femme en couche ?

La césarienne en elle-même ne peut provoquer le décès d'une femme en couche. Au contraire, c'est une technique chirurgicale qui permet de délivrer une femme dont l'accouchement se révèle difficile. Donc, ce n'est pas en priorité quelque chose qui doit faire mourir une femme. Cependant, c'est une intervention chirurgicale qui tient compte de plusieurs facteurs. Il y a d'abord, l'état de la malade. Si son état est précaire, si elle est anémiée, si elle a une autre maladie telle qu'une insuffisance cardiaque ou une insuffisance pulmonaire qui peuvent se compliquer au cours de l'intervention, il peut survenir le décès. Il se peut que cette femme, qui arrive pour être césarisée, a des antécédents de maladie sanguine. Une maladie qui entraîne l'incoagutité de son sang qui fait qu'elle ne peut pas coaguler. La mort peut alors survenir. C'est ce qui concerne l'état de la patiente que l'on opère. Il y a également des accidents d'anesthésie. Il y a aussi des cas qui relèvent de la responsabilité du chirurgien qui ne maîtrise pas la technique. Quand vous ouvrez l'utérus, le sang, donc, il faut pouvoir maîtriser la technique pour pouvoir arrêter le sang.


Après deux ou plusieurs césariennes, la femme peut-elle accoucher normalement ?

Rien n'est systématique ou catégorique. Lorsque la césarienne est pratiquée dans les suites opératoires, la patiente doit être revue plusieurs fois en consultation post-opératoire. Au cors de ces consultations, il y a un examen radiologique que l'on demande : c'est l'historiographie pour constater l'efficacité de la cicatrice sur l'utérus. Si la cicatrice a été bien faite, si l'indication de la césarienne, c'est-à-dire le motif pour lequel la femme a été opérée, n'est pas un motif permanent, l'on peut demander à la femme d'accoucher normalement. Une femme peut être opérée parce que son enfant souffre. L'on appelle cela, souffrance foetale. Si l'enfant n'est pas trop gros et que le col de l'utérus se dilate, on peut permettre à la femme d'accoucher par voie basse. S'il est trop gros, on ne peut pas permettre un accouchement par voie basse, également si le bassin est rétréci. Donc après une deuxième césarienne, la femme peut accoucher normalement si l'historiographie nous montre que la cicatrice est bien faite et que le bébé est bien descendu, par la tête et que le bassin est normal. Tout dépend du suivi de la personne. Une femme, qui a déjà été opérée, doit toujours accoucher dans un service chirurgical.

Entretien réalisé par Foumséké Couliblay
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