Les générateurs dans chaque stade, une surveillance minutieuse du réseau de distribution, des ingénieurs sur le qui-vive 24 heures sur 24: l'Afrique du Sud veut à tout prix éviter les coupures d'électricité pendant la Coupe du monde de football 2010. Il y a tout juste un an, le pays avait été paralysé par des pannes de courant géantes qui ont donné des sueurs froides aux organisateurs du Mondial, mais permis une prise de conscience salutaire. "Nous aurions été prêts, mais grâce à cette crise, nous allons probablement être surpréparés", estime Fani Zulu, porte-parole de la compagnie publique d'électricité Eskom. "Il y a beaucoup d'anxiété concernant la performance de l'Afrique du Sud et Eskom fait partie de l'équipe sud-africaine. Nous devons travailler aussi dur que les autres" pour que l'événement soit un succès, ajoute-t-il. Habituée à une électricité excédentaire et à bas prix, l'Afrique du Sud n'avait pas réalisé que ses infrastructures vieillissantes peinaient de plus en plus à répondre à une demande croissante et érodaient ses réserves. Aujourd'hui, l'écart entre la production et la demande n'est que de 4 %, alors qu'une marge de sécurité devrait être de 15 %, souligne la Fédération internationale de football (Fifa) dans un document sur les besoins énergétiques du Mondial. Cellule spéciale Comme pour chaque Coupe du monde, la Fifa a assuré ses arrières et imposé que chaque stade fonctionne sur son propre générateur. L'enjeu est de sécuriser la tenue des matches mais aussi leur couverture télévisée. Mais l'événement ne s'arrête pas aux stades, soulignent les organisateurs. "Si, pendant un match, une coupure de courant survient dans un township, nous voulons être sûrs de pouvoir minimiser le dérangement pour les milliers de résidents qui seront en train de suivre ce match à la télé", explique Fani Zulu. Pour ce faire, la compagnie publique d'électricité s'est dotée d'une cellule spéciale qui a établi un plan d'action avec le gouvernement, les villes hôtes et les entreprises. Son action ne porte pas spécifiquement sur la capacité de production d'Eskom, qui devrait être suffisante puisqu'en Allemagne la consommation d'électricité n'avait crû que de 170 mégawatts par match, souligne la compagnie. Eskom prévoit toutefois de minimiser ses exportations pendant le Mondial et de procéder aux travaux de maintenance en amont. En cas de besoin, la compagnie a également passé un accord avec les pays membres du "pool énergie d'Afrique australe" pour importer davantage d'électricité. "Plus confiant" Le réel enjeu sera de répondre rapidement aux problèmes techniques sur les infrastructures.
Sport Publié le vendredi 23 janvier 2009 | Notre Voie