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Politique Publié le samedi 24 janvier 2009 | Le Patriote

Général Adou Akaffou - Un serviteur de la République s’en est allé

“Garde-à-vous mon général ! » a cette interpellation, il était absent ce mercredi à la salle des pas perdus du Palais présidentiel. Le général Adou Akaffou Julien, Commandant des forces terrestres (Comter) n’a pas frappé à l’occasion de la présentation des vœux, le traditionnel garde-à-vous au Chef suprême des Armées, Laurent Gbagbo. A 53 ans, le Destin en a voulu autrement. Son arme et son bâton de commandement, il les a définitivement rangés. On retient de ce brillant officier, son calme légendaire, respectueux à souhait. Il n’était pas de ces officiers paradeurs sans contenance.Il parlait peu et utile. Distant de la presse, le Comter était un des rares commandants d’unité, respectueux de la diversité éditoriale de la presse ivoirienne.
« Je sers la République ! », aimait-il répéter à l’envi. Il était simple sans être simpliste. Je découvre un homme profondément spirituel au lendemain de sa promotion au grade de général de brigade en août 2007. Le défilé de proches et de connaissances dans son bureau pour le féliciter ne change pas sa nature. Il prend les choses telles qu’elles arrivent. D’une humilité troublante, le général Adou Akaffou est reconnu comme un travailleur infatigable. Son arme d’origine : le génie. Issue de la promotion « Vaillance » de l’Ecole des Forces Armées (EFA, 78-80), même promotion que le général de division Philippe Mangou (Cema), son parcours est un des plus envieux.
Un vaillant soldat
Les étapes ont été gravies. Lorsque l’opération « Dignité » lancée en novembre 2004 pour reconquérir les zones sous contrôles échoue, et Philippe Mangou, sa « promo » prend l’état-major des Armées, le général de brigade, Bombet Denis Comter degommé devient Inspecteur des Armées. Pour la succession au Comter, tout le monde est unanime que pour cet ex-chef de cabinet de Mathias Doué est l’oiseau rare. Le 17 novembre 2004, sans surprise, ce natif de Mafou Mafou (sous-préfecture de Bécédi-Brignan) prend le commandement des forces terrestres. Il devient ainsi, le 4ème Comter après les généraux Tauthui Marius, Bombet Denis et le colonel Dékassan Théodore. Du haut de sa chaire, le Comter trône sur les 3 bataillons d’Infanterie, le 1er bataillon des commandos parachutistes, le bataillon du génie, le bataillon d’artillerie Sol Air, le bataillon d’artillerie Sol Sol, le 1er bataillon blindé, l’Unité de commandement et de soutien et la compagnie territoriale de Korhogo.
Toujours à la tête des unités pour affronter l’ennemi, il fait partie des vaillants officiers qui ne reculent pas devant le feu.
A l’écoute de la troupe, sous la transition militaire, il a dû ramener l’ordre au sein de la Force d’intervention rapide para-commando (FIRPAC) qui a conduit le coup de Noël 99. Au lendemain de la bataille rangée entre pro-Gbagbo et pro-Guéï, cet homme trapu, béret rouge incliné sur la tête, a pris la tête d’un détachement pour libérer les leurs arrêtés par la gendarmerie nationale. A la tête du Comter, il n’aura pas la tâche aisée. La révolte répétée de ses hommes avait fini par le fragiliser. Mais son mental de fer lui a permis de toujours rebondir. La rigueur militaire à laquelle il s’est abreuvé, a été démontée par les soldats « Blé Goudé », sûrs d’un parapluie atomique nommé Laurent Gbagbo. Il attendait la nouvelle Armée (qu’il ne verra plus) pour imprimer sa marque. Hélas ! Les voies du Seigneur sont insondables. L’homme n’est vraiment rien. Rafales pour toi !
Les grandes lignes de sa vie professionnelle
1974 BAC A puis Licence d’Anglais à l’Université de Cocody
1978-1980 Elève officier jusqu’en 1980 où il part pour la France.
Septembre 1981, Akaffou revient au pays et est instructeur Génie à l’EFA.
Entre 1986 et 1992, il assure un poste de responsabilité au 1er Bataillon du Génie de Bouaké.
1993 Directeur de l’Instruction du Bataillon du Génie à Bouaké.
En 1996, Adou Akaffou Julien quitte Bouaké pour se retrouver à Daloa. Dans la cité des Antilopes, il est commandant en second du 2ème Bataillon d’infanterie. Une année après, il fait partie du premier contingent de la Mission des Nations Unies
en Centrafrique.
1998 Commandant du 2ème Bataillon d’Infanterie de Daloa
2000 Chef de corps FIRPAC
2001 Chef de cabinet du CEMA
2003 Commandant de l’Ecole des Forces Armées-Académie des Sciences et Techniques de la Mer en 2003.
2004, Commandant des Forces terrestres
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