Littérature : Dédicace de "Devoir de mensonge, crise à l’ivoirienne" -Faustin Toha tresse un tissu de vérité partisane

En tissant minute par minute, les pieds encore dans la cendre, les temps forts des mouvements convulsifs qui ont secoué le pays d’Houphouët-Boigny. Faustin Toha, journaliste de formation, dans son premier essai "Devoir de mensonge, crise à l’ivoirienne", actuellement dans les bacs, refuse de voir l’histoire récente de la Côte d’Ivoire fondre comme de la neige au soleil. Dans un livre de 241 pages qui se lisent sur des chapeaux de roue, l’auteur tente de présenter, à sa manière, l’envers des mensonges et autres écrans de fumée qui ont longtemps obstrué la vue des Ivoiriens. Les grandes articulations de l’Histoire récente de la Côte d’Ivoire y sont retracées, l’attaque du 19 septembre qui se mue en rébellion, l’Accord de Marcoussis, l’effet boomerang de l’Opération dignité lancée en novembre 2004. L’assassinat du journaliste Jean Hélène. La disparition de Kieffer… Dans un festin de mots, avec le regard très peu objectif d’un débutant, Toha s’adonne sans être impavide à la reconstitution de ces faits qui ont fait l’actualité au cours de ces dernières années. Sans véritables jointures entre les chapitres «le choc des alliances», «le réveil brutal» «vrais faux clan»… l’auteur tente de recoller à sa façon ces querelles artificielles orchestrées par les leaders politiques que les Ivoiriens se forcent d’oublier. Dressant le portrait des acteurs clés de cette pagaille qui a fait tanguer la lagune Ebrié des années durant, l’auteur écrit «Pascal Affi N’Guessan, Premier ministre au moment de l’attaque du 19 septembre 2002 a donné l’image d’un homme politique fébrile, peu sûr de lui (P64 )». Laurent Gbagbo est considéré comme un «beau diable». Celui qui tente de déchirer l’ouate du double langage (p. 102)…
Abordant la question de la liberté de la presse, Toha précise «C’est paradoxalement sous le régime de l’ardent défenseur de la liberté de la presse que des journalistes, protégés contre la prison, sont sanctionnés de la plus cruelle des façons" (p142). C’est un ouvrage de contenu moyen mais digeste qui porte un regard partisan sur la crise ivoirienne…
Moussa KEITA