Comme beaucoup d’Ivoiriens, Dagobert Banzio, le ministre de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs, est amer. Il n’arrive pas à expliquer la déconvenue ivoirienne à Kigali. Car pour lui, sur l’ensemble des trois matches contre l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigeria, les Eléphanteaux n’ont pas été ridicules. «Individuellement pris, la majorité de nos joueurs n’ont rien à envier aux autres adversaires. Ce qui m’affecte surtout, c’est le nombre incalculable d’occasions nettes de but que l’équipe a gâchées. Ce sont des choses qui ne pardonnent pas dans la haute compétition. Techniquement et physiquement, l’équipe n’était pas mauvaise. C’est notamment en attaque que la Côte d’Ivoire a péché. Il y a un réel problème d’efficacité, de réalisme en attaque sans oublier des failles au niveau tactique. En tout cas, il y a de réelles faiblesses techniques sur lesquelles l’encadrement technique de la Fédération ivoirienne de football (Fif) doit réfléchir pour ne pas que ces situations persistent. J’avoue que je suis triste», soutient-il. Parlant des conditions de travail, le ministre Banzio affirme que l’équipe était dans de meilleures dispositions. Les Eléphanteaux, pour s’acclimater, ont bénéficié de dix jours de stage à Kigali. «Malgré la situation difficile que connaît le pays, l’Etat s’est battu pour avoir les moyens et faire participer l’équipe à cette Can Juniors. Le budget global (y compris la préparation), tourne autour de 186 millions de francs CFA. Dans ce budget, nous avions prévu des primes de qualification, de victoire, de motivation, d’objectif etc. Mais avec l’élimination prématurée de la sélection, une grande partie de ce budget ne sera pas consommée», précise Banzio. Qui entend échanger incessamment, avec le président de la Fif, Jacques Bernard Anouma, sur l’aspect technique des sélections et prendre des mesures urgentes pour éviter à la Côte d’Ivoire, une autre humiliation pendant le championnat d’Afrique des nations (version locale). Pour revenir au Chan, le ministre a indiqué que sous la supervision étroite du Comité d’organisation, du Bnetd et de l’architecte, les travaux de réhabilitation des infrastructures se poursuivent. «Nous avons quelques préoccupations mais je pense qu’avant la fin de la semaine, nous devrions nous retrouver avec le président du Cochan, Jacques Anouma pour plancher sur le calendrier d’exécution des travaux et de livraison de certains corps d’Etat afin que tout soit fait dans les délais. En ce qui concerne l’équipe nationale, elle se prépare, sans grand bruit, sous la direction de l’entraîneur Kouadio Georges. J’ai rendu visite au groupe à Bingerville. Les joueurs sont conscients de l’ampleur de la tâche et j’espère qu’ils seront prêts à temps pour attaquer la compétition et faire plaisir au peuple ivoirien. Le challenge est grand et c’est dans la solidarité et la rigueur que nous devons le gagner », conclut le patron du sport ivoirien.
Jean-Baptiste Behi
Jean-Baptiste Behi
