L’ex-Premier ministre Charles Konan Banny exige que les élections aient lieu en 2009 en Côte d’Ivoire. Il l’a exprimé au cours d’un entretien le mardi 27 janvier sur Onuci-Fm.
Que devenez-vous après la Primature ?
Il y a une vie après la Primature comme il y a une vie après la Banque centrale. Alors que je pensais qu’après la Bceao et après ce sarcerdoce de 15 mois à la Primature que j’allais être en manque d’activité, je me rends compte que je ne chôme pas du tout. J’ai beaucoup d’activités. Je suis un citoyen ivoirien qui s’intéresse à son pays. La vie des Ivoiriens m’intéresse et par moments m’interpelle. Je suis donc bien présent.
Vous êtes bien présent et vous dites que vous avez beaucoup d’activités. Activité politique, économique, sociale… ?
Oui, toutes les activités.
Ces derniers temps, on vous a vu à côté du président Bédié. Vous le soutenez ?
Mais, il n’ y a pas que le Sud-Comoé. Pour mémoire, je rappelle que le 14 février 2008, j’ai repris l’activité au sein du PDCI-RDA puisque j’ai participé au bureau politique. C’était la première fois depuis longtemps puisque j’étais à la Banque centrale et il y avait incompatibilité entre la fonction de gouverneur et l’activité politique du militant. J’ai repris les activités. Et depuis lors, j’ai suivi le président du parti dans ses tournées.
Quel rôle entendez-vous jouer au sein de votre parti le PDCI-RDA ? Le premier rôle, les derniers rôles ?
Non, de simple militant.
Ça veut dire quoi de simple militant ?
C’est le militant qui fait les autres. Le pouvoir en démocratie est entre les mains des militants. Ce sont les militants qui font les autres.. Maintenant le reste, on ne sait jamais.
On ne sait jamais. Qu’est-ce que cela veut dire M. le Premier ministre ?
Personne ne sait de quoi son avenir sera fait. L’avenir comme le destin appartient à Dieu.
Quand on n’utilise plus les affaires de l’Etat, sous quel prisme on regarde la gestion et la conduite des affaires courantes de l’Etat ?
Moi, je me pose une règle. D’abord prendre du recul et avoir de la compréhension. Ne pas faire de la démagogie facile. En même temps être aussi exigeant. Mais ça, c’est ma position de citoyen. De la même manière quand j’étais aux affaires, des citoyens ivoiriens ont été exigeants. Je crois que les responsables actuels doivent s’attendre à ce que les citoyens soient exigeants.
Le processus électoral a pris du plomb dans l’aile. Ces derniers temps, les agents d’identification et d’enrôlement débraient chaque jour. Qu’est-ce qu’il faut faire pour booster le processus d’identification ?
Je ne pensais pas qu’en quittant la Primature après l’accord politique de Ouagadougou qu’on pourra encore utiliser ces termes-là : plomb dans l’aile, booster le processus, le processus est en panne, etc. Parce que pour moi, l’élément le plus important dans le fait qu’il y ait cet accord politique de Ouaga, c’est que la volonté a été scellée entre le président Gbagbo et Guillaume Soro pour sortir la Côte d’Ivoire de la situation dans laquelle elle s’est enfoncée depuis 2002. On a signé de moult et de moult accords. Sauf que cette fois-ci, cet accord de manière explicite exclut tous les autres intervenants dans la vie publique et met en scène exclusivement les deux belligérants. Les deux disent “chacun a une armée”. L’armée au Nord et l’armée au Sud. Cela peut expliquer et ‘‘légitimer’’ le fait qu’on ait accepté de signer cet accord. Dès lors que ça été fait, l’opinion des Ivoiriens, c’est que cette fois-ci ça y est. Les deux sont d’accord entre eux pour nous sortir de la situation. Rien ne doit plus traîner. Donc, la volonté doit permettre de résoudre la confiance que l’on a bien voulu lire sur le fait qu’ils aient apposé leur signature tous les deux.
Vous êtes aujourd’hui optimiste que 2009 est véritablement l’année des élections ?
Je dis qu’il n’ y a plus de marge. On n’a plus le droit à l’erreur. Il n’ y a plus de joker.
Il faut jouer toutes les cartes ?
Toutes les cartes ont été jouées. Maintenant, il faut que le jeu prenne fin puisqu’on n’a plus de cartes. Donc, en 2009, il n’ y a plus de cartes. Nous devons aller aux élections. Je considère qu’il faut aller aux élections. Mais, ce qui se passe avant est important. Il faut normaliser le pays. Mais, là aussi, on n’a plus de joker. Imaginez-vous que ça fait, de 2002 à 2009, 7 ans et bientôt 8 ans. Un pays ne peut pas se permettre de mettre autant de temps pour une crise, somme toute, qui n’était pas une crise majeure.
Est-ce que les acteurs qui conduisent aujourd’hui les accords politiques de Ouagadougou en sont conscients ?
Il faut qu’ils soient conscients. Je ne peux pas imaginer qu’ils ne soient pas conscients. Ils sont conscients. Je les encourage pour la volonté. Puisque maintenant, il y a la confiance entre eux, ils peuvent s’asseoir autour d’une table et on peut les laisser tous deux dans une salle sans que le ciel ne tombe sur la tête.
Charles Konan Banny, vous parlez de volonté. Par quelle alchimie, faut-il imprimer, donner cette volonté à tous ces acteurs ?
Par la prise de conscience que nous sommes dans le gouffre. Quand vous avez pris conscience de quelque chose ou d’une situation, pour en sortir, il faut le vouloir. Donc, ce n’est pas une incantation. Ce sont des choses sur lesquelles on ne réfléchit pas assez. Ce n’est pas une incantation. Par la prise de conscience et par la confiance, en même temps il faut la volonté. Avec la volonté, il faut l’effort. Je disais tantôt que nous n’avons plus de joker. Dans mon quartier, chaque fois que je sors, il y a une seule chose qui avance, c’est la pauvreté, la misère. Vous pensez qu’un responsable politique de la trempe de Gbagbo et de Soro ne soit pas interpellé par cela ? La vie publique et l’activité politique n’ont de sens que si on se met au service de l’autre. L’autre, c’est celui qui souffre. Voilà pourquoi, on n’a plus de joker.
Retranscrits par T.A.B
Que devenez-vous après la Primature ?
Il y a une vie après la Primature comme il y a une vie après la Banque centrale. Alors que je pensais qu’après la Bceao et après ce sarcerdoce de 15 mois à la Primature que j’allais être en manque d’activité, je me rends compte que je ne chôme pas du tout. J’ai beaucoup d’activités. Je suis un citoyen ivoirien qui s’intéresse à son pays. La vie des Ivoiriens m’intéresse et par moments m’interpelle. Je suis donc bien présent.
Vous êtes bien présent et vous dites que vous avez beaucoup d’activités. Activité politique, économique, sociale… ?
Oui, toutes les activités.
Ces derniers temps, on vous a vu à côté du président Bédié. Vous le soutenez ?
Mais, il n’ y a pas que le Sud-Comoé. Pour mémoire, je rappelle que le 14 février 2008, j’ai repris l’activité au sein du PDCI-RDA puisque j’ai participé au bureau politique. C’était la première fois depuis longtemps puisque j’étais à la Banque centrale et il y avait incompatibilité entre la fonction de gouverneur et l’activité politique du militant. J’ai repris les activités. Et depuis lors, j’ai suivi le président du parti dans ses tournées.
Quel rôle entendez-vous jouer au sein de votre parti le PDCI-RDA ? Le premier rôle, les derniers rôles ?
Non, de simple militant.
Ça veut dire quoi de simple militant ?
C’est le militant qui fait les autres. Le pouvoir en démocratie est entre les mains des militants. Ce sont les militants qui font les autres.. Maintenant le reste, on ne sait jamais.
On ne sait jamais. Qu’est-ce que cela veut dire M. le Premier ministre ?
Personne ne sait de quoi son avenir sera fait. L’avenir comme le destin appartient à Dieu.
Quand on n’utilise plus les affaires de l’Etat, sous quel prisme on regarde la gestion et la conduite des affaires courantes de l’Etat ?
Moi, je me pose une règle. D’abord prendre du recul et avoir de la compréhension. Ne pas faire de la démagogie facile. En même temps être aussi exigeant. Mais ça, c’est ma position de citoyen. De la même manière quand j’étais aux affaires, des citoyens ivoiriens ont été exigeants. Je crois que les responsables actuels doivent s’attendre à ce que les citoyens soient exigeants.
Le processus électoral a pris du plomb dans l’aile. Ces derniers temps, les agents d’identification et d’enrôlement débraient chaque jour. Qu’est-ce qu’il faut faire pour booster le processus d’identification ?
Je ne pensais pas qu’en quittant la Primature après l’accord politique de Ouagadougou qu’on pourra encore utiliser ces termes-là : plomb dans l’aile, booster le processus, le processus est en panne, etc. Parce que pour moi, l’élément le plus important dans le fait qu’il y ait cet accord politique de Ouaga, c’est que la volonté a été scellée entre le président Gbagbo et Guillaume Soro pour sortir la Côte d’Ivoire de la situation dans laquelle elle s’est enfoncée depuis 2002. On a signé de moult et de moult accords. Sauf que cette fois-ci, cet accord de manière explicite exclut tous les autres intervenants dans la vie publique et met en scène exclusivement les deux belligérants. Les deux disent “chacun a une armée”. L’armée au Nord et l’armée au Sud. Cela peut expliquer et ‘‘légitimer’’ le fait qu’on ait accepté de signer cet accord. Dès lors que ça été fait, l’opinion des Ivoiriens, c’est que cette fois-ci ça y est. Les deux sont d’accord entre eux pour nous sortir de la situation. Rien ne doit plus traîner. Donc, la volonté doit permettre de résoudre la confiance que l’on a bien voulu lire sur le fait qu’ils aient apposé leur signature tous les deux.
Vous êtes aujourd’hui optimiste que 2009 est véritablement l’année des élections ?
Je dis qu’il n’ y a plus de marge. On n’a plus le droit à l’erreur. Il n’ y a plus de joker.
Il faut jouer toutes les cartes ?
Toutes les cartes ont été jouées. Maintenant, il faut que le jeu prenne fin puisqu’on n’a plus de cartes. Donc, en 2009, il n’ y a plus de cartes. Nous devons aller aux élections. Je considère qu’il faut aller aux élections. Mais, ce qui se passe avant est important. Il faut normaliser le pays. Mais, là aussi, on n’a plus de joker. Imaginez-vous que ça fait, de 2002 à 2009, 7 ans et bientôt 8 ans. Un pays ne peut pas se permettre de mettre autant de temps pour une crise, somme toute, qui n’était pas une crise majeure.
Est-ce que les acteurs qui conduisent aujourd’hui les accords politiques de Ouagadougou en sont conscients ?
Il faut qu’ils soient conscients. Je ne peux pas imaginer qu’ils ne soient pas conscients. Ils sont conscients. Je les encourage pour la volonté. Puisque maintenant, il y a la confiance entre eux, ils peuvent s’asseoir autour d’une table et on peut les laisser tous deux dans une salle sans que le ciel ne tombe sur la tête.
Charles Konan Banny, vous parlez de volonté. Par quelle alchimie, faut-il imprimer, donner cette volonté à tous ces acteurs ?
Par la prise de conscience que nous sommes dans le gouffre. Quand vous avez pris conscience de quelque chose ou d’une situation, pour en sortir, il faut le vouloir. Donc, ce n’est pas une incantation. Ce sont des choses sur lesquelles on ne réfléchit pas assez. Ce n’est pas une incantation. Par la prise de conscience et par la confiance, en même temps il faut la volonté. Avec la volonté, il faut l’effort. Je disais tantôt que nous n’avons plus de joker. Dans mon quartier, chaque fois que je sors, il y a une seule chose qui avance, c’est la pauvreté, la misère. Vous pensez qu’un responsable politique de la trempe de Gbagbo et de Soro ne soit pas interpellé par cela ? La vie publique et l’activité politique n’ont de sens que si on se met au service de l’autre. L’autre, c’est celui qui souffre. Voilà pourquoi, on n’a plus de joker.
Retranscrits par T.A.B