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Politique Publié le mercredi 28 janvier 2009 | Le Nouveau Réveil

Le Premier ministre Charles Banny sur ONUCI FM, hier : "Le jeu de cartes de Gbagbo et Soro doit finir maintenant"

“Nous n’avons plus de joker”

Le Premier ministre Charles Konan Banny s'est exprimé, hier, sur l'ONUCI-FM, sur les derniers développements de l'actualité ivoirienne. Pour lui, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro n'ont plus de joker. Et comme le jeu de cartes doit prendre fin, il faut aller absolument aux élections qui passent par la volonté d'y aller des deux belligérants signataires de l'accord politique de Ouagadougou.


M. le Premier ministre, que devenez-vous après la Primature ?

Il y a une vie après la Banque Centrale. Je me rends compte d'ailleurs. Je ne pensais pas, puisque après la BCEAO et le sacerdoce de 15 mois à la primature, j'allais être en manque d'activités. J'ai beaucoup d'activités. Je suis un citoyen ivoirien qui s'intéresse à son pays.


Quelles activités ? Politiques, économiques, sociales ?

Toutes les activités.


On vous a vu aux côtés du président Bédié dans le Sud Comoé…

Il n'y a pas que le Sud Comoé. J'ai repris les activités au sein du PDCI-RDA puisque j'ai participé au Bureau politique. C'était la première fois depuis longtemps puisque j'étais en charge à la Banque Centrale. Il y avait incompatibilité avec mes fonctions de gouverneur. J'ai repris donc au sein du parti. Depuis lors, j'ai suivi le président du parti dans sa tournée.


Quel rôle entendez-vous jouer au PDCI-RDA ? Les premiers, les derniers ou en simple militant ?
Ca veut dire quoi simple militant ? C'est le militant qui fait le parti et les autres. La démocratie repose sur les militants. Maintenant, le reste, on ne sait jamais. Personne ne sait de quoi son avenir sera fait. Le destin appartient à Dieu.


Sous quel prisme voyez-vous la conduite des affaires de l'Etat ?

Moi, je me suis imposé une règle : savoir prendre du recul, avoir de la compréhension, ne pas faire de la démagogie. C'est ma position de citoyen. Mais de la même manière quand j'étais aux affaires, les citoyens ivoiriens ont été exigeants. Les responsables actuels doivent comprendre que les citoyens soient exigeants.


Le processus de paix a pris du plomb dans l'aile. Les agents de l'identification débraient chaque jour…

Je ne pensais pas qu'en quittant la primature et après l'accord politique de Ouagadougou, qu'on pourrait encore utiliser les mêmes termes : du plomb dans l'aile, on allait booster le processus, le processus est en panne, etc. L'élément le lus important pour moi dans cet accord de Ouagadougou, c'est que la volonté a été scellée entre le président Gbagbo et Guillaume Soro pour sortir la Côte d'Ivoire de la situation dans laquelle elle s'est enfoncée depuis 2002. On a signé moult et moult accords sauf que cette fois-ci, cet accord exclut de manière explicite, tous les autres intervenants dans la vie politique, et met en scène exclusivement les deux belligérants qui ont chacun une armée : armée au nord et armée au sud. Cela peut légitimer ou expliquer entre guillemets le fait qu'on ait accepté de signer cet accord. Dès lors que cela a été fait, l'opinion des Ivoiriens, c'est que cette fois-ci, ça y est ! Puisque les deux sont d'accord entre eux pour nous sortir de la situation. Rien ne doit plus traîner. La volonté doit permettre de résoudre le problème que l'on a bien voulu lire du fait qu'ils aient apposé leur signature tous les deux. Rien que tous les deux Laurent Gbagbo et Guillaume Soro.


Est-ce que 2009 sera véritablement l'année des élections ?

Oui. Je dis qu'il n'y a plus de marge. On n'a plus droit à l'erreur. Il n'y a plus de joker. Il faut qu'on aille aux élections. Il faut jouer toutes les cartes. Quand toutes les cartes ont été jouées, il faut que le jeu prenne fin puisqu'il n'y a plus de cartes. En 2009, il n'y aura plus de cartes. Nous devons aller aux élections.


N'est-ce pas un jeu de politiciens ?

Il faut aller aux élections. Ce qui se passe avant doit finir. Il faut normaliser le pays. Là aussi, on n'a plus de joker. Imaginez-vous ce que ça fait de 2002 à 2009. Un pays peut se permettre de prendre autant de temps pour s'enliser dans cette crise qui n'est pas une crise majeure.


Est-ce que les acteurs qui conduisent l'accord politique de Ouagadougou en sont conscients ?

Il faut qu'ils en soient conscients. Je ne peux imaginer qu'ils n'en soient pas conscients. Je les encourage. Il faut de la volonté puisque maintenant, il y a la confiance entre eux. Et qu'ils peuvent s'asseoir autour d'une table, et qu'on peut les laisser dans une salle sans que le ciel leur tombe sur la tête.


Vous parlez de volonté et de volonté…Par quelle alchimie faut-il donner cette volonté aux acteurs de l'accord politique de Ouagadougou?

Par la prise de conscience que nous sommes dans le gouffre. Quand vous avez pris conscience de quelque chose, d'une situation, pour en sortir, il faut le voir. Ce n'est pas une incantation. Ce sont des questions sur lesquelles on ne réfléchit pas assez. C'est la prise de conscience. Il y a la confiance donc il faut la volonté. Il faut faire des efforts. Je disais tantôt que nous n'avons plus de joker. Regardez autour de nous. Il y a une seule chose qui avance : la pauvreté, la misère. Pensez-vous que des responsables politiques de la trempe de Soro et de Gbagbo ne se sentent pas interpellé par la vie publique ? L'activité politique, dans le fond, c'est se mettre au service de l'autre. La population souffre. Il n'y a plus de joker.

Propos retranscrits à partir de l'ONUCI FM
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