x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le jeudi 29 janvier 2009 | Le Patriote

Interview. M. Paul Gnelou (SG du SNEPPCI) à propos de la nouvelle grille indiciaire “Nous attendons de pied ferme le gouvernement”-

Le Patriote : Vous venez d’être élu secrétaire général du Syndicat national des Enseignants du Primaire Public de Côte d’Ivoire (SNEPPCI). Quels sont les grands chantiers qui vous attendent ?
Paul Gnelou : Nous avons une priorité très importante. Notamment le paiement des primes de correction, des indemnités des directeurs, des études surveillées, et des dotations en carburant des conseillers pédagogiques. Nous avons corrigé les épreuves depuis juin 2008, et jusqu’aujourd’hui, nous n’avons pas encore perçu nos primes. Cela n’est pas normal. Les conseillers pédagogiques ont travaillé pendant un an, ils n’ont encore rien perçu. Le gouvernement dit que ce n’est pas une priorité. Si tel est le cas, les conseillers pédagogiques risquent d’arrêter le travail. Alors que si ceux-là ne travaillent pas, il ne peut y avoir d’encadrement pédagogique. En tout cas, il est important qu’on paie leur dotation en carburant qui ne coûte absolument rien.
L.P. : A combien s’élève justement le montant de cette dotation en carburant ?
P.G : Il est estimé à 210.000 FCFA l’année, pour tout le travail qu’ils abattent. Ce sont des choses très importantes sur lesquelles nous avons déjà commencé à travailler et qui figurent dans nos actions à court terme.
L.P. : Quelles sont ces actions ?
P.G : Nous allons procéder à l’installation des sections de base, pour donner un sang nouveau au SNEPPCI. Ensuite, nous procéderons à l’informatisation de tout le système de gestion de cette formation syndicale. Cela doit commencer dès qu’on a les financements avec nos partenaires norvégiens. Nous allons être connectés à un site Web pour être en contact permanent avec nos camarades de l’extérieur. A moyen terme par exemple, nous envisageons entreprendre une tournée dans nos sections régionales. Nous pensons également à la finalisation de nos profils de carrière, dont le décret a été déjà signé. Nous allons également demander le rétablissement des indemnités des postes déshérités. Nos camarades, qui habitent les zones très reculées, n’ont aucune commodité. A l’époque une indemnité, dite de poste déshérité, leur était octroyée. Mais, elle a été supprimée. Il faut les rétablir. Nous allons aussi exiger l’octroi d’une indemnité de risque. Parce que les instituteurs courent beaucoup de risques dans l’exercice de leur métier. Et à long terme, nous allons tout faire pour achever le projet immobilier dénommé, « La Maison de l’Enseignant », situé à Yopougon. L’ex-secrétaire général Salimata Doumbia a fait un travail pour ça. Cette Maison n’avait même pas d’identité quand elle arrivait à la tête de ce syndicat. Grâce à elle, cette Maison a une clôture. Nous allons chercher des partenaires publics et privés afin de mobiliser les ressources nécessaires pour son achèvement.
L.P. : Qu’est-ce qui a bloqué les travaux ?
P.G : Nous ne sommes pas des techniciens du bâtiment. Nous avons sollicité les services des techniciens qui ont fait de la surfacturation. Etant novices en la matière, tout l’argent utilisé est rentré dans la construction de cette maison. Etant donné qu’il y a eu une surfacturation, l’argent cotisé pour l’achèvement des travaux n’a pu suffire. Et cela a créé des problèmes. Nos camarades, sans doute déçus, ont refusé de cotiser à nouveau.
L.P. : Le collectif des syndicats de l’Enseignement Primaire Public a lancé une grève du 24 au 28 novembre 2008, pour réclamer l’amélioration de la grille indiciaire des enseignants. Apparemment cet arrêt de travail n’a rien apporté…
P.G : C’était une grève d’avertissement. Nous avons eu un cadre de négociation. Nous avons fait des propositions. C’est lorsqu’il y a fermeté dans un camp que les choses ne marchent pas. La tutelle était complètement fermée et ne voulait pas entendre raison. C’est ce qui nous a conduit à la grève. La tutelle nous avait donné 970 points d’indice, à prendre ou à laisser, au lieu de 1070 points que nous réclamons. Heureusement, la tutelle est revenue à de meilleurs sentiments. Nous sommes allés de 1225 points à 1070 points. Qui correspondaient à la grille des enseignants qui étaient au Grade A2. Dans nos discussions, on est parvenu à 995 points d’indice. On n’a pas marqué notre désaccord de manière ferme. Mais, puisque des propositions nous ont été faites, indiquant que si la situation de la Côte d’Ivoire s’améliore par rapport à l’initiative PPTE (Pays Pauvre Très Endetté) quelque chose peut être faite. Et qu’on peut atteindre les 1070 points. La tutelle nous a demandé de patienter. Nous pensons que les 995 points d’indice sont légèrement élevés par rapport ceux de l’ancien indice. Mais, nous continuons la négociation. Nous avions eu plusieurs séances de négociations avec le Ministre de la Fonction Publique et de l’Emploi, le Pr. Hubert Oulaye pour l’augmentation de ces indices. La tutelle nous a proposé d’attendre jusqu’en mars 2009. Il s’agira de rediscuter des taux d’indice qui sont donnés, mais surtout de leur date de prise d’effet. Parce que nous n’étions pas d’accord sur celle de novembre 2009. En tout cas, nous l’attendons de pied ferme pour la revalorisation de notre grille indiciaire.
L.P. : Les enseignants bénéficieront -ils également des 150 points d’indice que le gouvernement a décidé d’octroyer cette année aux fonctionnaires ?
P.G : Il y a une incompréhension sur ce sujet. C’est au pré-forum de Grand-Bassam que les 150 points d’indice ont été décidés. Cela devrait être donné à tous les fonctionnaires. Mais, quand nous sommes arrivés sur le terrain, les choses ont changé. Parce que, dans l’Administration, il y a certains qui ont bénéficié d’une amélioration de leur indice, comme nous par exemple. Alors que d’autres n’en avaient pas bénéficié. Donc le Ministère de la Fonction Publique et de l’Emploi a dit que ceux ont bénéficié de la revalorisation de leurs indices n’auront pas les 150 points d’indice. Nous pensons que cela est inconséquent. Nous réglerons toutes ces questions en mars.
L.P. : Le système éducatif primaire connaîtra–t-il des perturbations avant cette date ?
P.G : Non, l’Enseignement Primaire ne connaîtra pas de perturbation avant cette date. Quand vous avez discuté, il faut faire preuve de bonne foi. Nous, nous faisons toujours preuve de bonne foi. Le syndicalisme est basé sur la négociation, et le dialogue. Nous faisons confiance au gouvernement jusqu’en fin mars 2009. Mais, c’est à l’issue de notre discussion que nous allons décider de la conduite à tenir. Je pense que le gouvernement est de bonne foi et trouvera une solution à nos différentes revendications.
L.P. : Parlant d’indemnités de correction, un arrêté avait été signé créant une intendance. Où en êts-vous avec cette intendance ?
P.G : Effectivement, un arrêté portant création d’une intendance a été pris, pour que juste après les corrections, on puisse payer les indemnités. Cette décision n’a jamais été mise en pratique. C’est là qu’il y a problème. Pour preuve, on a fini les corrections des examens depuis 2008 et jusqu’aujourd’hui rien n’a été payé. Ce n’est pas juste. C’est comme cela que les choses commencent, l’opinion ne comprend pas quand nous réagissons. C’est une question de priorité. Nous faisons un travail. C’est important qu’on nous paie. Pour ces corrections, il y a certains enseignants qui perçoivent 4000 FCFA. Il faut que l’Etat paie ces indemnités pour éviter les problèmes. Même s’il n’y a pas d’argent, on peut échelonner le paiement des indemnités. Mais qu’on ne nous dise pas que ce n’est pas prioritaire. Aujourd’hui, notre pouvoir d’achat s’est effrité, ce sont ces indemnités qui complètent nos salaires. On ne peut pas nous enlever cela. Il y a aussi le reversement des cotisations de nos mandants qui ont souscrit à la SOMAVIE. Dans le volet social du syndicat, nous avons souscrit à deux assurances. L’une avec la SIDAM, pour la maladie et l’autre, avec la SOMAVIE pour la retraite. L’Etat, qui a le devoir de nous soigner, ne nous soigne pas. C’est ainsi que nous même avons demandé au Trésor de nous prélever et de le reverser à ces deux compagnies. Pour qu’on nous prenne en compte dans les soins. Depuis près de deux ans, ces deux sociétés ne perçoivent rien. Mais, c’est une partie de nos salaires que l’Etat garde par devers lui. Nous avons adressé une correspondance au directeur général de la solde, pour qu’on nous reverse notre dû afin que ces sociétés puissent prendre en compte nos camarades. Les enseignants souffrent terriblement. Ces deux sociétés accusent des arriérés de près de 12 millions FCFA. Nous sommes obligés d’appeler chaque fois nos camarades au calme. Ils viennent toujours nous menacer ici. Si rien n’est fait, il y aura des débordements que nous n’arriverons pas à maîtriser. En tout cas, les actions à mener sont nombreuses.J’invite tous nos camarades à venir bâtir le nouveau Sneppci.
Réalisée par Cissé Anzoumana
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ