La crise qui secoue cette église avec la radiation de 9 pasteurs prend de l’ampleur. Le Bishop Benjamin Boni est cité à comparaître devant le tribunal correctionnel d’Abidjan, le mardi 10 février prochain, pour faux et usage de faux. L’un des faits qui lui sont reprochés est le fonctionnement sans autorisation d’une association étrangère en Côte d’Ivoire. En l’occurrence l’Eglise méthodiste unie (Emu). «La preuve est faite que cette association étrangère créée le 23 avril 1968 dans la ville de Dallas de l’Etat du Texas, aux Etats-Unis, n’a pas été autorisée à se former ni à exercer son activité en Côte d’Ivoire», a déclaré hier Me Takoré Guizot Bernard, l’un des avocats conseils des neuf pasteurs radiés de l’Eglise méthodiste unie en mars 2008. Il a donné cette information aux journalistes à l’hôtel communal de Cocody au cours d’une conférence de presse qu’il a animée avec la coordination des laïcs de l’Eglise protestante méthodiste de Côte d’Ivoire (Epmci). La loi sur les associations indique dans son article 26 que toute association étrangère (ayant son siège à l’étranger) ne peut avoir des établissements en Côte d’Ivoire, qu’en vertu d’une autorisation distincte pour chacun des établissements. Alors que le Bishop Benjamin Boni, selon l’avocat, a modifié la dénomination «Eglise protestante méthodiste de Côte d’Ivoire» sous laquelle cette association ivoirienne a été agréée, en «Eglise méthodiste unie» de Côte d’Ivoire. Qui est d’origine étrangère, pour l’introduire dans le pays, sans les autorisations administratives exigées. Et aussi sans l’aval de la Conférence de l’Eglise protestante méthodiste qui est l’organe de décision. La 9è Conférence (Ndlr : la dernière), qui a abordé ce sujet, avait plutôt parlé d’établir dans un premier temps un partenariat afin de connaître l’Emu, avant l’intégration. Mais, ces faits s’étant déroulés dans une période où l’Epmci avait des problèmes financiers et n’arrivait pas à payer ses pasteurs, le Bishop serait arrivé à convaincre ces derniers, selon Richmond Botto, l’un des radiés ; Il aurait avancé l’argument selon lequel, l’Epmci pourrait bénéficier de l’appui de l’Emu dans l’évangélisation, la lutte contre la pauvreté et l’injustice sociale en Côte d’Ivoire.
Pour les faits reprochés au Bishop la loi sur les associations prévoit une peine d’un à trois ans de prison.
Marie-Adèle Djidjé
“L’Etat devrait être poursuivi”
L’avocat des 9 pasteurs radiés de l’Eglise méthodiste unie a déclaré, lors de cette conférence de presse que l’Etat pourra également être poursuivi au plan civil pour engager sa responsabilité sur ce qui se passe. «Je peux comprendre que le Bishop viole les textes, mais je ne peux pas comprendre que le ministère de l’Intérieur qui est chargé d’appliquer ces textes les ignore», a déclaré Me Tiakoré en se basant sur un communiqué lu le 17 janvier à la télévision par le directeur de cabinet adjoint chargé de l’administration du territoire, Zoguéhi Gnahoua Auguste. Il mentionne ceci : «Jusqu’à preuve du contraire, tous les temples, résidences de pasteurs, écoles et autres biens, propriété de l’Eglise méthodiste unie de Côte d’Ivoire sont gérés par le bureau du Bishop Benjamin Boni.». Ce communiqué est contesté parce que dans une circulaire pour le règlement provisoire de la crise au sein de l’Eglise méthodiste unie, datant du 14 janvier, M. Zoguehi avait souhaité qu’un consensus soit trouvé. Il avait suggéré que les lieux de culte soient utilisés à tour de rôle et à des heures distinctes par les différentes parties. Denis Metchro Akpa, un laïc qui dit avoir rédigé les textes de l’Eglise protestante méthodiste depuis plus de 30 ans, a déclaré, au nom des fidèles, que ceux-ci n’étaient pas prêts à céder un seul pan de leur patrimoine à l’Emuci. Même s’ils devaient pour cela être tué ou faire la prison. «Cette affaire a dépassé le cadre des neuf pasteurs. C’est désormais une affaire entre l’Eglise protestante méthodiste de Côte d’Ivoire et l’Eglise méthodiste unie qui est américaine», a-t-il précisé. Nous n’avons pu joindre la direction des cultes, mais l’avocat du Bishop a promis de répondre à l’avocat de la partie adverse après parution de l’article.
M-A D
Pour les faits reprochés au Bishop la loi sur les associations prévoit une peine d’un à trois ans de prison.
Marie-Adèle Djidjé
“L’Etat devrait être poursuivi”
L’avocat des 9 pasteurs radiés de l’Eglise méthodiste unie a déclaré, lors de cette conférence de presse que l’Etat pourra également être poursuivi au plan civil pour engager sa responsabilité sur ce qui se passe. «Je peux comprendre que le Bishop viole les textes, mais je ne peux pas comprendre que le ministère de l’Intérieur qui est chargé d’appliquer ces textes les ignore», a déclaré Me Tiakoré en se basant sur un communiqué lu le 17 janvier à la télévision par le directeur de cabinet adjoint chargé de l’administration du territoire, Zoguéhi Gnahoua Auguste. Il mentionne ceci : «Jusqu’à preuve du contraire, tous les temples, résidences de pasteurs, écoles et autres biens, propriété de l’Eglise méthodiste unie de Côte d’Ivoire sont gérés par le bureau du Bishop Benjamin Boni.». Ce communiqué est contesté parce que dans une circulaire pour le règlement provisoire de la crise au sein de l’Eglise méthodiste unie, datant du 14 janvier, M. Zoguehi avait souhaité qu’un consensus soit trouvé. Il avait suggéré que les lieux de culte soient utilisés à tour de rôle et à des heures distinctes par les différentes parties. Denis Metchro Akpa, un laïc qui dit avoir rédigé les textes de l’Eglise protestante méthodiste depuis plus de 30 ans, a déclaré, au nom des fidèles, que ceux-ci n’étaient pas prêts à céder un seul pan de leur patrimoine à l’Emuci. Même s’ils devaient pour cela être tué ou faire la prison. «Cette affaire a dépassé le cadre des neuf pasteurs. C’est désormais une affaire entre l’Eglise protestante méthodiste de Côte d’Ivoire et l’Eglise méthodiste unie qui est américaine», a-t-il précisé. Nous n’avons pu joindre la direction des cultes, mais l’avocat du Bishop a promis de répondre à l’avocat de la partie adverse après parution de l’article.
M-A D