Des manifestations massives, les plus importantes depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007, ont rassemblé entre 1 et 2,5 millions de Français jeudi dans tout le pays, dans un mouvement de protestation contre sa politique économique et sa stratégie face à la crise. Elu sur le thème de la rupture et de la réforme, le président de droite a assuré dans la soirée qu’il avait entendu le message de la rue. “La crise d’une ampleur sans précédent qui affecte l’économie mondiale provoque en France comme partout dans le monde une inquiétude légitime”, a estimé M. Sarkozy. “Cette crise impose aux pouvoirs publics un devoir d’écoute, de dialogue et en même temps une grande détermination à agir. Dans cet esprit, je rencontrerai durant le mois de février les organisations syndicales et patronales afin de convenir du programme de réformes à conduire en 2009”, a-t-il déclaré. La CGT, premier syndicat français, a estimé à plus de 2,5 millions le nombre de manifestants dans toutes les villes de France, dont 300.000 à Paris, où des jeunes ont affronté les forces de l’ordre en fin de défilé. Selon les décomptes de la police, le chiffre dépasse un million de participants pour toute la France. Le “jeudi noir” prédit par certains, ne s’est cependant pas produit. Les mouvements de grève, surtout dans les services publics, ont entraîné des perturbations dans les transports, mais elles ont été moindres qu’attendu, en raison d’une loi récente instaurant un service minimum. L’appel à faire grève et à manifester avait été lancé sur les thèmes des salaires et de la sauvegarde des services publics, mais il visait plus généralement la stratégie de Nicolas Sarkozy face à la crise financière.
AFP
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