Monsieur le Professeur,
Dans une interview récente donnée au quotidien " NORD-SUD " du jeudi 22 janvier, intitulée : " Zadi Zaourou sort de sa réserve, Ivoirité, ma part de vérité ", vous avez fait mention de la démission coupable des intellectuels face au concept de l'Ivoirité. Cette interview lucide est une contribution exceptionnelle émanant d'une voix autorisée dont ICP (Initiatives pour le Changement et le Progrès du PDCI-RDA) se réjouit. ICP voudrait donc vous exprimer sa satisfaction tout en souhaitant que la classe politique ivoirienne et la communauté internationale qui semble avoir été abusée par l'intoxication issue de l'interprétation tronquée du concept, prennent connaissance de cet entretien édifiant sur un sujet malencontreusement sorti de son vrai contexte : le domaine culturel.
Mais, faut-il encore parler d'Ivoirité en Côte d'Ivoire et en 2009, après que tout a été dit et écrit sur ce concept ? Avec la pertinence habituelle qui caractérise vos analyses, vous rappelez, en substance, que ce concept, à l'origine innocent dans sa référence strictement culturelle, s'est mué, tel un mutant, pour se recomposer, se reconstituer au gré des supputations politiciennes. Nous ajoutons pour notre part, que dans sa mue, l'Ivoirité a fini par apparaître, comme un spectre dont la simple évocation plonge dans la frayeur ancestrale de nos interdits totémiques. Ni les auteurs principaux, Senghor et le dramaturge Niangoran Porquet, trop tôt disparu, qui l'ont évoqué, parmi les premiers, ni Henri Konan BEDIE qui, en dernière analyse, s'en est fait l'écho, n'auraient pu imaginer le destin tragique de ce concept définissant notre " état d'être ivoirien ". Et comment revenir aujourd'hui à cette référence culturelle innocente sans attiser de nouveau les antagonismes, bousculer les postures politiques, les certitudes des uns et l'étonnement des autres ? Oui, le concept de l'Ivoirité est devenu un totem en Côte d'Ivoire. Et Dieu seul sait combien il est risqué chez nous d'enfreindre les interdits totémiques. Et pourtant, vous en avez pris le risque. Démarche intellectuelle qui vous honore et qui, pour avoir en son temps été occultée, a favorisé les amalgames que l'on sait aujourd'hui.
En effet, le tour pris chez nous par les événements tragiques du 24 décembre 1999, les effets funestes de cette Ivoirité volontairement tronquée avec les conséquences désastreuses qui en ont découlé, incite depuis à la sagesse et commande la retenue. A moins d'être béatement iconoclaste ou simplement courageux. Nous penchons pour la deuxième alternative. Car, il faut bien, en terre ivoirienne, être audacieux pour parler aujourd'hui d'Ivoirité. Vous êtes donc, Monsieur le Professeur, un intrépide pour avoir apporté un éclairage inédit sur ce totem commun, ébauche talentueuse du Ministre de la Culture de la république que vous avez été, donc une voix autorisée pour permettre à tous de comprendre un concept qui, au lieu de nous diviser aurait plutôt dû favoriser notre unité dans une Côte d'Ivoire multiculturelle et riche de sa diversité.
Ainsi donc, nous ne savons pas, qui de l'homme de réflexion, de l'écrivain, du dramaturge, du professeur de lettres, de l'homme politique, faut-il remercier pour avoir rappelé ce qui aurait dû être, en la circonstance, le rôle des politiques et des intellectuels ivoiriens en particulier. La démission de ces derniers face aux partis politiques a porté atteinte à la cohésion nationale et à l'intégrité des institutions ivoiriennes.
Mais l'important n'est-il pas de reconnaître ses torts. Nous savons que l'Histoire, la vraie n'est jamais muette. Le temps viendra où les faits, dans leur nudité, viendront étayer la quête des intellectuels après le déchainement incompréhensible des passions et de la haine autour d'un concept culturel sorti de son contexte. En réalité, l'Ivoirité sera toujours un profond malentendu qui aurait dû être tenu pour tel et sans autre conséquence pour la paix et la concorde chez nous. C'était, en effet, le rôle des intellectuels que de s'assurer de cette réalité pour la partager.
Heureusement, et au-delà des postures politiques, le malentendu autour de ce concept paraît à présent avoir été totalement évacué.
En témoigne, l'alliance du RHDP que chacune des parties prenantes s'efforce de consolider chaque jour davantage, assurées que le bien le plus précieux hérité de Félix HOUPHOUET-BOIGNY est la paix, la prospérité du pays et le bien-être des Ivoiriens à construire et non à détruire. Aussi, votre interview, Monsieur le Professeur, apparaît-elle comme un regard nouveau sur ce malentendu qui n'aurait jamais dû faire irruption dans le débat politique national.
Abidjan, le 29 janvier 2009
Pour ICP
Le Bureau
Dans une interview récente donnée au quotidien " NORD-SUD " du jeudi 22 janvier, intitulée : " Zadi Zaourou sort de sa réserve, Ivoirité, ma part de vérité ", vous avez fait mention de la démission coupable des intellectuels face au concept de l'Ivoirité. Cette interview lucide est une contribution exceptionnelle émanant d'une voix autorisée dont ICP (Initiatives pour le Changement et le Progrès du PDCI-RDA) se réjouit. ICP voudrait donc vous exprimer sa satisfaction tout en souhaitant que la classe politique ivoirienne et la communauté internationale qui semble avoir été abusée par l'intoxication issue de l'interprétation tronquée du concept, prennent connaissance de cet entretien édifiant sur un sujet malencontreusement sorti de son vrai contexte : le domaine culturel.
Mais, faut-il encore parler d'Ivoirité en Côte d'Ivoire et en 2009, après que tout a été dit et écrit sur ce concept ? Avec la pertinence habituelle qui caractérise vos analyses, vous rappelez, en substance, que ce concept, à l'origine innocent dans sa référence strictement culturelle, s'est mué, tel un mutant, pour se recomposer, se reconstituer au gré des supputations politiciennes. Nous ajoutons pour notre part, que dans sa mue, l'Ivoirité a fini par apparaître, comme un spectre dont la simple évocation plonge dans la frayeur ancestrale de nos interdits totémiques. Ni les auteurs principaux, Senghor et le dramaturge Niangoran Porquet, trop tôt disparu, qui l'ont évoqué, parmi les premiers, ni Henri Konan BEDIE qui, en dernière analyse, s'en est fait l'écho, n'auraient pu imaginer le destin tragique de ce concept définissant notre " état d'être ivoirien ". Et comment revenir aujourd'hui à cette référence culturelle innocente sans attiser de nouveau les antagonismes, bousculer les postures politiques, les certitudes des uns et l'étonnement des autres ? Oui, le concept de l'Ivoirité est devenu un totem en Côte d'Ivoire. Et Dieu seul sait combien il est risqué chez nous d'enfreindre les interdits totémiques. Et pourtant, vous en avez pris le risque. Démarche intellectuelle qui vous honore et qui, pour avoir en son temps été occultée, a favorisé les amalgames que l'on sait aujourd'hui.
En effet, le tour pris chez nous par les événements tragiques du 24 décembre 1999, les effets funestes de cette Ivoirité volontairement tronquée avec les conséquences désastreuses qui en ont découlé, incite depuis à la sagesse et commande la retenue. A moins d'être béatement iconoclaste ou simplement courageux. Nous penchons pour la deuxième alternative. Car, il faut bien, en terre ivoirienne, être audacieux pour parler aujourd'hui d'Ivoirité. Vous êtes donc, Monsieur le Professeur, un intrépide pour avoir apporté un éclairage inédit sur ce totem commun, ébauche talentueuse du Ministre de la Culture de la république que vous avez été, donc une voix autorisée pour permettre à tous de comprendre un concept qui, au lieu de nous diviser aurait plutôt dû favoriser notre unité dans une Côte d'Ivoire multiculturelle et riche de sa diversité.
Ainsi donc, nous ne savons pas, qui de l'homme de réflexion, de l'écrivain, du dramaturge, du professeur de lettres, de l'homme politique, faut-il remercier pour avoir rappelé ce qui aurait dû être, en la circonstance, le rôle des politiques et des intellectuels ivoiriens en particulier. La démission de ces derniers face aux partis politiques a porté atteinte à la cohésion nationale et à l'intégrité des institutions ivoiriennes.
Mais l'important n'est-il pas de reconnaître ses torts. Nous savons que l'Histoire, la vraie n'est jamais muette. Le temps viendra où les faits, dans leur nudité, viendront étayer la quête des intellectuels après le déchainement incompréhensible des passions et de la haine autour d'un concept culturel sorti de son contexte. En réalité, l'Ivoirité sera toujours un profond malentendu qui aurait dû être tenu pour tel et sans autre conséquence pour la paix et la concorde chez nous. C'était, en effet, le rôle des intellectuels que de s'assurer de cette réalité pour la partager.
Heureusement, et au-delà des postures politiques, le malentendu autour de ce concept paraît à présent avoir été totalement évacué.
En témoigne, l'alliance du RHDP que chacune des parties prenantes s'efforce de consolider chaque jour davantage, assurées que le bien le plus précieux hérité de Félix HOUPHOUET-BOIGNY est la paix, la prospérité du pays et le bien-être des Ivoiriens à construire et non à détruire. Aussi, votre interview, Monsieur le Professeur, apparaît-elle comme un regard nouveau sur ce malentendu qui n'aurait jamais dû faire irruption dans le débat politique national.
Abidjan, le 29 janvier 2009
Pour ICP
Le Bureau