Le dernier témoin de l’accusation au procès de l’ancien président libérien Charles Taylor a raconté vendredi devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) avoir imploré les rebelles de lui couper une main pour épargner celle de son jeune fils. Alusine Conteh a croisé le chemin de soldats en janvier 1999, alors qu’il fuyait à pied les attaques contre la capitale Freetown avec sa femme et leur fils de 4 ans. Après avoir été forcé de regarder un homme en civil sectionner les mains d’un ami de la famille sur instruction des soldats, il a reçu l’ordre de s’avancer. “La seule chose que je leur ai demandée, c’est: “qu’ai-je fait?”. J’ai placé ma main gauche sur un bloc. Il a levé la hache et a frappé une seule fois”, a-t-il raconté devant le tribunal, les moignons enveloppés dans des bandages. “Mon enfant a crié: “ne coupez pas la main de mon père”. Les soldats ont dit qu’il faisait du bruit et que nous devions le détacher du dos de sa mère”, a-t-il poursuivi. “J’ai dit: “au lieu de lui couper la main, coupez-moi les deux”.
AFP
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