On ne le présente plus. Quand il s’exprime, il force le respect. Récemment, le Pr Ouraga Obou, éminent agrégé des Facultés de droit, a analysé la problématique de la dette et la souveraineté des Etats d’Afrique subsaharienne. C’était au Conseil économique et social dans le cadre des conférences publiques de l’ASCAD (Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines). Le conférencier a rappelé que la dette et la souveraineté, antinomiques et analogues, ont respectivement leurs fins propres et complémentaires. « Synonymes d’obligation du débiteur envers son créancier, la dette induit a priori, un rapport inégalitaire de dépendance entre le premier et le second, lequel s’oblige envers lui » a indiqué le Pr Ouraga. Ensuite, il a souligné que la dette de l’Etat, définie au sens sui generis, cesse d’être une affaire privée pour revêtir une dimension publique. « C’est la dette publique, laquelle affecte les deniers publics de l’Etat débiteur », a-t-il précisé. A contrario, la souveraineté ou caractéristique juridique essentielle de l’Etat, est, à ses yeux, « le critérium de l’imperium, qui donne l’être à l’Etat ». Pour lui, elle est indivisible, inaliénable, imprescriptible et, surtout l’expression de la négation de toute entrave ou subordination de l’Etat à toute autre puissance. Le Pr Ouraga n’a pas manqué de relever le paradoxe de la dette qui, selon lui, est «à la fois, un facteur de développement, induisant un renforcement de la souveraineté de l’Etat débiteur ». «Le ferment érosif et négatif du surendettement altère incontestablement la souveraineté de l’Etat bourrelé de créanciers », a t-il conclu.
Y. Sangaré
Y. Sangaré