A l'instar du Groupe Barry Callebaut, premier chocolatier mondial, la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, doit promouvoir la consommation du chocolat et multiplier les chocolateries. C'est l'enjeu qui sous-tend la création de l'usine privée de transformation de cacao à San Pedro et le rachat de la chocolaterie Chocodi que le chef de l'Etat a visitée récemment. Dossier. Doucement, nous rentrons dans l'industrialisation. Aujourd'hui, nous avons transformé notre cacao en chocolat et nous le faisons. (…) Nous avons transformé notre café en café consommable. Maintenant nous fabriquons des bateaux, des cars ", disait le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, le 1er octobre 2008, lors de la présentation des autobus "made in Côte d'Ivoire" de la Sotra. Le 19 janvier 2009, à Vridi, à l'occasion de la visite de la Société nouvelle Chocodi, du Groupe Ckg Holding, il a ajouté que " la transformation du cacao, c'est la troisième étape de notre économie. L'économie de la Côte d'Ivoire a véritablement commencé vers 1915-1920, avec la fin de la pacification d'Angoulvant.(…) J'ai eu chez moi, des apéritifs de cacao que j'ai bus, que j'ai servis à des gens. Même avec la fève, on fait de l'alcool, avec le café, on fait de l'alcool ; que les gens boivent tranquillement et qu'ils transforment ici." Si les Ivoiriens ont découvert le cacao au Ghana (Gold Coast) en 1957, la culture du cacaoyer, alors ritualisée, tire ses origines de l'Amérique précolombienne. Où les Mayas considéraient le cacaoyer comme un arbre sacré. Les fèves servaient de monnaie. Elles n'étaient pas consommées mais faisaient l'objet d'offrandes aux dieux, lors de fêtes religieuses. Le cacaoyer serait pour le peuple Aztèque, un don de son dieu " Quetzalcoatl ". Il tirait des fèves de cacao, une boisson qui aurait des vertus nourrissantes, toniques et aphrodisiaques, réservée aux dignitaires : le xocolatl. Selon l'Encyclopédie libre Wikipédia, " Le nom latin du genre botanique du cacaoyer, Theobroma, signifie " Nourriture des dieux ". Mais c'est la Côte d'Ivoire, et non l'Amérique ni l'Europe, qui, malgré la guerre, demeure le premier producteur mondial de cacao, avec 1 350 000 tonnes (+ 3,6%) en 2006/2007, selon le rapport de l'Ocde : Perspectives économiques en Afrique, publié en mai 2007. Quant au chocolat, Christophe Colomb est le premier européen à y goûter, en 1502, sur l'île de Guanaja (au large du Honduras). La richesse (protéine et devises) du cacao serait-elle divine ? Peut-être. Selon le rapport de Global Witness, publié le 7 juin 2007 sur la Côte d'Ivoire, " le commerce lucratif du cacao a été au coeur de l'économie de guerre et il continue de servir les intérêts des protagonistes du conflit". Et depuis, le 18 juin 2008, dans le cadre d'une enquête diligentée " d'une part, sur le rachat des différentes sociétés acquises par les structures de la Filière café - cacao depuis sa libéralisation, et d'autre part, sur la circulation des ressources et les flux financiers de chacune d'elles", suite à la correspondance en date du 11 octobre 2007, de l'Etat instruisant le Procureur de la République près le Tribunal de première instance d'Abidjan - Plateau, plusieurs dirigeants de la filière café-cacao sont en prison pour leur gestion de cette filière. Mais si la fève de cacao déclenche tant d'intérêt, en Côte d'Ivoire et ailleurs, c'est surtout à cause du chocolat. Produit encore sous forme de boisson améliorée - breuvage chocolaté- qu'en 1615, le cardinal français de Richelieu, a déclaré consommer pour " modérer les vapeurs de sa rate ".
L'enjeu de la cacao culture, aujourd'hui pour la Côte d'Ivoire, c'est la transformation par les Ivoiriens, de la fève en chocolat et autres dérivés. En 1659, en France, ayant pris conscience de l'enjeu du chocolat, Louis XIV a accordé le monopole de sa fabrication à David Chaillou, un officier de la reine, jusqu'en 1693. Mais le temps des quotas étant également terminé en Côte d'Ivoire, après le lancement de l'usine de fabrication de chocolat de Gabriel Yacé à San Pedro, et le rachat de Chocodi à Barry Callebaut, par le Groupe Ckg Holding, l'économie de la chocolaterie doit se répandre sur le territoire national. D'une machine hydraulique à broyer le cacao et à le réduire en pâte, inventée en 1778, l'industrie de la chocolaterie connaît aujourd'hui, une technologie de pointe. Ainsi, si par exemple, un industriel ou l'Etat même, installait une chocolaterie à Bangolo, pour la transformation du cacao de la zone, la fève du paysan suivrait le chemin que voici, avant d'achever son destin dans la bouche du consommateur du chocolat. Les fèves sorties de la cabosse mûre, sont soumises à la fermentation dans des paniers et constamment aérées. Il s'agit, pendant 3 à 7 jours, selon les pays, les variétés de cacao et la qualité désirée, de les libérer de la pulpe sucrée, de dégager les premiers arômes du cacao et de réduire son amertume. Vient ensuite le séchage (solaire ou artificiel) pour éviter la " surfermentation ", l'humidité et la moisissure ; le tri et l'emballage des fèves, dans des sacs de jute (pour exportation). Selon des experts, à " ce stade, les fèves marchandes contiennent de 50 à 60 % de beurre de cacao. " Avant d'entrer dans le cycle de la fabrication, les fèves sont examinées et classées selon la qualité, le degré de fermentation et la teneur en matières grasses. Elles sont alors grillées pendant moins d'une heure, entre 120 et 170 °C. C'est la torréfaction, préalable au broyage, après quoi, vient la phase du concassage où l'on sépare les coques des amandes. Les amandes broyées deviennent un liquide épais. C'est la masse ou la pâte de cacao. A la masse, dans des mélangeurs, on ajoute du sucre (saccharose), du lait en poudre et/ou des arômes dont la vanille et la cannelle. Par le " conchage ", on obtient la fluidité et le fondant du cacao. Le malaxage du produit dans des cuves permet la dispersion des particules du cacao et de sucre dans la phase grasse. C'est le moment d'ajouter à la masse, du beurre de cacao, afin d'accroître l'onctuosité du chocolat. Cette opération menée à une température de 80 °C, dure de 24 à 72 heures. Pour donner au chocolat son aspect brillant et sa texture définitive, il faut le soumettre à des refroidissements et réchauffements successifs. Le beurre obtient ainsi une cristallisation homogène, à travers ce " tempérage ". Qui précède l'ajout de noisettes, d'amandes ou de grains de riz soufflé. La dernière étape de la chaîne de fabrication est le moulage. " Il se fait à la température de 28-29 °C pour le chocolat au lait et de 30-31 °C pour le chocolat noir", indique l'information. Les moules, agités, homogénéisent la masse, en vue d'enlever les bulles d'air. Ils sont enfin refroidis. Tel est le processus de fabrication du chocolat noir. Il y a 13 variétés de chocolat dont le chocolat noir, le chocolat au lait, le chocolat de couverture et le chocolat fourré. Le chocolat est utilisé dans les confiseries, les glaces, les biscuits, les tartes, les gâteaux et les desserts. Les premières barres chocolatées, de 30 grammes, inventées par le hollandais Kwatta, sont produites au début des années 1920.
Pourquoi les Ivoiriens doivent consommer le chocolat
En plus des raisons pour lesquelles l'empire Aztèque, les missionnaires et conquistadores du nouveau monde, l'aristocratie, le clergé et les peuples d'Espagne, du Mexique, de la France, etc., se sont emballés très tôt pour le chocolat, le peuple ivoirien, premier producteur mondial du cacao, doit insérer ce produit dans ses habitudes alimentaires pour ses nombreuses autres vertus. Aliment très énergétique, le chocolat contient, pour 100 g de chocolat noir, 100 à 140 mg de magnésium, 400 mg de potassium, 180 à 250 mg de phosphore, 40 à 60 mg de calcium et 4 à 6 mg de fer. Il renferme également deux excitants: la caféine et la théobromine et les vitamines A, B, D et E. Grâce à la phényléthylamine [un neurotransmetteur absent chez les sujets dépressifs] qu'il contient, le chocolat est " euphorisant ", un anti-stress. En somme, on a entre 520 et 560 calories pour 100 g de chocolat blanc ou noir. Comme compensation à sa forte teneur en glucides, les tanins, le fluor et les phosphates que contient le cacao, ont des propriétés anti-carie. De même, selon des spécialistes " les flavonoïdes contenus dans le chocolat font baisser la pression artérielle " et " l'acide stéarique, contenu dans le beurre de cacao, est le seul acide gras saturé n'augmentant pas le mauvais cholestérol". Seulement, il n'est conseillé que pour les personnes ne souffrant pas de goutte (à cause de l'acide urique), de reflux gastrique, d'insuffisance rénale et d'allergie respiratoire. De même, le chocolat est dangereux pour les animaux de compagnie tels que les chiens, les chats, les rats, les perroquets ou les chevaux. Car la théobromine (produit chimique semblable à la caféine) qu'il contient, stimule le système nerveux et elle ne peut être éliminée par leur métabolisme. " Si un chien mange du chocolat dans des quantités non négligeables (150 g est une dose potentiellement léthale pour un petit chien), la théobromine, qui reste pendant vingt heures dans sa circulation sanguine, peut causer des convulsions épileptiques, un infarctus, des hémorragies internes et finalement la mort", prévient Wikipédia. Depuis le 23 juin 2000, selon le " texte d'une directive européenne " adoptée, les fabricants ont le droit d'incorporer à leurs chocolats jusqu'à 5 % d'autres matières grasses végétales (huile de palme, beurre de karité, l'illipé, le sal, le kogum gurgi et les noyaux de mangue). Or, avant cette loi, ce mélange était interdit dans les pays comme la France, l'Italie, l'Espagne, la Grèce, la Belgique, le Luxembourg, le Pays-Bas et l'Allemagne. Ce qui, dans le cadre de la coopération Sud-Sud avec la Côte d'Ivoire, pourrait aider le Burkina Faso. Qui exporte des noix de karité, karité utilisé pour son beurre végétal dans la composition du chocolat. Mais il est obligatoire de mentionner sur l'emballage, la présence de ces matières végétales. Chocodi ou l'ivoirisation de la chocolaterie "Dès l'instant où un jeune ivoirien se lance dans l'économie, crée des entreprises, embauche des ivoiriens, crée la plus-value, mon devoir, c'est d'être à côté de lui et de le soutenir. " Voilà la philosophie de Laurent Gbagbo, qui sous-tend son soutien au Groupe CKG Holding ayant racheté Chocodi. Créée en 1976 où elle a produit son premier chocolat, Chocodi est jusqu'à présent, l'unique chocolaterie en Côte d'Ivoire. Le chef de l'Etat a raison de féliciter et de soutenir le Groupe de Kader Goré, pour avoir racheté Chocodi, une usine performante, dont le personnel démontre, chiffres à l'appui, son expertise à revendre.
La preuve. Pour les produits export, le budget de la Direction de Chocodi pour l'année 2008 était de 17 600 tonnes pour un objectif en rendement de 82. Il a été réalisé 17 700 tonnes et 86 de rendement. Concernant les produits locaux, au niveau du seul Choconut, il a été réalisé 700 tonnes, au lieu de 390 tonnes en 2007. Tous chocolats confondus (dont Mambo), 189 tonnes de chocolat (2007) et 201 tonnes (2008) ont été fabriquées. Au titre des petits déjeuners (boissons chocolatées), 269 tonnes ont été réalisées en 2007 et 437 tonnes en 2008. C'est au cours de cette année 2008, qu'après analyse financière, le bilan matière a été réduit à 105 millions de Fcfa. Il s'agit de se donner les moyens d'améliorer la productivité et de minimiser les pertes sur les intrants, en investissant dans l'équipement. Parce que le vieillissement des machines peut entraîner la modification des données, donc des pertes. La matière grasse théorique prévue, par exemple, pour la fabrication du Choconut est de 29 % selon la formule. Mais dans la pratique, le ChocoNut est réalisé avec 31 % de matière grasse (huile). L'écart de 2% est dû aux machines (vieux moulin à billes ou Attrutor). Car, pour que le produit passe dans les machines, il faut qu'il soit fluide. Et la quantité d'huile ajoutée pour s'adapter aux exigences des appareils en vue d'obtenir un produit normal, constitue une perte nécessitant un ajustement financier de l'usine. Ce, jusqu'à ce que les machines retrouvent la plénitude de leur capacité. Mais l'on a dû installer une (nouvelle) ligne " conchée " pour mettre fin à cette situation. Il faut tenir les engagements. Car au titre du " travail à façon ", Chocodi continue d'approvisionner les marchés en cours de Barry Callebaut pour le compte de ce Groupe. Elle reçoit des fèves de la Saco, fabrique la masse et le chocolat export et l'expédie aux clients de Saco. Les investisseurs, après observation des habitudes alimentaires, constatent que c'est en Europe que le chocolat se consomme le plus. C'est pourquoi, plutôt que de multiplier les chocolateries qui produisent la tablette, préfèrent traiter la fève jusqu'au grillage pour l'exporter. "En 2007/2008, la Côte d'Ivoire n'a transformé que 360 000 t de cacao, soit environ 37% de sa production, selon les chiffres de l'International Cocoa Organisation (Icco).", selon Commodafrica du 29/10/08. L'usine de Gabriel Yacé à San Pedro, elle, inaugurée le 4 décembre 2007, se consacre à la fabrication de la matière semi-finie, c'est-à-dire elle transforme la fève en masse (couverture de chocolat, avec seulement 15% de sucre) et l'exporte. Saco (Barry Callebaut) San Pedro en fait autant, quand Saco zone 4 elle, réalise la masse pressée, le beurre de cacao et les tourteaux. A part la Chine, l'Inde et l'Indonésie dont les fortes populations bouleversent les statistiques, l'Europe vient en tête de la consommation mondiale du chocolat. En 2007, la Suisse a été le premier pays consommateur avec " 12,3 kg par an et par habitant ". Elle a été suivie respectivement par l'Autriche, l'Irlande, le Royaume-Uni, la Norvège, le Danemark, l'Allemagne, la Suède, la Belgique, la Finlande et la France (avec 4,8 kg/an/habitant). La consommation de l'Italie, l'Espagne, la Grèce et le Portugal est bien marginale. Pire, la Côte d'Ivoire, premier pays producteur de cacao, s'est contentée de consommer en 2004-2005, 0,491 kg de chocolat/an/habitant. C'est pourquoi, une campagne de sensibilisation intense doit être menée non seulement par les structures privées, mais également selon un sérieux plan de communication étatique. Car le développement de l'industrie chocolatière peut entraîner bien d'autres industries, dont l'accroissement de la consommation de l'aluminium, utilisé comme emballage souple pour le chocolat. Et si avec la commercialisation des fèves seulement, des paysans sont devenus des milliardaires, la Côte d'Ivoire connaîtra un bond financier avec l'essor de l'industrie chocolatière.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
L'enjeu de la cacao culture, aujourd'hui pour la Côte d'Ivoire, c'est la transformation par les Ivoiriens, de la fève en chocolat et autres dérivés. En 1659, en France, ayant pris conscience de l'enjeu du chocolat, Louis XIV a accordé le monopole de sa fabrication à David Chaillou, un officier de la reine, jusqu'en 1693. Mais le temps des quotas étant également terminé en Côte d'Ivoire, après le lancement de l'usine de fabrication de chocolat de Gabriel Yacé à San Pedro, et le rachat de Chocodi à Barry Callebaut, par le Groupe Ckg Holding, l'économie de la chocolaterie doit se répandre sur le territoire national. D'une machine hydraulique à broyer le cacao et à le réduire en pâte, inventée en 1778, l'industrie de la chocolaterie connaît aujourd'hui, une technologie de pointe. Ainsi, si par exemple, un industriel ou l'Etat même, installait une chocolaterie à Bangolo, pour la transformation du cacao de la zone, la fève du paysan suivrait le chemin que voici, avant d'achever son destin dans la bouche du consommateur du chocolat. Les fèves sorties de la cabosse mûre, sont soumises à la fermentation dans des paniers et constamment aérées. Il s'agit, pendant 3 à 7 jours, selon les pays, les variétés de cacao et la qualité désirée, de les libérer de la pulpe sucrée, de dégager les premiers arômes du cacao et de réduire son amertume. Vient ensuite le séchage (solaire ou artificiel) pour éviter la " surfermentation ", l'humidité et la moisissure ; le tri et l'emballage des fèves, dans des sacs de jute (pour exportation). Selon des experts, à " ce stade, les fèves marchandes contiennent de 50 à 60 % de beurre de cacao. " Avant d'entrer dans le cycle de la fabrication, les fèves sont examinées et classées selon la qualité, le degré de fermentation et la teneur en matières grasses. Elles sont alors grillées pendant moins d'une heure, entre 120 et 170 °C. C'est la torréfaction, préalable au broyage, après quoi, vient la phase du concassage où l'on sépare les coques des amandes. Les amandes broyées deviennent un liquide épais. C'est la masse ou la pâte de cacao. A la masse, dans des mélangeurs, on ajoute du sucre (saccharose), du lait en poudre et/ou des arômes dont la vanille et la cannelle. Par le " conchage ", on obtient la fluidité et le fondant du cacao. Le malaxage du produit dans des cuves permet la dispersion des particules du cacao et de sucre dans la phase grasse. C'est le moment d'ajouter à la masse, du beurre de cacao, afin d'accroître l'onctuosité du chocolat. Cette opération menée à une température de 80 °C, dure de 24 à 72 heures. Pour donner au chocolat son aspect brillant et sa texture définitive, il faut le soumettre à des refroidissements et réchauffements successifs. Le beurre obtient ainsi une cristallisation homogène, à travers ce " tempérage ". Qui précède l'ajout de noisettes, d'amandes ou de grains de riz soufflé. La dernière étape de la chaîne de fabrication est le moulage. " Il se fait à la température de 28-29 °C pour le chocolat au lait et de 30-31 °C pour le chocolat noir", indique l'information. Les moules, agités, homogénéisent la masse, en vue d'enlever les bulles d'air. Ils sont enfin refroidis. Tel est le processus de fabrication du chocolat noir. Il y a 13 variétés de chocolat dont le chocolat noir, le chocolat au lait, le chocolat de couverture et le chocolat fourré. Le chocolat est utilisé dans les confiseries, les glaces, les biscuits, les tartes, les gâteaux et les desserts. Les premières barres chocolatées, de 30 grammes, inventées par le hollandais Kwatta, sont produites au début des années 1920.
Pourquoi les Ivoiriens doivent consommer le chocolat
En plus des raisons pour lesquelles l'empire Aztèque, les missionnaires et conquistadores du nouveau monde, l'aristocratie, le clergé et les peuples d'Espagne, du Mexique, de la France, etc., se sont emballés très tôt pour le chocolat, le peuple ivoirien, premier producteur mondial du cacao, doit insérer ce produit dans ses habitudes alimentaires pour ses nombreuses autres vertus. Aliment très énergétique, le chocolat contient, pour 100 g de chocolat noir, 100 à 140 mg de magnésium, 400 mg de potassium, 180 à 250 mg de phosphore, 40 à 60 mg de calcium et 4 à 6 mg de fer. Il renferme également deux excitants: la caféine et la théobromine et les vitamines A, B, D et E. Grâce à la phényléthylamine [un neurotransmetteur absent chez les sujets dépressifs] qu'il contient, le chocolat est " euphorisant ", un anti-stress. En somme, on a entre 520 et 560 calories pour 100 g de chocolat blanc ou noir. Comme compensation à sa forte teneur en glucides, les tanins, le fluor et les phosphates que contient le cacao, ont des propriétés anti-carie. De même, selon des spécialistes " les flavonoïdes contenus dans le chocolat font baisser la pression artérielle " et " l'acide stéarique, contenu dans le beurre de cacao, est le seul acide gras saturé n'augmentant pas le mauvais cholestérol". Seulement, il n'est conseillé que pour les personnes ne souffrant pas de goutte (à cause de l'acide urique), de reflux gastrique, d'insuffisance rénale et d'allergie respiratoire. De même, le chocolat est dangereux pour les animaux de compagnie tels que les chiens, les chats, les rats, les perroquets ou les chevaux. Car la théobromine (produit chimique semblable à la caféine) qu'il contient, stimule le système nerveux et elle ne peut être éliminée par leur métabolisme. " Si un chien mange du chocolat dans des quantités non négligeables (150 g est une dose potentiellement léthale pour un petit chien), la théobromine, qui reste pendant vingt heures dans sa circulation sanguine, peut causer des convulsions épileptiques, un infarctus, des hémorragies internes et finalement la mort", prévient Wikipédia. Depuis le 23 juin 2000, selon le " texte d'une directive européenne " adoptée, les fabricants ont le droit d'incorporer à leurs chocolats jusqu'à 5 % d'autres matières grasses végétales (huile de palme, beurre de karité, l'illipé, le sal, le kogum gurgi et les noyaux de mangue). Or, avant cette loi, ce mélange était interdit dans les pays comme la France, l'Italie, l'Espagne, la Grèce, la Belgique, le Luxembourg, le Pays-Bas et l'Allemagne. Ce qui, dans le cadre de la coopération Sud-Sud avec la Côte d'Ivoire, pourrait aider le Burkina Faso. Qui exporte des noix de karité, karité utilisé pour son beurre végétal dans la composition du chocolat. Mais il est obligatoire de mentionner sur l'emballage, la présence de ces matières végétales. Chocodi ou l'ivoirisation de la chocolaterie "Dès l'instant où un jeune ivoirien se lance dans l'économie, crée des entreprises, embauche des ivoiriens, crée la plus-value, mon devoir, c'est d'être à côté de lui et de le soutenir. " Voilà la philosophie de Laurent Gbagbo, qui sous-tend son soutien au Groupe CKG Holding ayant racheté Chocodi. Créée en 1976 où elle a produit son premier chocolat, Chocodi est jusqu'à présent, l'unique chocolaterie en Côte d'Ivoire. Le chef de l'Etat a raison de féliciter et de soutenir le Groupe de Kader Goré, pour avoir racheté Chocodi, une usine performante, dont le personnel démontre, chiffres à l'appui, son expertise à revendre.
La preuve. Pour les produits export, le budget de la Direction de Chocodi pour l'année 2008 était de 17 600 tonnes pour un objectif en rendement de 82. Il a été réalisé 17 700 tonnes et 86 de rendement. Concernant les produits locaux, au niveau du seul Choconut, il a été réalisé 700 tonnes, au lieu de 390 tonnes en 2007. Tous chocolats confondus (dont Mambo), 189 tonnes de chocolat (2007) et 201 tonnes (2008) ont été fabriquées. Au titre des petits déjeuners (boissons chocolatées), 269 tonnes ont été réalisées en 2007 et 437 tonnes en 2008. C'est au cours de cette année 2008, qu'après analyse financière, le bilan matière a été réduit à 105 millions de Fcfa. Il s'agit de se donner les moyens d'améliorer la productivité et de minimiser les pertes sur les intrants, en investissant dans l'équipement. Parce que le vieillissement des machines peut entraîner la modification des données, donc des pertes. La matière grasse théorique prévue, par exemple, pour la fabrication du Choconut est de 29 % selon la formule. Mais dans la pratique, le ChocoNut est réalisé avec 31 % de matière grasse (huile). L'écart de 2% est dû aux machines (vieux moulin à billes ou Attrutor). Car, pour que le produit passe dans les machines, il faut qu'il soit fluide. Et la quantité d'huile ajoutée pour s'adapter aux exigences des appareils en vue d'obtenir un produit normal, constitue une perte nécessitant un ajustement financier de l'usine. Ce, jusqu'à ce que les machines retrouvent la plénitude de leur capacité. Mais l'on a dû installer une (nouvelle) ligne " conchée " pour mettre fin à cette situation. Il faut tenir les engagements. Car au titre du " travail à façon ", Chocodi continue d'approvisionner les marchés en cours de Barry Callebaut pour le compte de ce Groupe. Elle reçoit des fèves de la Saco, fabrique la masse et le chocolat export et l'expédie aux clients de Saco. Les investisseurs, après observation des habitudes alimentaires, constatent que c'est en Europe que le chocolat se consomme le plus. C'est pourquoi, plutôt que de multiplier les chocolateries qui produisent la tablette, préfèrent traiter la fève jusqu'au grillage pour l'exporter. "En 2007/2008, la Côte d'Ivoire n'a transformé que 360 000 t de cacao, soit environ 37% de sa production, selon les chiffres de l'International Cocoa Organisation (Icco).", selon Commodafrica du 29/10/08. L'usine de Gabriel Yacé à San Pedro, elle, inaugurée le 4 décembre 2007, se consacre à la fabrication de la matière semi-finie, c'est-à-dire elle transforme la fève en masse (couverture de chocolat, avec seulement 15% de sucre) et l'exporte. Saco (Barry Callebaut) San Pedro en fait autant, quand Saco zone 4 elle, réalise la masse pressée, le beurre de cacao et les tourteaux. A part la Chine, l'Inde et l'Indonésie dont les fortes populations bouleversent les statistiques, l'Europe vient en tête de la consommation mondiale du chocolat. En 2007, la Suisse a été le premier pays consommateur avec " 12,3 kg par an et par habitant ". Elle a été suivie respectivement par l'Autriche, l'Irlande, le Royaume-Uni, la Norvège, le Danemark, l'Allemagne, la Suède, la Belgique, la Finlande et la France (avec 4,8 kg/an/habitant). La consommation de l'Italie, l'Espagne, la Grèce et le Portugal est bien marginale. Pire, la Côte d'Ivoire, premier pays producteur de cacao, s'est contentée de consommer en 2004-2005, 0,491 kg de chocolat/an/habitant. C'est pourquoi, une campagne de sensibilisation intense doit être menée non seulement par les structures privées, mais également selon un sérieux plan de communication étatique. Car le développement de l'industrie chocolatière peut entraîner bien d'autres industries, dont l'accroissement de la consommation de l'aluminium, utilisé comme emballage souple pour le chocolat. Et si avec la commercialisation des fèves seulement, des paysans sont devenus des milliardaires, la Côte d'Ivoire connaîtra un bond financier avec l'essor de l'industrie chocolatière.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr