À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, des médecins soulignent que plus de la moitié des nouveaux cas et 60 % des décès surviennent dans les pays à faibles revenus.
Alors qu'il est souvent considéré comme une maladie des pays riches, le cancer fait aujourd'hui plus de victimes dans les pays en développement que le sida, la tuberculose ou le paludisme. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le cancer est après les maladies cardiovasculaires, la deuxième cause de mortalité dans les pays en développement, avec chaque année environ 7,6 millions de morts. C'est dans les pays pauvres qui représentent 82 % de la population du globe que la majorité des morts du cancer (67 %) est répertoriée. Mais en proportion, c'est dans les pays riches (18 % de la population mondiale) qu'il y a le plus de morts du cancer (33 %).
L'alerte est lancée par des experts internationaux à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer. Le Pr David Kerr (université d'Oxford) cofondateur d'AfrOX, une organisation aidant les pays africains à mettre en place des programmes de contrôle et de prévention du cancer tire la sonnette d'alarme : «Le taux de survie dans ces pays est exceptionnellement bas.»
Même constat mardi lors d'une conférence de presse du Dr Joseph Saba, un ancien infectiologue d'Onusida, qui dirige la firme de consultants Axios. «Les prévisions internationales pour 2030 sont de 12 millions de morts par an du cancer. Les raisons sont multiples : le manque de sensibilisation des populations, le manque d'infrastructures et de spécialistes, l'absence de programmes et de politique de lutte contre le cancer, le coût élevé des médicaments et des soins contre le cancer.» Les données fiables manquent aussi : alors que 97 % des cas sont répertoriés dans des registres aux États-Unis et 57 % en Europe, seuls 11 % des cas africains sont enregistrés. Or la mesure efficace de l'incidence, de la prévalence et de la mortalité par cancer est un prérequis indispensable pour connaître l'efficacité des quelques programmes pilotes existants.
Déjà, des progrès simples dans la lutte contre le cancer existent : ainsi dans plusieurs pays d'Afrique du Nord, un test au vinaigre (ou au Lugol, un réactif coloré) appliqué sur le col de l'utérus détecte immédiatement les lésions à risque (dysplasies) et une technique instantanée de destruction locale par le froid (cryothérapie) est appliquée, elle est efficace et peu coûteuse.
À Taïwan, depuis l'introduction de la vaccination contre l'hépatite B en 1984 pour tous les nouveau-nés, l'incidence des cancers du foie dus à l'infection par le virus est passée de 0,5 cas pour 100 000 enfants nés entre 1974 et 1984 à moins d'un cas par million.
Unités pilotes
Autre initiative, celle du Pr Jean Lemerle qui a soigné les cancers d'enfants pendant 19 ans à l'Institut Gustave-Roussy (Villejuif). Il préside depuis 1999 le groupe franco-africain d'oncologie pédiatrique. Avec des médecins africains, son groupe a installé des unités pilotes en Algérie, en Tunisie, au Sénégal, au Cameroun, au Mali, au Burkina Faso, au Togo et en Côte d'Ivoire. On y soigne, avec des protocoles élaborés avec les médecins locaux, des lymphomes de Burkitt (tumeurs dues à des infections par le virus d'Epstein-Barr) et des cancers du rein. Plus de 1 500 enfants ont été traités sur place à ce jour. «Nous avons observé, après des débuts très difficiles, que le taux de guérison augmentait de près de 10 % chaque année.»
Citons enfin le Programme cancer de l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui aide à former des radiothérapeutes et des physiciens et achète quelques machines de radiothérapie par an.
Alors qu'il est souvent considéré comme une maladie des pays riches, le cancer fait aujourd'hui plus de victimes dans les pays en développement que le sida, la tuberculose ou le paludisme. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le cancer est après les maladies cardiovasculaires, la deuxième cause de mortalité dans les pays en développement, avec chaque année environ 7,6 millions de morts. C'est dans les pays pauvres qui représentent 82 % de la population du globe que la majorité des morts du cancer (67 %) est répertoriée. Mais en proportion, c'est dans les pays riches (18 % de la population mondiale) qu'il y a le plus de morts du cancer (33 %).
L'alerte est lancée par des experts internationaux à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer. Le Pr David Kerr (université d'Oxford) cofondateur d'AfrOX, une organisation aidant les pays africains à mettre en place des programmes de contrôle et de prévention du cancer tire la sonnette d'alarme : «Le taux de survie dans ces pays est exceptionnellement bas.»
Même constat mardi lors d'une conférence de presse du Dr Joseph Saba, un ancien infectiologue d'Onusida, qui dirige la firme de consultants Axios. «Les prévisions internationales pour 2030 sont de 12 millions de morts par an du cancer. Les raisons sont multiples : le manque de sensibilisation des populations, le manque d'infrastructures et de spécialistes, l'absence de programmes et de politique de lutte contre le cancer, le coût élevé des médicaments et des soins contre le cancer.» Les données fiables manquent aussi : alors que 97 % des cas sont répertoriés dans des registres aux États-Unis et 57 % en Europe, seuls 11 % des cas africains sont enregistrés. Or la mesure efficace de l'incidence, de la prévalence et de la mortalité par cancer est un prérequis indispensable pour connaître l'efficacité des quelques programmes pilotes existants.
Déjà, des progrès simples dans la lutte contre le cancer existent : ainsi dans plusieurs pays d'Afrique du Nord, un test au vinaigre (ou au Lugol, un réactif coloré) appliqué sur le col de l'utérus détecte immédiatement les lésions à risque (dysplasies) et une technique instantanée de destruction locale par le froid (cryothérapie) est appliquée, elle est efficace et peu coûteuse.
À Taïwan, depuis l'introduction de la vaccination contre l'hépatite B en 1984 pour tous les nouveau-nés, l'incidence des cancers du foie dus à l'infection par le virus est passée de 0,5 cas pour 100 000 enfants nés entre 1974 et 1984 à moins d'un cas par million.
Unités pilotes
Autre initiative, celle du Pr Jean Lemerle qui a soigné les cancers d'enfants pendant 19 ans à l'Institut Gustave-Roussy (Villejuif). Il préside depuis 1999 le groupe franco-africain d'oncologie pédiatrique. Avec des médecins africains, son groupe a installé des unités pilotes en Algérie, en Tunisie, au Sénégal, au Cameroun, au Mali, au Burkina Faso, au Togo et en Côte d'Ivoire. On y soigne, avec des protocoles élaborés avec les médecins locaux, des lymphomes de Burkitt (tumeurs dues à des infections par le virus d'Epstein-Barr) et des cancers du rein. Plus de 1 500 enfants ont été traités sur place à ce jour. «Nous avons observé, après des débuts très difficiles, que le taux de guérison augmentait de près de 10 % chaque année.»
Citons enfin le Programme cancer de l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui aide à former des radiothérapeutes et des physiciens et achète quelques machines de radiothérapie par an.