Le Président de la République française, à la suite de la grogne de plus en plus perceptible des Français relative à la baisse de leur pouvoir d’achat, s’exprimera ce jour sur TF1, France 2, et M6 lors d’une émission de 70 à 90 minutes intitulée «Face à la crise», diffusée à partir de 20h15 en direct. Il s’agira de la première émission de ce format pour le Chef de l’Etat depuis le 24 avril dernier. Ce jeudi donc, Nicolas Sarkozy devrait d’abord «expliquer ce qu’il a fait, pourquoi il l’a fait et essayer de rassurer les Français», confie un confrère de Rsf (Reporter sans frontières). «Il pense qu’il a pris les mesures qu’il devait prendre, il ne faut pas commettre d’erreur, il faut garder le cap, garder son sang-froid», a-t-il ajouté. Mais que va dire Nicolas Sarkozy au lendemain de la mobilisation record des organisations syndicales le 29 janvier dernier? Selon une source proche du dossier, le Chef de l’Etat répondra aux préoccupations exprimées lors de cette grève de jeudi, en faisant preuve de pédagogie. Il devrait aussi expliquer et justifier sa stratégie de relance par l’investissement. Il pourrait également ajouter que le gouvernement ne croit pas à une relance par le pouvoir d’achat dans un pays où les habitants ne sont pas endettés. Cela dit, les syndicats restent persuadés que rien ne va changer : «Nicolas Sarkozy devrait répéter qu’il ne bouge pas d’un iota», a indiqué le chef de file de Force ouvrière. Près de deux mois après l’annonce de son plan de relance, le 4 décembre, le Chef de l’Etat devrait ainsi rappeler les nombreuses mesures qu’il contient. Faire mieux connaître les nombreuses mesures prises, rappeler des choses comme la prime à la casse, ou le sauvetage des banques, permet déjà de montrer que le pouvoir travaille pour sortir la France de la crise. Le président devrait aussi dire pourquoi il n’entend pas infléchir, après les manifestations, sa politique associant relance par l’investissement et poursuite des réformes structurelles. «Rien ne serait pire qu’un changement de cap» après le 29 janvier, a déjà prévenu le Premier ministre, François Fillon, opposant une fin de non-recevoir aux syndicats et à la gauche. Seul un Français sur quatre (25%) serait satisfait de l’attitude du pouvoir après la mobilisation, contre 59% qui seraient mécontents. «S’il y a pas d’annonce nouvelle et si c’est pour adresser aux Français une énième explication de la crise, cela n’a aucun intérêt», a raillé le nouveau porte-parole du Ps Benoît Hamon, pour qui «comme d’habitude, le Président de la République parie sur une nouvelle opération de communication pour essayer de faire diversion».
Momo Louis
Correspondant permanant à Paris
Momo Louis
Correspondant permanant à Paris