Malgré le feu vert donné en 2003 par l’Assemblée Nationale, la ratification de la convention cadre de lutte contre le tabac (CCLCT), tarde à devenir une réalité en Côte d’Ivoire. A ce jour, elle est le seul pays de la sous-région à ne pas avoir encore ratifié cette convention. Cette lenteur des autorités ivoiriennes suscite des interrogations chez les organismes de la société civile engagés dans la lutte contre le tabagisme. Elles ont donc décidé d’associer les hommes de medias à leur lutte, afin que ceux-ci, de par leurs écris maintiennent le sujet d’actualité. C’est ainsi que le Club Universitaire Unesco pour la lutte contre la Drogue (CLUCOD) a organisé les 05 et 06 février derniers un séminaire à l’endroit des journalistes, à Cocody. « Développons un leadership fort contre le tabagisme », était le thème de cette rencontre. M. Tall Lacina, président de CLUCOD, a souhaité une implication des médias dans la lutte contre le tabac. Selon lui, la force de frappe de l’industrie du tabac est telle qu’il faut une union entre la société civile et les médias pour contraindre les pouvoirs publics à prendre des mesures radicales. Saouna Inoussa, président de SOS Tabagisme du Niger et secrétaire permanent de l’observatoire du tabagisme en Afrique Francophone, a entretenu le public sur les conséquences du tabac. La fumée du tabac, a-t-il révélé, contient 4000 substances toxiques dont 50 sont cancérigènes. Pour M. Saouna, tant qu’il n’ y aura pas de législation forte en Côte d’Ivoire les industries du tabac agiront en toute impunité. « Le tabac tue plus vite que le SIDA (2,1 millions de décès par an). Il est à la base de la mort de 5 millions de personnes par an dans le monde. Plus de 80% de ces décès ont lieu dans les pays en voie de développement », a-t-il déploré. En ratifiant la convention, la Côte d’Ivoire, a-t-il soutenu, pourra bénéficier des subventions internationales pour mener à bien la lutte contre le tabac.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna