C’est le statut quo. Les chauffeurs continuent, entre belles paroles et fausses promesses, de faire de la résistance. Malgré les efforts du gouvernement, qui a réduit par deux fois les tarifs des produits pétroliers, et la médiation du ministre Mabri Toikeusse, le coût du transport en commun n’a pas connu de baisse, hier lundi comme initialement annoncé il y a quelques jours, à grands renforts de publicité. Une situation qui écœure les usagers. Ces derniers, depuis la dernière baisse des prix du carburant, avaient émis le vœu de voir les tarifs du transport réduits.
Pendant quelques heures, ils ont poussé un ouf de soulagement, saluant avec un réel enthousiasme cette décision. Une satisfaction, il est vrai, confortée par la rencontre entre la tutelle et les transporteurs, qui a abouti à l’annonce officielle, vendredi 6 février à l’immeuble Sciam au Plateau, de la réduction effective des prix du transport. Devant une nuée de journalistes et sous le regard bienveillant du ministre Mabri, les transporteurs avaient livré enfin la bonne nouvelle : les prix vont baisser dès lundi 9 février. Mieux, ils dévoilaient, au cours d’un point de presse, les nouveaux tarifs, qui sont en fait la résultante d’une baisse de 25, 50 et 75 FCFA sur les prix du transport selon les distances. C’est donc cette nouvelle mouture des tarifs qui devrait être appliquée depuis hier sur le terrain. Curieusement, l’acte n’a pas été joint à la parole. Pourquoi alors ce faux bond ? A la vérité, les transporteurs, pour plusieurs raisons, n’ont jamais voulu de cette baisse, en tout cas pas dans ces conditions. Ils souhaitent d’abord que certaines de leurs préoccupations soient satisfaites. Notamment la mise à place du fonds d’aide au développement du transport. D’un montant d’un milliard de FCFA, cette promesse du gouvernement devrait permettre le renouvellement du parc auto qui, selon les professionnels du secteur, est vieillissant. On se rappelle que lors de la rencontre qu’il a eue avec les transporteurs le jeudi 22 janvier, Albert Mabri Toikeusse avait rassuré les transporteurs que le décret serait signé dans un bref délai. « Le document est prêt. Nous l’avons soumis au Premier ministre qui l’a approuvé », avait-il confié. Depuis, les transporteurs attendent le « précieux » document. Ce n’est pas tout, ils souhaitent également une réduction du coût des intrants (huile de moteur, pneus, batterie…).
Au-delà, de ces raisons, les transporteurs redoutent, en cas de baisse des prix du transport, des « moments difficiles ». Président de la Coordination Nationale des Gares Routières, Adama Touré estime par exemple qu’il sera difficile pour les petits véhicules de baisser les tarifs. « J’ai des Wôrô-Wôrô qui font la ligne Adjamé Williamsville. J’ai demandé aux chauffeurs de faire la course à 225 FCFA. Ils ne s’en sont pas sortis », remarque t-il, avant de souligner que les véhicules de plusieurs places peuvent baisser les prix sans grand dommage. Les conducteurs des véhicules, eux, brandissent un autre argument. Ils estiment que le carburant est encore coûteux. Pour toute baisse, ils exigeraient le retour aux anciens prix à la pompe. En attendant, ils continuent de ruser aussi bien avec les autorités que les usagers. Pour combien de temps encore ?
Thiery Latt
Pendant quelques heures, ils ont poussé un ouf de soulagement, saluant avec un réel enthousiasme cette décision. Une satisfaction, il est vrai, confortée par la rencontre entre la tutelle et les transporteurs, qui a abouti à l’annonce officielle, vendredi 6 février à l’immeuble Sciam au Plateau, de la réduction effective des prix du transport. Devant une nuée de journalistes et sous le regard bienveillant du ministre Mabri, les transporteurs avaient livré enfin la bonne nouvelle : les prix vont baisser dès lundi 9 février. Mieux, ils dévoilaient, au cours d’un point de presse, les nouveaux tarifs, qui sont en fait la résultante d’une baisse de 25, 50 et 75 FCFA sur les prix du transport selon les distances. C’est donc cette nouvelle mouture des tarifs qui devrait être appliquée depuis hier sur le terrain. Curieusement, l’acte n’a pas été joint à la parole. Pourquoi alors ce faux bond ? A la vérité, les transporteurs, pour plusieurs raisons, n’ont jamais voulu de cette baisse, en tout cas pas dans ces conditions. Ils souhaitent d’abord que certaines de leurs préoccupations soient satisfaites. Notamment la mise à place du fonds d’aide au développement du transport. D’un montant d’un milliard de FCFA, cette promesse du gouvernement devrait permettre le renouvellement du parc auto qui, selon les professionnels du secteur, est vieillissant. On se rappelle que lors de la rencontre qu’il a eue avec les transporteurs le jeudi 22 janvier, Albert Mabri Toikeusse avait rassuré les transporteurs que le décret serait signé dans un bref délai. « Le document est prêt. Nous l’avons soumis au Premier ministre qui l’a approuvé », avait-il confié. Depuis, les transporteurs attendent le « précieux » document. Ce n’est pas tout, ils souhaitent également une réduction du coût des intrants (huile de moteur, pneus, batterie…).
Au-delà, de ces raisons, les transporteurs redoutent, en cas de baisse des prix du transport, des « moments difficiles ». Président de la Coordination Nationale des Gares Routières, Adama Touré estime par exemple qu’il sera difficile pour les petits véhicules de baisser les tarifs. « J’ai des Wôrô-Wôrô qui font la ligne Adjamé Williamsville. J’ai demandé aux chauffeurs de faire la course à 225 FCFA. Ils ne s’en sont pas sortis », remarque t-il, avant de souligner que les véhicules de plusieurs places peuvent baisser les prix sans grand dommage. Les conducteurs des véhicules, eux, brandissent un autre argument. Ils estiment que le carburant est encore coûteux. Pour toute baisse, ils exigeraient le retour aux anciens prix à la pompe. En attendant, ils continuent de ruser aussi bien avec les autorités que les usagers. Pour combien de temps encore ?
Thiery Latt