L’économie cacaoyère mondiale dont l’Afrique représente 70% de l’offre fait face à de “graves menaces” liées à “la faible transformation locale” de la fève, a déploré mardi à Abidjan le ministre ivoirien de l’Agriculture, Amadou Gon Coulibaly. “L’économie cacaoyère mondiale est caractérisée par une faible présence des pays producteurs aux stades de la transformation et de la consommation”, a déclaré M. coulibaly, à l’ouverture d’une rencontre internationale sur “l’économie cacaoyère durable” à Abidjan. “Cela pose le problème du partage de la valeur ajoutée de la filière pour une économie cacaoyère durable et équitable” a-t-il ajouté, évoquant de “graves contraintes” qui pèsent sur cette économie. Le ministre ivoirien a cité “la faible rémunération des producteurs africains et la baisse de la qualité des produits sur le marché international”, avant de dénoncer “la faible productivité dans plusieurs pays”, source selon lui, “de consommation de terre cultivable et dégradation de l’environnement”. M. Coulibaly a également fait état d’une baisse de la production mondiale de cacao d’environ 45.000 à 100.000 tonnes durant la campagne en cours 2008/2009, contre une production de 3,7 millions de tonnes lors de la campagne précédente. La rencontre d’Abidjan doit se prononcer sur “les enjeux sociaux de la cacaoculture”, a indiqué de son côté, Mme Assouan Acquah, vice-présidente du comité ivoirien de gestion de la filière, organisatrice de cette réunion. “La cacaoculture pour le producteur ne doit pas être une fatalité, mais un business, une entreprise, il doit pouvoir en vivre comme tout le monde”, a souligné Mme Acquah. Le directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao (ICCO) Jan Vingerhoets participe à cette rencontre qui doit s’achever jeudi. Les résolutions de la réunion d’Abidjan seront présentées fin mars à Trinidad et Tobago, lors de la rencontre regroupant tous les acteurs mondiaux de la filière. La production africaine fait vivre entre 5 à 6 millions de planteurs dont la superficie des exploitations est de 1 à 5 hectares.
Premier producteur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire détient plus de 40% de parts de marché.
AFP
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