Il fallait y être pour le croire. Des douaniers de Yamoussoukro ont exigé qu’un jeune tisserand dédouane sa production avant de continuer son chemin avec son colis. Cette curieuse scène qui a surpris plus d’une personne s’est déroulée lundi dernier, au corridor nord, sis au quartier Morofé, sur l’axe qui mène à Tiébissou. De fait, jeune déscolarisé, K. K., qui s’est spécialisé dans la confection de pagnes traditionnels baoulé, rentrait à Yamoussoukro, pour satisfaire à une commande. Quand à son arrivée au poste de douane à bord d’un mini car, l’un des agents qui procède à la fouille du véhicule intercepte son colis. C’était un sachet bleu contenant quatre pagnes bien tissés avec un design très enchanteur. Il est alors prié de se rendre à la guérite. Là, les douaniers lui exigent une somme qui représente, selon eux, la valeur du dédouanement de sa marchandise. Malgré les supplications de l’infortuné, ils campent sur leurs positions. Fatigués de plaider la cause de leur client, le chauffeur et son apprenti qui ne savent plus que faire, l’abandonne aux douaniers, puis continuent leur route. Finalement, le jeune tisserand a dû avoir recours à son oncle pour entrer en possession de son colis. A la vérité, cette scène est l’illustration de la nouvelle forme de racket qui règne au niveau des corridors. De nombreux jeunes tisserands établis dans la zone de Lolobo et Tounzuebo (route de Tiébissou) disent en avoir été victimes. « Ce n’est pas la première fois que ces douaniers nous font ça. Ils nous rançonnent tout le temps. Pour ne pas perdre le temps et de peur de perdre notre clientèle, nous sommes obligés de leur donner quelque chose », a témoigné l’un d’eux.
Koffi Kouamé
Correspondant régional
Koffi Kouamé
Correspondant régional
