Souleymane Koly, directeur artistique du CHAN: "La Nation n’a pas d’inquiétude à avoir"

Souleymane Koly, fondateur de l’ensemble Kotéba, s’est dit « touché » hier, à son bureau de la Riviéra III à Cocody, pour le choix porté sur lui de conduire la direction artistique du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) prévu du 22 février au 8 mars 2009. Une reconnaissance. « Il est normal, a-t-il soutenu, de donner une plate-forme à ceux qui continuent de travailler sur le continent ». Pour la première fois qu’il est coopté, en Côte d’Ivoire, pour un tel événement d’envergure continentale voire internationale – il a été, en 2005, le directeur artistique des jeux de la Francophonie au Niger – et malgré le peu de temps (la conséquence) à lui soumis depuis la confirmation « faite très tard » par le COCHAN (Comité d’organisation de la CHAN), il y a deux semaines, Souleymane dit avoir « l’habitude de la précarité ». Habitude qui permet, sur la base de l’expérience, d’effectuer « dans l’urgence » un travail. « On n’anticipe pas assez », a-t-il dénoncé certains comportements au plan de la culture. Sur la question, Koly a dit, au départ, ne pas prendre d’engagement tant qu’il « n’est pas confirmé sur le projet ». Un « principe », explique-t-il, qu’il a « acquis à cause du terrain qui est pourri ». Ainsi, pour se consacrer au CHAN, il a « suspendu au Mali un projet gigantesque sur l’immigration ». Sur la conception de la création autour de la « paix et la réconciliation », pour ce qui concerne la cérémonie d’ouverture du CHAN, il est « indispensable » – fait savoir le directeur artistique – d’opérer des choix « pour identifier ce que nous voulons dire et montrer, comment nous voulons le faire et avec qui nous voulons le faire ». En quatre tableaux, un « visage de forte cohésion » sera présenté de la Côte d’Ivoire qui marque un « retour gagnant sur la scène continentale ». A la différence de la cérémonie d’ouverture – 30 mn – qui revêt un caractère de « solennité », la clôture « devrait plutôt se caractériser par son esprit festif ». D’où, une part belle à la musique de variété et à la danse. Souleymane Koly qui dit n’avoir pas d’inquiétude, attire toutefois l’attention sur la logistique et la régie technique qui doit être performante. « Je n’ai particulièrement pas de souci. Nous sommes des artistes d’expérience. Il faut savoir le faire. Je n’ai pas peur. C’est un défi », dit-il, tout en rassurant : « la Nation n’a pas d’inquiétude à avoir. Nous serons prêts. Nous travaillons en laboratoire depuis la confirmation ». Travail que conçoit Koly « avec des artistes disponibles » - 225 personnes - à Abidjan car les auditions ont été, informe-t-il, étendues à tous ceux qui ont des compagnies de danse de sorte à mettre « ensemble la diversité ».

Koné Saydoo