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Politique Publié le jeudi 12 février 2009 | Notre Voie

Adolphe Gnagno Kadji, président de "Ensemble pour la République" : "Pour les Baoulé de Gagnoa, Gbagbo est l’homme de la situation"

Adolphe Gnagno Kadji est le président du mouvement “Ensemble pour la République” (EPR). Il fut l’un des artisans de la visite de la communauté baoulé au chef de l’Etat, le 24 janvier dernier à Mama. Dans cette interview, il dit sa part de contribution à la mobilisation du 24 janvier, rappelle les objectifs de son mouvement et révèle comment son mouvement a pénétré les campements baoulé dans le but de contribuer à la cohabitation harmonieuse entre communautés baoulé et bété de Gagnoa.


Notre Voie : M. Gnagno, à l'occasion de la visite des Baoulé du département de Gagnoa à Mama, tous les intervenants vous ont rendu hommage et ont loué votre contribution dans l'organisation de cette rencontre avec le chef de l'Etat. Alors, concrètement, qu'avez-vous fait ?

Adolphe Gnagno Kadji : Nous saluons l'heureuse occasion que vous nous donnez d'intervenir dans votre prestigieux quotidien. C'est le lieu de louer la grande disponibilité du président de la République, SEM Laurent Gbagbo, qui, malgré son calendrier très chargé, trouve toujours le temps pour se mettre à la disposition de l'entente, de l'union et de la paix. Mama, le 24 janvier 2009 dernier, était un exemple éloquent.

Le même mérite, au-delà de notre modeste personne, va au ministre Bertin Kadet et au gouverneur N'zi Paul David, respectivement conseiller spécial et directeur de cabinet du président de la République. Ce sont eux qui, en réalité, m'ont envoyé en mission à travers notre organisation dénommée “Mouvement Ensemble pour la République”, en abrégé EPR Notre reconnaissance va également au ministre le Professeur Sébastien Dano Djédjé, au président du Conseil d'administration de la SIR, M. Laurent Ottro Zirignon, et au maire de Guibéroua M. Michel Guédé Zadi, pour leur sollicitude permanente.

Nous remercions très sincèrement le village de Mama pour son hospitalité légendaire qui a permis de recevoir cette marée humaine sans problème. Que les cadres, les filles et les fils du département soient remerciés à leur tour pour leur généreuse contributions à la réussite de la cérémonie hommage au président de la République.

Sans entrer dans les détails, il est bon de retenir que ce mouvement a pour objectif général de contribuer à créer les conditions objectives et surtout psychologiques, pour que les peuples différents s'acceptent mutuellement dans le respect de leurs différences, vivent en harmonie et finissent par regarder dans la même direction, la direction du progrès, du développement et surtout de la paix.

Pour une question d'efficacité, nous avons choisi de commencer par les communautés bété et baoulé.

C'est une urgence pour nous dans l'immédiat.

C'est pourquoi nous avons déjà visité une grande partie des nombreux campements et villages de Ouragahio, Bayota et Gagnoa. Méthodiquement, nous progressons vers les autres villes et régions des zones forestières. Nous progressons également vers les autres peuples qui habitent ces mêmes aires géographiques.

En attendant, nous adressons nos cordiaux remerciements au chef central des Baoulé du département de Gagnoa et à ses collaborateurs. Ils ont joué un rôle déterminant dans cette mobilisation. Nous les félicitons et nous leur demandons de rester mobilisés, parce que le chemin de la mobilisation et de la paix est long. La Côte d'Ivoire compte sur nous.


N.V. : Qu'avez-vous fait concrètement ?

A.G.K. : Dans la poursuite de notre objectif central, nous avons trouvé les Baoulé là où ils se retrouvent, c'est-à-dire dans les campements pour leur expliquer notre mission. Elle a tout de suite pris parce que cette communauté, souvent victime d'intoxication, avait la peur au ventre. C'est pour cela qu’elle vit loin de ses hôtes. Lorsqu'elle a entendu notre message de fraternité, de rapprochement et de cohabitation harmonieuse, elle a pris confiance et nous avons été accepté. C'est ainsi que nous les avons mieux connus.


N.V. : Comment la rencontre de Mama est-elle survenue ?

A.G.K. : Tout est parti de l'initiative-même de la communauté baoulé par leur chef central,Nanan Kouamé Yao Christophe. C'est lui qui s'est rendu chez le ministre Bertin Kadet, le vendredi 7 novembre 2008 pour lui confier leur désir d'obtenir une audience auprès du chef de l'Etat à qui ils entendaient rendre un hommage public pour tous ses bienfaits. Le ministre a fait diligence pour obtenir ladite audience du 24 janvier 2009.


N.V. : Pourquoi tout le monde vous cite, vous félicite. Quel effort avez-vous fait ?

A.G.K. : Nous l'avions dit tantôt, nous sommes un homme de terrain, un homme de mission. Nous avons eu à faire de nombreux déplacements, à prendre de nombreux contacts avec tous les chefs centraux du département et à faire de nombreux échanges avec les frères et sœurs baoulé. Vous comprenez mieux, maintenant, nous pensons.


N.V. : Alors comment vous-y êtes-vous pris pour qu'il y ait cette mobilisation que nous avons vue à Mama ?

A.G.K. : Les fréquents contacts entre nous ont fait naître chez nos frères une confiance totale en notre modeste personne. C'est donc tout naturellement qu'au moment de la mobilisation, ils nous ont associé pour renforcer la collaboration et la crédibilité du travail qui était en cours. Dieu merci, tout le monde a vu et apprécié.


N.V. : Mais cette confiance est-elle mutuelle ? Est-ce que vous avez confiance qu'ils peuvent un jour opter pour le président Laurent Gbagbo quand on sait que cette communauté a toujours eu un penchant pour le PDCI ?

A.G.K. : Personne ne les a obligés à effectuer le déplacement de Mama. Ils l'ont fait librement et en toute responsabilité. Nous pensons qu'il faut déjà compter avec eux. D'ailleurs, ce sont ceux qui se font mutuellement confiance qui décident de travailler ensemble. Néanmoins, continuer de rassurer nos frères baoulé demeure toujours d'actualité.

En ce qui concerne le vote du président, nous ne nous émouvons pas outre mesure. Nous savons les Baoulé organisés et pragmatiques. Ce sont des personnes qui savent où se trouvent leurs intérêts. Ils savent bien ce que représente pour eux le président Laurent Gbagbo.


N.V. : Quels sont, selon vous, les éléments qui peuvent les rassurer.

A.G.K. : Il y a d'abord le contact direct et permanent et ensuite, quand il y a des manifestations dans la région, il faut les associer pleinement. Il faut également les aider à obtenir des infrastructures en matière d'hydraulique villageoise, de santé, d’éducation et d’électrification. Ils ont besoin qu'on reprofile les pistes reliant les campements. Il faut aider à la satisfaction de ce vœu.


N.V. : Lors de la rencontre de Mama, le président de la République a parlé de la loi ivoirienne qui lèse les campements et a souhaité des correctifs pour que ces zones puissent bénéficier plus aisément d'infrastructures. Comment pouvez-vous contribuer à cela ?

A.G.K. : Le président de la République leur a demandé de sortir des petits campements pour créer des espaces plus grands comme les villages. Notre contribution sera d'encourager ces regroupements.


N.V. : Vous qui avez l'habitude de fréquenter les campements, quelle est aujourd'hui la cartographie des campements baoulé à Gagnoa ?

A.G.K. : Dans tout le département, il y a 2482 campements peuplés de 104459 habitants (R.G.P.H.1998). Ce qui représente le 1/3 de la population globale du département de Gagnoa. Dans la sous-préfecture de Ouragahio, vous avez 136 campements, 297 à Bayota, 649 à Gagnoa, 54 à Gnagbodougnoa et 1346 à Guibéroua.


N.V. : Vous avez déjà visité tous ces campements ou bien vous avez commencé à les visiter ?

A.G.K. : J'ai quand même visité un bon nombre, surtout à Ouragahio, Bayota et Gagnoa. Je vais continuer.


N.V. : Tout à l'heure, vous parliez de “Ensemble Pour la République”. Concrètement, quels sont les objectifs de ce mouvement ?

A.G.K. : Les objectifs de ce mouvement, c'est d'abord le rapprochement des peuples dans une cohabitation harmonieuse. Je dis bien dans une cohabitation harmonieuse, parce que la cohabitation existe déjà ; la vie en commun entre les peuples sur la base de l'amour et de la fraternité ; la lutte contre la pauvreté, l'ignorance et la maladie ; l'enseignement du soutien et du respect des institutions de la République ; la nécessité et l'utilité de la cohabitation pacifique entre les peuples.


N.V. : Mais, jusque-là, on a l'impression que vos objectifs sont concentrés sur Gagnoa ?

A.G.K. : C'est une question de stratégie, sinon le mouvement “Ensemble pour la République” est un mouvement à dimension nationale.


N.V. : Aujourd'hui, quel est votre plan d'action ?

A.G.K. : Notre plan se décline en quatre points :

- Nous sensibilisons d'abord les uns et les autres sur nos objectifs énoncés plus haut ;

- Nous mettrons un point d'honneur au rapprochement entre les deux peuples par l'organisation de journées d'amitié socioculturelles ;

- Nous travaillerons pour la réalisation commune de projets socio-économiques ;

- Enfin, nous renforcerons l'intégration entre Bété et Baoulé.


N.V. : Lorsque vous allez voir ces hommes quel message vous leur apportez ?

A.G.K. : C'est un message de paix, un message de vérité. Nous leur demandons d'abandonner certains préjugés véhiculés depuis des décennies. Nous leur disons que le président Laurent Gbagbo n'a jamais été contre eux. On leur avait fait croire à l'époque que si Laurent Gbagbo prenait le pouvoir, il les chasserait. Le président Gbagbo dirige le pays depuis 2000 et les Baoulé ont toujours leurs plantations et vivent en paix dans le département.

Parmi les collaborateurs du président, il y a beaucoup de Baoulé dont certains sont des hauts cadres du PDCI ; Yamoussoukro, la capitale administrative et politique qui avait été choisie sous le président Houphouet est actuellement réhabilitée par Son Excellence Monsieur Laurent Gbagbo. Beaucoup apprécient le fait que nous allons vers eux. Car cela leur permet de connaître le président Laurent Gbagbo et de comprendre sa politique. Nous leur rappelons ce que le chef de l'Etat est en train de réaliser dans leur département d'origine : beaucoup de villages électrifiés, beaucoup de villages érigés en communes et sous-préfectures, etc.


N.V. : Alors quelle idée ont-ils du président Laurent Gbagbo ? Que disent-ils de lui ?

A.G.K. : Aujourd'hui, ils le reconnaissent comme l'homme de la situation, l'homme de paix qui n'a jamais provoqué la guerre dans son pays. Enoncer le contraire relève de la sorcellerie politique.


N.V. : Le président Gbagbo a dit que ces Baoulé sont entrain d'écrire l'histoire de leur nouvelle citoyenneté qui est qu'aujourd'hui, ils sont de Gagnoa et qu'ils doivent l'assumer tout comme les Bété doivent l'assumer. Comment avez-vous compris ce message ?

A.G.K. : Le président Laurent Gbagbo a raison de rappeler cette histoire qui est en train de s'écrire par les deux peuples. Les Baoulé reconnaissent avoir été bien reçus à Gagnoa. Les Bété les considèrent d'ailleurs plus de Gagnoa que du Centre.

Nous invitons les deux peuples à poursuivre dans cette noble voie de rapprochement, de fraternité et de coexistence pacifique.

Interview réalisée par Dan Opéli Coll. : Cissé Moussafa stagiaire
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