x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

International Publié le jeudi 12 février 2009 | Nord-Sud

Statut particulier : Les diplomates attendent la signature de Gbagbo

Les diplomates perdent patience. Ils réclament la signature du décret d’application de la loi portant statut du corps diplomatique signée en décembre 2007.

La fumée blanche tarde à sortir pour les diplomates ivoiriens. Ces hauts fonctionnaires attendent depuis décembre 2007 la signature des décrets d’application de la loi n°2007-661 portant statut particulier du corps diplomatique. Un groupe qui a du mal à cacher son impatience pointe «l’inertie» de leur tutelle qui ne ferait «rien» pour obtenir du chef de l’Etat sa signature au bas du fameux document. Synonyme de la fin de leur galère. Parlant sous couvert d’anonymat, ces diplomates estiment que le ministre de tutelle, Youssouf Bakayoko, ne fait pas assez pour faire bouger les choses. «Le projet du décret serait parti à la présidence puis revenu au cabinet. Pis, personne ne connait son contenu ni ne sait où il se trouve. Seul un groupe s’est enfermé pour préparer le texte du décret à notre insu», accusent nos sources. Ces futurs ambassadeurs se disent outrés par «l’indolence» de leur ministre, d’autant plus que, selon eux, le chef de l’Etat a montré de bonnes dispositions pour signer les décrets d’application de la loi du 27 décembre 2007. «Le président de la République a reconnu qu’il ne peut pas maltraiter les diplomates qui ont une fonction de représentation comme le corps préfectoral», soutiennent-ils. Le blocage ne viendrait donc pas de Laurent Gbagbo qui a signé avec célérité les décrets portant statut particulier de la police, la magistrature et le corps préfectoral sans aucune pression, s’indignent nos interlocuteurs. Ils regardent avec envie leurs camarades appartenant à ces corps. «Pendant que le diplomate sorti du cycle supérieur de l’ENA touche 173.000 Fcfa net sans aucune indemnité, le secrétaire général de préfecture reçoit 630.000 Fcfa et les magistrats 780.000 Fcfa. Ces derniers doivent atteindre 1.200.000 Fcfa grâce à leur nouveau statut», indiquent-ils avec une pointe d’amertume. «Nous avons faim et on ne choisit pas de vivre malheureux. Si rien n’est fait, nous allons nous faire entendre. Nous ne serons pas responsables de nos actes», menacent-ils. Avant de rappeler qu’un sit-in a été organisé en septembre dernier par des diplomates mécontents de leur sort. Toujours selon nos sources, le cabinet, sous une certaine pression, aurait réussi à museler l’Union syndicale des diplomates de carrière (Usdc) dont les dirigeants sont obligés de raser les murs. Un de ses membres, en l’occurrence Kouakou Michel a été affecté en Egypte pour avoir mené la contestation, disent nos informateurs. Ces derniers se plaignent aussi de l’absence de mouvement diplomatique en 2008, ce qui contraint ceux qui ont déjà passé trois ans à Abidjan, à vivre encore une année supplémentaire de galère. Joint, hier, au téléphone, un membre du cabinet du ministre Youssouf Bakayoko a battu en brèche ces accusations. Selon notre source, qui mieux que le patron de la diplomatie ivoirienne doit saluer la signature de ce décret qui viendrait redorer le blason des diplomates ivoiriens. Il n’y a aucune volonté manifeste du ministre de bloquer les choses. Mieux, poursuit notre interlocuteur, SEM Youssouf Bakayoko est au contraire à saluer pour l’effort fourni en vue de décanter la situation des diplomates. «Le ministre a pu obtenir le vote de la loi qui a été publiée dans le Journal officiel du 13 mars 2008. Mais la procédure pour faire signer un décret nécessite une longue démarche», affirme notre source au téléphone. A l’en croire, c’est un parcours du combattant avec de nombreux obstacles à franchir avant d’obtenir la signature de Laurent Gbagbo. Et d’expliquer que la proposition de décret est soumise d’abord au ministère de la Fonction publique qui, après étude, doit le transmettre à son collègue de l’Economie et des Finances. Le dossier est ensuite étudié en conseil de gouvernement puis en Conseil des ministres pour discussion avant que le chef de l’Etat ne le paraphe. «Notre ministre a reçu son collègue de la Fonction publique pour qu’il fasse diligence pour accélérer le dossier. C’est dire qu’il ne constitue pas un obstacle», insiste la source. Elle indique qu’il faut tenir compte aussi des difficultés financières de l’Etat car «il n’y a pas d’argent. Ce nouveau statut implique de nouvelles charges pour les caisses de l’Etat. C’est pour cette raison qu’il n’y a pas eu de mouvement diplomatique. Il ne faut pas mettre la charrue avant les b?ufs. A quoi servirait d’avoir un décret qui ne serait pas suivi d’effet ?». Pour assurer de la bonne foi du ministre, notre source informe qu’un comité composé de diplomates travaille sur le contenu du décret et ne peut se prononcer dessus tant que tout n’est pas finalisé. Selon ce collaborateur du ministre, une réunion est prévue dans ces jours pour plancher sur la lenteur de la signature du décret. Pour ce qui est des accusations sur la volonté de casser le mouvement de contestation, on rappelle que la fonction de diplomate ne rime pas avec le syndicalisme, dit-il. «Nous sommes un ministère de souveraineté. Ce qui nous interdit toute initiative syndicale. Certes les autorités ont admis un syndicat mais la diplomatie interdit le syndicalisme. Il existe une association des diplomates de carrière pour faire des propositions. Le président de la République n’était pas du tout content du sit-in organisé dans nos locaux. Il a exigé d’avoir le nom des meneurs du mouvement», affirme le diplomate. Si pression il y a eu sur les têtes du syndicat, il faut chercher ailleurs. Un faux procès en perspective.


Nomel Essis
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ