Présidentielle : Gnamien ne veut pas avoir pour adversaires Gbagbo, Bédié et Alassane

La restauration de l’école, la lutte contre le chômage et les détournements de deniers publics. Voilà les priorités du président de l’Union pour la Côte d’Ivoire (Upci), Gnamien Konan, ancien directeur général des Douanes ivoiriennes. Il les a énoncées hier, au cours d’un déjeuner de presse qu’il a offert au siège du parti, à la Riviera Palmeraie.
Mais, pour lui, si les élections ne peuvent pas avoir lieu dans le premier semestre 2009, «il faut mettre en place une transition économique sans tous ceux qui nous gouvernent actuellement».
Il émet une autre hypothèse : «S’il n’y a pas de transition, je demande pardon à Gbagbo, Bédié et Alassane de ne pas se présenter à la présidentielle s’ils aiment la Côte d’Ivoire. Je veux avoir pour adversaires d’autres personnes que ces trois». Pour Gnamien Konan, ce ne sont pas les arguments qui manquent pour convaincre les Ivoiriens : «C’est leur combat politique qui nous a amené la guerre. Ils se soupçonnent d’être étrangers. Sinon, s’il n’y a pas d’étranger parmi les trois, un non Ivoirien va venir voter chez nous pour quoi? Si les trois se retirent, vous n’allez plus voir un étranger sur la liste électorale». Le fils de Botro n’a pas fini : «Si les Ivoiriens sont morts à cause de ta politique, tu n’as pas le droit d’être candidat», a-t-il estimé, sans faux fuyant. Selon lui, «Gbagbo, Bédié et Alassane se font la guerre parce qu’ils ne sont pas candidats au travail, mais plutôt pour les avantages liés à la fonction de président de la République».
Aussi, Gnamien se propose-t-il de supprimer ou de diminuer le budget de souveraineté une fois élu Président de la République de Côte d’Ivoire. Le chômage est l’un des points sur lesquels l’ancien Dg des Douanes s’est appesanti. Jugeant le chômage des jeunes économiquement inacceptable, déplorant le fait que l’on ne connaisse pas le nombre de demandeurs d’emplois en Côte d’Ivoire comme dans les autres pays. Il a fait la remarque suivante : «La prochaine rébellion serait celle du chômage». Il a ajouté que «tant qu’il y aura beaucoup de pauvres (50% des Ivoiriens sont pauvres), la démocratie ne sera qu’un leurre». Concernant l’opération d’identification et de recensement électoral, le conférencier a indiqué qu’elle se déroule dans certaines localités dans des conditions aussi douteuses que les pièces fournies. Décriant le temps d’antenne accordé aux leaders politiques « de façon discriminatoire », Gnamien Konan propose à l’Onuci de créer une télévision après la radio. «Cette Télévision devrait couvrir toute la Côte d’Ivoire et même l’Afrique. Pour donner la parole à ceux que l’ont oblige au silence. Ce serait une télévision de développement. Une Télévision pour que la démocratie avance», a-t-il souhaité.
Il a, pour terminer, insisté sur l’union de tous les Ivoiriens, sans laquelle rien de grand ne pourra se construire.




Emmanuel Kouassi