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Politique Publié le samedi 14 février 2009 | Notre Voie

Lanzéni Coulibaly, ancien responsable du RDR qui a rejoint le FPI : "Gbagbo sera surpris de son résultat à Korhogo à la présidentielle"

A l’occasion des obsèques de Kassoum Coulibaly le 30 janvier, Notre Voie a rencontré sur le lieu de la manifestation Lanzéni Coulibaly, ex-SG de section RDR, qui a rejoint le FPI avec le siège qu’il avait mis à la disposition de son ancien parti.

Notre Voie : M. Coulibaly Lanzéni vous n'êtes plus responsable RDR à Korhogo. Vous avez viré au FPI. Près de huit mois après, est-ce que vous n'avez pas de regret.

Coulibaly Lanzéni : Pas du tout. Au contraire je suis très content. Je suis arrivé au FPI en septembre 2007. Le 26 avril 2008, on a fait l'inauguration de l'ancien siège du RDR en le transformant aux couleurs bleu et blanc du FPI. Et, depuis, je me suis mis au travail. Les gens me font confiance. Aujourd'hui, les plus hauts responsables du parti ayant fait le constat du travail que j'ai fait m'ont automatiquement nommé DLC.


N.V. : En transformant le siège du RDR en siège de FPI à Korhogo, est-ce que ce n'était pas un peu risqué, parce que Korhogo est supposé être le bastion du RDR ?

C.L. : On disait que Korhogo est le bastion du RDR. Aujourd'hui, Korhogo n'est plus le bastion du RDR.


N.V. : Qu'est-ce qui vous le fait dire ?

C.L. : C'est le constat sur le terrain. Je suis un homme de terrain. C'est nous qui avons créé le RDR à Korhogo. Nous étions les hommes de l'ombre. Ce que beaucoup d'hommes n'ont pas compris et quand je suis allé au FPI, il y en a qui disaient : “lui-là qu'est-ce qu'il va faire ? Qui le connaît ?” Nous étions dans l'ombre ,mais c'est nous qui étions les hommes forts. Vous imaginez-vous, Korhogo, est dit bastion du RDR et au moment même de la rébellion, on vient prendre le siège du RDR pour le transformer en siège du FPI et puis rien. Vous devrez faire les analyses et en déduire que celui qui a fait cela est bien soutenu. Ceux qui me soutiennent étaient aussi des militants du RDR. J'ai viré avec toute l'affection, avec tous mes partisans.


N.V. : Vous avez combien de partisans ?

C.L. : Dès que je suis venu au FPI, nous avons installé 147 comités de base en moins de trois mois. Quand nous avons fait ce travail, nous avons enregistré 1200 adhésions. Si on avait eu le temps d'aller à mon bureau, j'allais vous montrer comment on a travaillé.


N.V. : Mais pourquoi avez-vous quitté le RDR ?

C.L. : Au RDR, il y a des choses qu'on avait pas comprises. On a critiqué les autres partis en dénonçant le manque de démocratie et plein d'autres choses. Après la victoire du RDR aux dernières municipales, les conseillers devaient élire le maire central et ensuite les adjoints au maire. Et c'est delà que sont partis les problèmes.


N.V. : Que s'était-il passé ?

C.L. : J'ai demandé des élections pendant que Amadou Gon voulait nommer des gens. J'ai dit : “Mais c'est ce qu'on a critiqué chez les autres partis. Donc il faut montrer la démocratie avec le peu qu'on a déjà eu, pour faire comprendre aux gens que, réellement, il y aura une démocratie avec nous”. Il a répondu : “Non, vous m'avez fait confiance. Laissez-moi, nommer les conseillers et adjoints au maire. j'ai dit : “pas question. On va les élire puisqu'il y a des gens qui veulent le vote. Mais si tu nommes, cela va susciter des frustrations”. Et moi, j'avais la majorité des conseillers. Mon candidat, Coulibaly Salomon, est le 4ème adjoint au maire présentement. Nous étions majoritaires. Finalement, on a essayé de régler les choses à l'amiable. On a pu nous entendre. On nous dit qu'il y a la jeunesse communale. Alors que vous savez que quand on dit la jeunesse communale, c'est un poste apolitique. On demande au président de la jeunesse du RDR Korhogo de quitter ce poste. Il dit non et refuse que le poste soit confié à une autre personne. J'ai demandé à la jeunesse de présenter une autre candidature. Au premier tour, ce candidat a gagné. Et il y a eu un 2ème tour. Au 2ème tour, ce sont les différents présidents de quartiers et de villages rattachés à la commune qui doivent élire le président de la jeunesse. Nous n'avons pas les moyens d'aller prendre les gens dans les villages et quartiers pour venir les nourrir gratuitement. C'est là que le ministre Amadou, est arrivé et ils sont allés chercher les gens dans les villages pour faire une véritable campagne au sein du RDR. Et on nous a taxés de PDCI, de FPI. On a dit que nous voulions le pouvoir du maire. Et le candidat de Gon a ainsi été élu. Depuis ce moment, ils ont trouvé que je les empêchais de travailler comme ils le souhaitaient. Après cela, ils ont tenté de me destituer de mon poste de secrétaire de section RDR. Ils n'ont pas pu. Donc il y a eu rupture. Nous sommes restés à couteaux tirés. Ils ne s'intéressent plus à moi. Ils m'ont isolé. Mes partisans m'ont demandé de prendre mes responsabilités en disant : “Il faut te décider.On est avec toi. Où tu iras, nous irons. On a confiance en toi. Fais ton choix”. Après réflexion, j'ai choisi le FPI. C'est le seul parti qui a un programme de gouvernement et un projet de société. Au RDR, le programme, c'est insulter Gbagbo, c'est mentir aux populations. C'est pour toujours mettre la haine dans les cœurs des uns et des autres afin qu'ils détestent Gbagbo et le FPI. Mais, avec le temps, j'ai compris. J'ai vu que le FPI peut faire sortir le Nord de la misère.


N.V. : Quelques mois après, nous avons appris que vous avez été nommé DLC commune Kôkô. Depuis cette nomination, quels actes avez-vous posés ?

C.L. : Depuis ma nomination, le RDR et tous mes adversaires ont peur. Puisque nous occupons le terrain, ceux qui avaient peur de militer ouvertement au FPI sont libérés. Il fallait quelqu'un pour se mettre devant et c'est ce que j'ai fait.


N.V. : Etant directeur de campagne de Gbagbo, comment vous menez votre campagne ?

C.L. : Comme nous ne sommes pas encore en campagne, nous faisons le porte-à-porte. Sachant comment on a intoxiqué le terrain quand j'étais au RDR, je suis mieux placé pour réparer ces choses. C'est ce travail que nous sommes en train de faire et la population comprend de plus en plus le combat de Laurent Gbagbo.


N.V. : On est dans la période d'enrôlement et d'identification. Comment ça se passe à Korhogo ?

C.L. : Ça se passe bien. Mais, les cas de fraude ne peuvent pas finir. Il y en a suffisamment.


N.V. : Et comment vous faites pour les arrêter.

C.L. : Vous savez, Korhogo est un village on se connaît. On sait qui est ivoirien et qui est étranger. Seulement, il est difficile de faire de la dénonciation publique. Même quand nous informons les responsables chargés de l'opération, ils ne nous écoutent pas.


N.V. : Est-ce que les militants ont leurs pièces pour se faire identifier.

C.L. : Non seulement, ils ont leurs pièces, mais ils se font enrôler. J'aurais souhaité vous montrer des preuves, mais vous n'avez pas ce temps. Vous devez retourner immédiatement après les obsèques.


N.V. : Vous confirmez que vos militants ont eu les pièces pour se faire identifier ?

C.L. : Oui, moi-même, je suis sur le terrain avec mes hommes ; on fait sortir nos militants pour les présenter d'abord dans les comités de bases. Ensuite nous les conduisons vers les centres de collecte.


N.V. : Vous pensez que le président Gbagbo a des chances de faire un bon score à Korhogo ?

C.L. : Si je veux parler, peut-être on dira que j'exagère. Mais si je veux parler selon ce que je vois, selon ce qu'on me dit, selon ce qui se passe sur le terrain, Gbagbo sera lui-même surpris de son score ici à Korhogo.


N.V. : Agréablement ?

C.L. : Oui. Le résultat auquel il ne s'attend pas, il l'aura ici. Aujourd'hui, les gens ont compris la politique du FPI ; aujourd'hui les gens ont compris que le président Laurent Gbagbo est un homme courageux, un homme de paix, un rassembleur et un homme aux ambitions nobles pour toutes les régions du pays, y compris la nôtre.

Interview réalisée par Dan Opéli à Korhogo
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