Le chef d’état-major des forces nationales a engagé une lutte salutaire contre le racket sur les routes. Avec l’appui du chef de l’Etat, des parlementaires, des transporteurs et des opérateurs économiques, le général Philippe Mangou a réussi à mettre en œuvre certaines recommandations du séminaire de Grand-Bassam sur la fluidité routière. Le nombre de barrages a sensiblement diminué pour le grand bonheur des populations. Il faut noter que le seuil du tolérable avait été dépassé depuis des années, notamment avec la crise politico-militaire. Selon une étude financée par la Banque mondiale, le racket coûtait à l’économie plus de 100 milliards de Fcfa chaque année. Une fortune qui allait directement dans les poches des agents des Fds. Alors que la situation s’est quelque peu améliorée sur les routes, notre dossier de vendredi (Nord-Sud n°1123), vient mettre en lumière les dessous de la pratique. Il montre que si le racket était devenu l’activité favorite de plusieurs agents des forces de l’ordre, c’est sans doute parce que ces derniers y étaient condamnés depuis leur formation. Il ne s’agit pas ici de justifier l’indéfendable. Mais, de reconnaître que le racket subi pendant la formation, sans possibilité de s’y soustraire, sous peine de se voir exclu de l’école, prédispose la grande majorité des agents à se faire rembourser sa mise par la population. Les conditions dans lesquelles les éléments des forces de défense et de sécurité sont formés apparaissent ainsi inhumaines et dégradantes. Pour détruire les racines du cancer qu’est le racket sur les routes, il faut donc s’attaquer à cette mafia qui sévit dans les écoles de formation. Une autre paire de manches, au vu des situations de rente dont bénéficient des hauts gradés depuis des années.
Kesy B. Jacob
Kesy B. Jacob