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Sport Publié le samedi 14 février 2009 | Le Patriote

Moucharaf Anjorin (Président du GARF Afrique): “Le CHAN est une trouvaille géniale”

El-Hadj Moucharaf Anjorin est le Président de la fédération béninoise de football. Membre de Commission à la CAF et à la FIFA, le Béninois est également le 1er vice-président de l’UFOA. Par ailleurs, il est le président-fondateur du Groupe d’Action pour le Renouveau du Football en Afrique (GARF Afrique). Rencontré à Kigali en marge de la CAN junior, il nous parle des actions du GARF, du CHAN et de la réélection d’Issa Hayatou à la CAF.

Le Patriote : Qu’est-ce qui justifie la création du GARF Afrique ?
Moucharaf Anjorin : Il faut remonter à l’année 2002 à Séoul lors de la Coupe du monde. C’est à cette compétition que certains jeunes présidents de fédérations africaines se sont retrouvés pour analyser les causes de l’échec de l’Afrique à travers la défaite du président Issa Hayatou à l’élection de la FIFA. Nous avons donc décidé de créer un centre d’intérêt commun qui puisse nous permettre de nous retrouver régulièrement en dehors des deux jours classiques des congrès de la CAF. Et surtout réfléchir pour voir quel héritage nos devanciers et nos anciens vont laisser au football africain.

L.P. : Ce n’est donc pas un fan-club pour Issa Hayatou ?
M.A. : Issa Hayatou n’est pas le créateur du GARF et le GARF n’a pas été créé pour Hayatou. Mais, nous nous sommes vite rendu compte que l’Afrique connaissait peu le président de la Confédération africaine de football à travers le travail abattu par Issa Hayatou. L’une de nos missions est d’honorer ceux qui ont su conduire l’Afrique à des dimensions respectables. Aujourd’hui, c’est Issa Hayatou. Demain, ça peut être vous ou moi. Il vous appartient, vous hommes de media de faire connaître les actions des dirigeants africains.

L.P. : Dont celles d’Issa Hayatou ?
M.A. : Hayatou a donné une dimension respectable à la CAF. Quand il venait aux affaires, la CAF était logée dans un bureau exigu de deux pièces au Caire. La CAF était tellement endettée qu’elle ne pouvait bénéficier de caution bancaire pour organiser ses compétitions. Elle ne parvenait même pas à en organiser plus de deux. Mais déjà au Maroc en 1988, Hayatou avait annoncé qu’il se battrait pour donner ses lettres de noblesses à la CAF pour qu’elle soit respectable, viable et qu’elle fasse la fierté de l’Afrique. Aujourd’hui le constat est là, palpable. Vous constatez avec moi ici au Rwanda (ndlr : lors de la CAN juniors) que la compétition est fantastique. Une autre innovation et c’est en cela que je tire le chapeau à mon ami Jacques Anouma. Il a eu le flair d’accepter le premier championnat d’Afrique des nations (CHAN) qui, encore est une création du président Hayatou. Il a autour de lui une équipe constante qui réfléchit pour faire avancer le football africain.

L.P. : Le CHAN est-il une aubaine pour le continent africain ?
M.A. : Absolument. Grâce au Championnat d’Afrique des Nations, les footballeurs évoluant dans les championnats de leur pays respectif auront un espace d’expression. C’est un signal très fort et j’en doute que l’Amérique du sud, l’Asie ou même l’Europe n’emboitent pas le pas à la CAF. Ce CHAN, j’en suis convaincu, va vite s’imposer et devenir un rendez-vous incontournable où les agents de joueurs viendront recruter les meilleurs joueurs du continent pour les grands clubs européens. C’est un plateau rêvé pour que nos joueurs accrochent des contrats pour devenir les Drogba, Adebayor et autres stars du foot de demain.

L.P. : Est-ce tout ce travail qui justifie la candidature unique d’Issa Hayatou à sa propre succession ?
M.A. : Nous allons au Nigeria pour plébisciter et célébrer le président Issa Hayatou. Je vous apprends que tous les pays dont la Côte d’Ivoire, à travers Jacques Anouma, ont écrit pour demander et soutenir la candidature d’Issa Hayatou.

L.P. : Ce qui démontre que la paix est totale dans la maison après l’épisode de l’UFOA.
M.A. : La paix est revenue dans la maison et c’est pourquoi nous allons fêter au Nigeria. C’est au nom de cette paix que nous allons en rangs serrés. Sinon, certaines personnes pouvaient se lever et se porter candidates contre Issa et on ne pouvait pas les arrêter. Mais, nous avons tous compris qu’il faut commencer par honorer nos ainés qui ont hissé haut le football africain.

L.P. : La prochaine Coupe du monde passe pour être le grand fait d’arme d’Issa Hayatou…
M.A. : Depuis 1998 au Maroc, Issa Hayatou avait annoncé que l’un de ses combats serait que l’Afrique organise la Coupe du monde en 2006. Ça n’a pas été le cas en 2006 mais ça se fera en 2010. Et les Européens, qui ont vite compris l’importance de l’événement pour le continent, ne parlent pas de Coupe du monde de l’Afrique du sud. Mais de la Coupe du monde de l’Afrique. A César ce qui est à César et à Dieu ce qui revient à Dieu. C’est l’aboutissement du travail du président Hayatou. Et je vais dire ce que je détiens du président. Il m’a confié qu’il n’aurait jamais obtenu cette Coupe du monde sans le soutien du président de la FIFA, Joseph Blatter. C’est pourquoi au GARF nous l’appelons désormais Blatter l’Africain. Hayatou est une véritable chance pour l’Afrique et son prochain combat est que l’Afrique remporte la Coupe du monde. Ce qui n’est pas impossible. Le GARF souhaite qu’à la Coupe du monde de l’Afrique, le continent soit représenté par ses six meilleures formations. Ce qui naturellement lui donnera toutes les chances de triompher.

Réalisée par Koné Lassiné à Kigali

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