Manque de matériel, hygiène peu enviable, menu pauvre, sont autant de conditions que les étudiants décrient aujourd`hui dans les restaus ``U``.
Sauce «côpè» avec de la viande ou du poisson, accompagnée de «placali» ou riz blanc. C`est le menu de ce samedi, au restaurant universitaire de Cocody. Il est ouvert tous les jours de la semaine de 11h 30 à 14 h et est situé dans l`enceinte du campus. Il présente aujourd`hui un triste visage. Les murs sont ternis par la moisissure, les graffitis et des affiches déchirées. A l`entrée de la salle, on aperçoit des écoulements d`eau, une planche sert de passerelle entre les étudiants et la vendeuse de tickets. Dans la salle à manger, plusieurs ventilateurs ne marchent plus. En avançant, une flèche indique le chemin. On entrevoit les enseignes qui indiquent: fruits, laverie, distribution. À 12 h 15 ce jour-là, l`affluence est importante. Les étudiants arrivent en petits groupes ou individuellement. Les raisons de la fréquentation du restaurant sont multiples. Pour certains, c`est à cause de la proximité. Komalé Drissa, en Chimie-biologie-géologie (Cbg) soutient que, c`est un facteur capital : «Le voisinage du restau avec notre Ufr me permet de me restaurer facilement et de retourner ensuite au cours». Quant à Yéo Tornan, il préfère la forme et les procédures. «Ce qui me plaît dans ce restaurant, c`est la manière dont on nous sert les plats. C`est-à-dire l`utilisation des plateaux, de fourchettes et cuillères, ça rend vraiment plus responsable et c`est carrément différent du réfectoire où j`ai fait mon secondaire », explique-t-il. D`autres sont attirés par le tarif. Le prix du plat est de 520 Fcfa, mais avec la subvention de l`Etat, les étudiants ne payent que 200 Fcfa. Kouamé Jérôme, par exemple, fréquente le restaurant à cause du prix qu`il trouve «abordable».
Tout le monde n`apprécie pas cependant ce restaurant. Koffi, en sociologie, soutient que le service est mal fait et les plats de mauvaise qualité. Tout cela a valu au restaurant le surnom de « Rwanda ». Ouattara Tiemoko, étudiant en licence de lettres modernes à Cocody, en donne les raisons. «Le restaurant universitaire de Cocody est baptisé Rwanda parce que les étudiants jugent les plats proposés de piètre qualité». «Nous sommes nourris comme des refugiés de guerre», déplore Ahmed Touré, son voisin assis, en face, élève en finance comptabilité à l`Ecole supérieure de commerce (Esc). Certains regrettent l`absence de dessert. Outre la qualité peu appreciée des plats, il faut faire un long rang avant d`être servi. En effet, ce restaurant, ne possède qu`une seule entrée aujourd`hui. Ce qui rend l`accès laborieux. Certains, las d`attendre, préfèrent renoncer au plat du jour. «Quand j`arrive au restaurant et que je trouve un long rang cela me décourage», regrette Jean Jacques Kadio, en sciences économiques. Autant de raisons qui amènent les étudiantes à bouder le restaurant. Elles préfèrent cuisiner en chambre des mets à leur goût, avec un gain de temps pour leurs études. Un système ``D`` fort économique. «Je peux faire une sauce pour deux jours avec peu d`argent. C`est propre et sécurisant », témoigne Mlle Koné, en linguistique à Cocody. D. Karine pense que faire la queue au restaurant est une perte de temps : «Le rang est souvent trop long. On n`a pas le temps de se reposer avant d`aller au cours. Préparer en chambre permet de gérer son temps », estime-t-elle. Parmi ces étudiantes, beaucoup fréquentent d`autres restaurants et maquis alentours, où le prix minimal des plats est 350 Fcfa.
Le personnel de ce restaurant dénonce quand même certaines attitudes de leurs clients. Les employés accusent les étudiants d`emporter les assiettes, les cuillères et les verres dans leurs chambres, une fois qu`ils ont fini de manger. S. D, membre du personnel s`en plaint continuellement. Pour cela des affiches sont collées dans la salle pour interpeller les mauvais éléments. Avec une capacité d`accueil de 2.500 personnes par jour, S. D considère qu`il a le plus grand restaurant universitaire de l`Afrique de l`Ouest. Il est sollicité à la fois par les étudiants de l`université, les élèves des Grandes écoles et le personnel du Centre régional des œuvres universitaires (Crou). Cependant, il reproche à l`Etat le retard au niveau de la subvention et un manque drastique de matériel : assiettes, cuillères, plateaux etc. Le second restaurant fréquenté par les étudiants d`Abidjan, est celui de l`université de Bouaké redéployé au sein du campus d`Abobo-Adjamé. Cet espace présente un meilleur visage en matière d`hygiène et de qualité de service. Du coup, son restaurant est le plus prisé. Déjà, à l`approche de la clôture le goût agréable de la nourriture chatouille les narines. A l`entrée, il faut prendre un ticket au guichet. En avançant, vous apercevez des hangars qui servent de salles à manger, de la verdure dont autour. Ce cadre enchanteur attire les étudiants. Pour preuve, ceux de l`université de Cocody parcourent des kilomètres pour s`y rendre. Ils y affluent à partir de 11 heures, malgré la fatigue qu`ils endurent aux arrêts de bus. « Le service est bien organisé ici», s`explique Mahan Paulin, en maths-infos à Cocody. « A chaque menu, convient un rang », souligne Abdoulaye Oulai, en Sciences fondamentales appliquées (Sfa) à Abobo-Adjamé. Le plat préféré dans ce restau, c`est l`attieké. Il suffit de voir le long rang chaque fois que ce menu est proposé. D`ailleurs, le surnom donné à ce mets est « L`attiéké au chou ». Les étudiants trouvent en ce plat plusieurs éléments nutritifs : le poisson est assez gros et le chou qui l`accompagne est alléchant. Ce samedi midi, une scène assez singulière démontre l`attention qu`ils portent à l`attiéké. Une bagarre oppose deux clients (une jeune fille et un jeune homme) autour du dernier plat d`attieké qui restait. Des gros bras interviennent pour éviter le pire. À l`origine de cette dispute, la fille qui tenait la tête du rang, a été bousculée par le garçon qui voulait se faire servir le dernier plat d`attiéké. Au moment, où les deux se battaient un troisième larron a emporté l`attiéké tant convoité
S.S
Sauce «côpè» avec de la viande ou du poisson, accompagnée de «placali» ou riz blanc. C`est le menu de ce samedi, au restaurant universitaire de Cocody. Il est ouvert tous les jours de la semaine de 11h 30 à 14 h et est situé dans l`enceinte du campus. Il présente aujourd`hui un triste visage. Les murs sont ternis par la moisissure, les graffitis et des affiches déchirées. A l`entrée de la salle, on aperçoit des écoulements d`eau, une planche sert de passerelle entre les étudiants et la vendeuse de tickets. Dans la salle à manger, plusieurs ventilateurs ne marchent plus. En avançant, une flèche indique le chemin. On entrevoit les enseignes qui indiquent: fruits, laverie, distribution. À 12 h 15 ce jour-là, l`affluence est importante. Les étudiants arrivent en petits groupes ou individuellement. Les raisons de la fréquentation du restaurant sont multiples. Pour certains, c`est à cause de la proximité. Komalé Drissa, en Chimie-biologie-géologie (Cbg) soutient que, c`est un facteur capital : «Le voisinage du restau avec notre Ufr me permet de me restaurer facilement et de retourner ensuite au cours». Quant à Yéo Tornan, il préfère la forme et les procédures. «Ce qui me plaît dans ce restaurant, c`est la manière dont on nous sert les plats. C`est-à-dire l`utilisation des plateaux, de fourchettes et cuillères, ça rend vraiment plus responsable et c`est carrément différent du réfectoire où j`ai fait mon secondaire », explique-t-il. D`autres sont attirés par le tarif. Le prix du plat est de 520 Fcfa, mais avec la subvention de l`Etat, les étudiants ne payent que 200 Fcfa. Kouamé Jérôme, par exemple, fréquente le restaurant à cause du prix qu`il trouve «abordable».
Tout le monde n`apprécie pas cependant ce restaurant. Koffi, en sociologie, soutient que le service est mal fait et les plats de mauvaise qualité. Tout cela a valu au restaurant le surnom de « Rwanda ». Ouattara Tiemoko, étudiant en licence de lettres modernes à Cocody, en donne les raisons. «Le restaurant universitaire de Cocody est baptisé Rwanda parce que les étudiants jugent les plats proposés de piètre qualité». «Nous sommes nourris comme des refugiés de guerre», déplore Ahmed Touré, son voisin assis, en face, élève en finance comptabilité à l`Ecole supérieure de commerce (Esc). Certains regrettent l`absence de dessert. Outre la qualité peu appreciée des plats, il faut faire un long rang avant d`être servi. En effet, ce restaurant, ne possède qu`une seule entrée aujourd`hui. Ce qui rend l`accès laborieux. Certains, las d`attendre, préfèrent renoncer au plat du jour. «Quand j`arrive au restaurant et que je trouve un long rang cela me décourage», regrette Jean Jacques Kadio, en sciences économiques. Autant de raisons qui amènent les étudiantes à bouder le restaurant. Elles préfèrent cuisiner en chambre des mets à leur goût, avec un gain de temps pour leurs études. Un système ``D`` fort économique. «Je peux faire une sauce pour deux jours avec peu d`argent. C`est propre et sécurisant », témoigne Mlle Koné, en linguistique à Cocody. D. Karine pense que faire la queue au restaurant est une perte de temps : «Le rang est souvent trop long. On n`a pas le temps de se reposer avant d`aller au cours. Préparer en chambre permet de gérer son temps », estime-t-elle. Parmi ces étudiantes, beaucoup fréquentent d`autres restaurants et maquis alentours, où le prix minimal des plats est 350 Fcfa.
Le personnel de ce restaurant dénonce quand même certaines attitudes de leurs clients. Les employés accusent les étudiants d`emporter les assiettes, les cuillères et les verres dans leurs chambres, une fois qu`ils ont fini de manger. S. D, membre du personnel s`en plaint continuellement. Pour cela des affiches sont collées dans la salle pour interpeller les mauvais éléments. Avec une capacité d`accueil de 2.500 personnes par jour, S. D considère qu`il a le plus grand restaurant universitaire de l`Afrique de l`Ouest. Il est sollicité à la fois par les étudiants de l`université, les élèves des Grandes écoles et le personnel du Centre régional des œuvres universitaires (Crou). Cependant, il reproche à l`Etat le retard au niveau de la subvention et un manque drastique de matériel : assiettes, cuillères, plateaux etc. Le second restaurant fréquenté par les étudiants d`Abidjan, est celui de l`université de Bouaké redéployé au sein du campus d`Abobo-Adjamé. Cet espace présente un meilleur visage en matière d`hygiène et de qualité de service. Du coup, son restaurant est le plus prisé. Déjà, à l`approche de la clôture le goût agréable de la nourriture chatouille les narines. A l`entrée, il faut prendre un ticket au guichet. En avançant, vous apercevez des hangars qui servent de salles à manger, de la verdure dont autour. Ce cadre enchanteur attire les étudiants. Pour preuve, ceux de l`université de Cocody parcourent des kilomètres pour s`y rendre. Ils y affluent à partir de 11 heures, malgré la fatigue qu`ils endurent aux arrêts de bus. « Le service est bien organisé ici», s`explique Mahan Paulin, en maths-infos à Cocody. « A chaque menu, convient un rang », souligne Abdoulaye Oulai, en Sciences fondamentales appliquées (Sfa) à Abobo-Adjamé. Le plat préféré dans ce restau, c`est l`attieké. Il suffit de voir le long rang chaque fois que ce menu est proposé. D`ailleurs, le surnom donné à ce mets est « L`attiéké au chou ». Les étudiants trouvent en ce plat plusieurs éléments nutritifs : le poisson est assez gros et le chou qui l`accompagne est alléchant. Ce samedi midi, une scène assez singulière démontre l`attention qu`ils portent à l`attiéké. Une bagarre oppose deux clients (une jeune fille et un jeune homme) autour du dernier plat d`attieké qui restait. Des gros bras interviennent pour éviter le pire. À l`origine de cette dispute, la fille qui tenait la tête du rang, a été bousculée par le garçon qui voulait se faire servir le dernier plat d`attiéké. Au moment, où les deux se battaient un troisième larron a emporté l`attiéké tant convoité
S.S