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Politique Publié le mercredi 18 février 2009 | Le Nouveau Réveil

"Une période indicative" pour le 1er tour de la présidentielle - Le CEA tend-il un piège à Mambé ? Pourquoi le président de la CEI retarde la publication du chronogramme

Après la dernière réunion du Comité d`Evaluation et d`Accompagnement (CEA) de l`accord politique de Ouagadougou, la pression est désormais sur les épaules du président de la CEI, M. Beugré Mambé, pressé de fixer la date des élections ou à tout le moins de proposer une "période indicative" pour la tenue du premier tour de la présidentielle.

Mais pourquoi le président de la commission chargée des élections tarde-t-il à lâcher le morceau alors qu`il déclarait récemment que le chronogramme électoral était déjà prêt ? Qu`est-ce qui coince véritablement ?

Le président Mambé est pressé de toutes parts. Il lui est demandé ici et maintenant de rendre public le calendrier électoral, la boussole qui va permettre à tous les acteurs de s`orienter vers les élections de sortie de crise. A défaut d`une date précise, une "période indicative" pourrait satisfaire les attentes. Les membres du CEA qui viennent de se réunir à Ouaga sous la présidence effective du facilitateur Blaise Compaoré estiment que l`opération d`identification et de recensement électoral qui a touché 52,19% de la population électorale ciblée représente une donnée assez objective pour fixer un calendrier électoral crédible.

Or apparemment, le président de la CEI qui a encore en mémoire les vives critiques dont il a été la cible lorsque les élections se sont avérées impossibles le 30 novembre 2008 ne veut pas retomber dans les mêmes erreurs. Car si une nouvelle date proposée par la CEI n`était pas respectée, cela poserait immanquablement le problème de la crédibilité et de la compétence des responsables de cette institution. Et particulièrement de son président Beugré Mambé. Des chapelles politiques ne se feront pas prier pour réclamer sa tête. Toute chose qui va concourir à rallonger un peu plus le calendrier électoral.

Il est en effet vrai que la CEI a déclaré avoir bouclé le chronogramme électoral que le dernier CPC lui avait exigé. Mais pour des raisons évidentes de stratégie, nous sommes dans un domaine politique (ne l`oublions pas), le président de la CEI avait volontairement retardé sa publication. De manière à pousser un peu plus en avant les efforts des uns et les autres et atteindre un niveau d`exécution acceptable des principales opérations qui conditionnent la tenue des élections. Car aujourd`hui encore, la question du financement du budget électoral continue d`être une source de préoccupation, la reconstitution des registres d`état civil détruit reste encore embryonnaire, le redéploiement de l`administration tarde à être une réalité palpable en dépit des engagements maintes fois exprimés et renouvelés des acteurs, le désarmement des milices, le service civique, rien n`a vraiment bougé sur le terrain. Comment, dans ces conditions, peut-on parler des élections qui doivent en principe être le couronnement de tout le programme de sortie de crise ? Aujourd`hui, lorsque Mambé parle de fin de l`enrôlement le 28 février, cela provoque crispation et colère dans les rangs. "Tant que le dernier Ivoirien n`est pas enrôlé, pas d`élection". Voilà le nouveau discours du FPI qui rejoint celui de Gbagbo qui déclarait tantôt que l`identification se poursuivra au-delà du 28 février si cela s`avérait nécessaire. Comment peut-on vouloir aller aux élections vite, vite et vite alors qu`on n`est pas pressé d`en finir avec l`identification des élections ? L`Etat, nous dit-on, n`a pas d`argent, l`identification coûte très cher et les structures techniques éprouvent de réelles difficultés à payer leurs agents. Mais ces contraintes, personne n`est pressé de sortir de l`opération d`identification. Car devant une telle situation, le discours des responsables de l`Etat devrait consister à intensifier les appels à l`enrôlement pour que les citoyens aillent vite se faire identifier. Mais quand on dit à ces derniers qu`on a le temps pour eux et qu`ils peuvent aller vers les centres de collectes à leur rythme, quel chronogramme électoral peut-on établir et respecter ?

On se demande même pourquoi l`on a mis tant de temps pour lancer l`opération de reconstitution des registres d`état civil détruits ? Car il faudra aussi permettre aux citoyens sortis de cette opération et munis de leur acte d`état civil d`intégrer le fichier électoral. Il y a aussi les Ivoiriens de l`étranger.

En somme, il est presque sûr que l`on ne pourra pas atteindre la population électorale cible de 8 millions d`électeurs avant de boucler l`opération d`enrôlement. Dès lors, quel sera le niveau de pénétration acceptable par tous les acteurs politiques ? En tout état de cause, le président Mambé aurait demandé à tous les commissaires de la CEI en mission sur le terrain pour suivre l`enrôlement en province de rentrer tous à Abidjan le 28 février. Il aurait aussi accepté de rendre public le chronogramme électoral "le plus tôt possible" afin de combler les attentes du CEA. Finalement on ne lui demande plus une date mais une "période indicative". Or, cela ressemble fort bien à un piège car il n`y a rien de plus vague. Par le passé, on se souvient de ce que "les élections au plus tard…" ont donné comme résultat. Mambé doit réfléchir par deux fois…

Akwaba Saint-Clair
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