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Politique Publié le mercredi 18 février 2009 | Le Nouveau Réveil

“Une période indicative” pour le 1er tour de la présidentielle - Les grands obstacles à lever

Le Comité d'évaluation et d'accompagnement (CEA) de l'accord politique de Ouagadougou a tenu lundi dernier à Ouagadougou la capitale du Burkina Faso sa sixième réunion. Le communiqué final sanctionnant cette rencontre qui a enregistré la présence du président Burkinabé Blaise Compaoré et du premier ministre ivoirien Guillaume Soro mentionne en son point 8 que la CEI accepte "de rendre public aussitôt que possible un calendrier pour la tenue du premier tour de l'élection présidentielle en 2009". En clair, les participants à la rencontre d'avant-hier à Ouagadougou affichent leur volonté de voir l'élection présidentielle tant réclamée par les Ivoiriens se tenir courant l'année 2009. Si leur volonté est à saluer parce qu'enfin le bout du tunnel est à un doigt, il n'en demeure pas moins que des difficultés majeures jalonnent le chemin de la CEI pour fixer un chronogramme électoral. Des étapes d'importance non moindre doivent être franchies avant la fixation de la date. La première difficulté c'est bien évidemment le nerf de la guerre, l'argent. Le communiqué d'avant hier donne certes des assurances sur ce point par la détermination des partenaires de la Côte d'Ivoire " à examiner positivement la couverture du gap du budget des élections actuellement estimé à 8 milliards de fcfa, mais cela n'est pour l'instant qu'une promesse. Et l'on a encore en mémoire que des assurances de ce genre ont souvent été données aux Ivoiriens mais à l'épreuve du terrain, le constat a été autre chose, amer. Toute chose qui fait dire que l'épine financière n'est pas encore levée. Autre chose, la reconstitution des registres d'état civil, opération importante qui devrait intervenir en amont de l'identification et du recensement électoral a du mal à atteindre sa vitesse de croisière. A des endroits du pays où elle a cours, la reconstitution des registres d'état civil est à la phase d'évaluation. Les populations qui sont dans le cas sont encore en attente alors que l'opération devrait se tenir dans un délai raisonnable afin de permettre à ceux qui auront obtenu leur extrait de naissance de prendre part à l'identification et au recensement électoral. Cette dernière opération considérée comme la clé du processus électoral, selon la CEI, doit s'achever à la fin de ce mois de février. Selon toujours la Commission électorale indépendante, c'est seulement la moitié du collège électoral estimé à environ huit millions qui s'est fait enrôler. Ce qui sous-entend que les agents recenseurs attendent encore un peu plus de trois millions d'Ivoiriens dans les centres d'enrôlement. A seulement quelques jours du 28 février. Même si une rallonge certainement venait à être accordée aux retardataires, il est fort à parier que les huit millions d'électeurs annoncés soient recensés. Là, réside une autre difficulté pour la CEI dans la conduite de son action. Et puis quand tous ces obstacles ci-dessus énumérés seront levés, le président Robert Beugré Mambé et son équipe pourront mettre à la disposition des partis politiques le listing électoral pour vérification. Mais les difficultés actuelles laissent entrevoir les difficultés prochaines à ce niveau. Dans son intention manifeste de bloquer le processus, le FPI trouvera à coup sûr quelque chose à dire sur ce listing même si on n'aura rien à dire. On perdra encore beaucoup de temps et la volonté du CEA de voir l'élection présidentielle se tenir cette année, du moins le premier tour peut être un leurre. Raison pour laquelle au-delà des discours de bonne intention, l'on doit être pragmatique et s'attaquer aux problèmes essentiels qui minent la sortie de crise.

Paul Koffi
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