Robert Beugré Mambé, président de la Commission électorale indépendante, est actuellement sous pression. Alors qu’il déclarait récemment que le plus important était de réaliser une bonne identification avant de fixer les dates des élections, on lui demande avec insistance de donner un chronogramme réaliste. La dernière réunion du Comité d’évaluation et d’accompagnement (CEA) à Ouagadougou a repris presque mot pour mot cette demande que le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies réclame depuis quelques jours.
En fait, tout le monde veut les élections pour cette année 2009. La communauté internationale, l’opposition ivoirienne et le chef de l’Etat veulent aller vite aux élections. Cependant, tous sont conscients qu’il y a des difficultés à surmonter. Elles sont d’ordre financier et technique.
Au plan financier, nul n’ignore que la Côte d’Ivoire éprouve mille et une difficultés à réunir les moyens nécessaires au financement du processus de sortie de crise. Au point où on a parfois le sentiment que la communauté internationale qui s’était pourtant engagée, à l’accompagner, ne suit pas vraiment le mouvement. Dans le même temps, le pays doit jouer son rôle régalien face à un front social qui s’enflamme chaque jour.
Au demeurant, tout le monde comprend que la communauté internationale et l’opposition ont poussé le pays vers la solution de sortie de crise la plus coûteuse sans qu’elles ne contribuent réellement à mobiliser les ressources. L’argent étant le nerf de la guerre, aucun chronogramme ne sera réaliste si le financement n’existe pas.
Au plan technique, on remarque bien qu’il y a de réelles difficultés sur le terrain de l’opération d’identification et de recensement des électeurs. Depuis septembre jusqu’à ce jour, seulement 52% de la population cible ont été enrôlées. Cela veut dire que si on veut vraiment atteindre les objectifs, il faudra aller bien au-delà du 28 février, date annoncée de fin de l’opération. Car, il est illusoire de croire qu’en 11 jours, on pourra enrôler les 48% restants.
Evidemment, le président de la CEI s’est déjà aménagé une porte de sortie en annonçant une séance de rattrapage. Mais, on sait qu’il faut bien plus qu’une séance de rattrapage. Il est bon que la Sagem, opérateur technique privé, déploie effectivement les six mille kits qu’elle avait annoncés et que les centres de collecte prévus soient effectivement ouverts. Mais, en même temps, il faudrait que les personnes concernées par la reconstitution des registres d’état civil soient prises en compte dans le processus d’enrôlement.
Si toutes les parties prenantes pensent qu’il est possible de surmonter toutes ces difficultés pour que la présidentielle se déroule cette année, alors on attend de voir. Maintenant, si l’on doit comprendre à travers ces pressions tous azimuts que tout le monde opte pour des élections à tout prix, cela voudra dire que chacun est prêt à assumer sa part de responsabilité dans le cafouillage qui s’en suivra. Or, à y voir de près, ce qui intéresse une catégorie de personnes, ce n’est pas tant une bonne identification, mais une identification qui leur est avantageuse. Dans ces conditions, leur revendication de publier un chronogramme réaliste serait un piège.
Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr
En fait, tout le monde veut les élections pour cette année 2009. La communauté internationale, l’opposition ivoirienne et le chef de l’Etat veulent aller vite aux élections. Cependant, tous sont conscients qu’il y a des difficultés à surmonter. Elles sont d’ordre financier et technique.
Au plan financier, nul n’ignore que la Côte d’Ivoire éprouve mille et une difficultés à réunir les moyens nécessaires au financement du processus de sortie de crise. Au point où on a parfois le sentiment que la communauté internationale qui s’était pourtant engagée, à l’accompagner, ne suit pas vraiment le mouvement. Dans le même temps, le pays doit jouer son rôle régalien face à un front social qui s’enflamme chaque jour.
Au demeurant, tout le monde comprend que la communauté internationale et l’opposition ont poussé le pays vers la solution de sortie de crise la plus coûteuse sans qu’elles ne contribuent réellement à mobiliser les ressources. L’argent étant le nerf de la guerre, aucun chronogramme ne sera réaliste si le financement n’existe pas.
Au plan technique, on remarque bien qu’il y a de réelles difficultés sur le terrain de l’opération d’identification et de recensement des électeurs. Depuis septembre jusqu’à ce jour, seulement 52% de la population cible ont été enrôlées. Cela veut dire que si on veut vraiment atteindre les objectifs, il faudra aller bien au-delà du 28 février, date annoncée de fin de l’opération. Car, il est illusoire de croire qu’en 11 jours, on pourra enrôler les 48% restants.
Evidemment, le président de la CEI s’est déjà aménagé une porte de sortie en annonçant une séance de rattrapage. Mais, on sait qu’il faut bien plus qu’une séance de rattrapage. Il est bon que la Sagem, opérateur technique privé, déploie effectivement les six mille kits qu’elle avait annoncés et que les centres de collecte prévus soient effectivement ouverts. Mais, en même temps, il faudrait que les personnes concernées par la reconstitution des registres d’état civil soient prises en compte dans le processus d’enrôlement.
Si toutes les parties prenantes pensent qu’il est possible de surmonter toutes ces difficultés pour que la présidentielle se déroule cette année, alors on attend de voir. Maintenant, si l’on doit comprendre à travers ces pressions tous azimuts que tout le monde opte pour des élections à tout prix, cela voudra dire que chacun est prêt à assumer sa part de responsabilité dans le cafouillage qui s’en suivra. Or, à y voir de près, ce qui intéresse une catégorie de personnes, ce n’est pas tant une bonne identification, mais une identification qui leur est avantageuse. Dans ces conditions, leur revendication de publier un chronogramme réaliste serait un piège.
Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr