Lancée et suivie avec un service minimum (?) garanti par le personnel de la santé publique de Côte d`Ivoire, la grève du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé de Côte d`Ivoire(Synacass-ci) est on ne peut trop pour les Ivoiriens. Qui souffrent d`un mal ou d`un autre, tant leur état de santé nécessite un traitement. Aussi maintes fois annoncée et souventes fois suivies, ces grèves intempestives gêneraient-elles, à n`en point douter, la population. En effet, faisant fi du serment d`Hippocrate, la main levée jurant d`apporter assistance aux patients même sans contrepartie financière, puisque la santé étant la priorité des priorités, comme le soulignait Platon, le corps médical précisément les médecins et techniciens de la santé entrent pour la énième fois, en grève sans tenir compte des réalités actuelles du pays. Ainsi, pour 72 heures à compter d`hier, mercredi, le Synacass-ci a décidé d`un arrêt de travail " reconductible ". Cependant, à la différence de la grève précédente, celle-ci se fera avec un service minimum. Autrement dit, les patients qui se rendront dans nos différents hôpitaux publics du pays pourront se faire soigner, au strict minimum. A en croire donc ces grévistes, l`on ne saurait crier aux abois. Puisqu`ils seront là, le moment venu, aux soins des éventuels patients. Malheureusement, le serment, qui est d`ailleurs une obligation morale, certes respecté, ne saurait freiner la mort en cascade des patients. Pour qui, le sort aura décidé de se rendre dans les hôpitaux pendant ces trois jours de grève et donc d`inactivité pour solliciter un soin dont ils ont pourtant droit. En tout état de cause, l`on constate que les médecins, en entrant en grève, ne font qu`envenimer la situation de la population ivoirienne. Déjà fatiguée par une crise qui dure plus de six ans. Certes, le droit à la grève est reconnu à tous, mais aussi le même droit ne pose-t-il pas les balises quant à son application ? En tout état de cause, le Synacass-ci en décidant d`arrêter le travail pour 72 heures et reconductible, anticipe la mort de certains patients. Eux, qui n`y sont pour rien à ce bras de fer entre les médecins et le gouvernement. Incompréhensible cette situation qui n`a que trop perduré causant d`énormes préjudices aux innocentes personnes. L`on craint, si ce n`est déjà fait, d`enregistrer des pertes en vies humaines au sein de la population. Pauvre qu`elle est, en dépit du serment d`Hippocrate. Qui dit ceci en substance : "En présence des maîtres de cette école et de mes chers condisciples (…) je jure et je promets d`être fidèle aux lois de l`honneur et de la probité dans l`exercice de la médecine. Je donnerai mes soins gratuits à l`indigent et n`exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail. Admis à l`intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qu`il s`y passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le crime. Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je donnerai à leurs enfants l`instruction que j`ai reçue de leur père. Que les Hommes m`accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d`opprobre et méprisé de mes confrères si j`y manque. Je jure! Je jure! Je jure !". Hélas pour ces médecins ivoiriens pour qui les moyens justifient la fin. Causant des morts.
Toussaint N`Gotta
Toussaint N`Gotta
