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Économie Publié le jeudi 19 février 2009 | Le Nouveau Réveil

Arrestation dans la filière café caco - Les avocats des détenus crient leur colère

L`arrestation des 23 barons de la filière café cacao faites en juillet 2008 par le procureur de la République, pourrait ressurgir dans les prochains jours. Hier en effet, les avocats des détenus, à savoir Tapé Do, Angéline Kili, Henri Amouzou, Mangoua Jacques, Zoungrana Placide et autres, étaient face au juge d`instruction, Mabo Gohou, en charge de l`affaire. Les hommes du barreau ivoirien entendaient se faire entendre sur la détention arbitraire et inutilement prolongée de leurs clients. "C`est une détention qui ne respecte aucun élément de droit pénal, ni la procédure judiciaire. Nous exigeons que les détenus soient libérés. Huit mois de détention préventive, ça suffit pour des personnes qui bénéficient de la présomption d`innocence", ont-ils martelé. Selon des sources judiciaires très crédibles, la procédure est énormément viciée. Etant entendu que les charges recherchées contre les barons de la filière café-cacao n`existent pas formellement. Ou bien, quand c`est le cas, elles sont insuffisantes pour maintenir les accusés en détention de façon indéterminée. En effet, depuis près de huit mois, ils sont détenus à la MACA. "C`est une violation flagrante des droits de l`homme", précise un Avocat. "Pis, certains de nos clients, en l`occurrence Henri Amouzou et Mangoua Jacques, flirtent avec la mort. Car selon leur dossier médical respectif, ils ne devraient en aucune façon séjourner en prison. Au risque de leur vie", martèle un autre membre du collectif. Toujours de l`avis des hommes en toge, le cas le plus déshumanisant, est celui de Mme Obodji née Oussou Amenan Roseline. La législation en vigueur stipule qu`une femme enceinte ou nourrice ne doit pas faire la prison. Mais cette dame, anciennement au FDPCC, est arrivée à la MACA alors qu`elle avait huit mois de grossesse environ. De là-bas, elle est allée accoucher par césarienne. Mais la maternité nouvelle n`a pas fait fléchir le juge d`instruction pour la ramener à la prison de Yopougon après l`accouchement. Son bébé ayant été coupé de ce fait du sein et de la chaleur maternelle. Face à ces actes judiciaires qui dépassent l`entendement humain, les Avocats crient leur ras-le-bol. Les prochains jours pourraient s`annoncer houleux et décisifs.

Marc Koffi
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