La grève d'avertissement de trois jours des médecins a entraîné un fonctionnement au ralenti de certaines formations sanitaires d'Abidjan. Un tour sur le terrain a permis de constater qu'au centre de santé communautaire d'Abobo , un infirmier se charge désormais de consulter les malades. Nos sources avancent que deux des médecins grévistes sont certes venus hier au dit centre de santé communautaire, mais n'ont pas travaillé. Une situation qui a ralenti les consultations. A l'hôpital général, la situation n'est pas alarmante. Le directeur de cette formation sanitaire, Attiembone Kouadio Jean-Baptiste, est en place. Tous les services fonctionnent normalement. Une femme qui devait subir une intervention chirurgicale était au bloc opératoire lors de notre passage. Seulement la radiologie ne fonctionne pas. Pour cause de panne survenue avant la grève. Sur 64 médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes, 31 sont effectivement à leur poste, 23 ont une absence justifiée (repos ou mission). Ce sont seulement 10 médecins qui observent le mot d'ordre de grève. Aucun des 7 techniciens supérieurs de santé de cette formation sanitaire n'a délaissé son poste. Cependant, cet hôpital a enregistré une légère affluence des malades. Ce constat d'affluence est le même aux urgences médicales et chirurgicales de l'hôpital militaire d'Abidjan (Hma), vers 18 heures. Selon le directeur de cette structure, le médecin-colonel-major Gbehi Beugré Gabriel, face à cette situation, le Hma a pris des dispositions. Il n'est donc pas débordé par les malades. Le service consultation fonctionne normalement. Avec le concours du ministre de la Santé et de l'Hygiène publique, qui a mis des kits à la disposition du Hma. Au niveau du Chu de Yopougon, selon une source médicale, aux urgences, dans les services de chirurgie et de la médecine générale, les chefs de service et les médecins de service étaient à leur poste. A l'hôpital général (ex-Pmi) de Yopougon, sur 5 médecins dans l'unité de pédiatrie, un seul a observé un arrêt de travail. En médecine générale, 5 médecins ont travaillé sur les 6 programmés. A la maternité, les trois médecins désignés étaient présents. S'agissant du Chu de Cocody, la réanimation, le bloc opératoire, la salle service d'accouchement, le service minimum est assuré, ont confié des agents du personnel technique de santé en grève dans la cour du Chu. Les parents d'une femme trouvée dans un pavillon ont confié qu'elle venait d'accoucher. Elle se reposait à même le sol en attendant de regagner la maison. Dans les services de consultations externes, les bancs des malades étaient déserts. Des malades sont venus, mais n'ont pas subi de consultations, a confié un agent trouvé sur place. Les laboratoires d'analyse, la radiologie, eux connaissent des perturbations. Parce que ne fonctionnant pas du fait de la grève.
Christian Dallet
Et si l’on patientait
Le contexte aidant, tout a un caractère de priorité en Côte d’Ivoire. L’amélioration de la situation des médecins, tout comme celle des enseignants de tous les niveaux, des infirmiers, sages-femmes et autres catégories professionnelles, les conditions de travail dans divers secteurs. Mais également, la construction d’infrastructures routières, le reprofilage des voies dégradées, préjudiciables à tous les usagers de la route, les salaires non payés dans certaines administrations et institutions, les arriérés de paiement dus aux fournisseurs de l’Etat etc. Tout est d’ordre prioritaire. Et face à cette situation, le gouvernement s’est investi dans la recherche de solutions, qui passe entre autres, par l’accès au programme pour les pays pauvres très endettés (PPTE) du Fonds monétaire International. Ce qui permettrait à la Côte d’Ivoire , de rétablir quelque peu, les équilibres financiers et budgétaires, nécessaires pour respecter ses engagements vis-à-vis des populations prises dans leur ensemble d’une part , et de certaines catégories socio- professionnelles et corps de métiers d’autre part..
La matérialisation de cet engagement pris vis-à-vis de certains corps de métiers, bénéficiant du statut de la Fonction publique, reste la signature de décrets et autres arrêtés d’application, pour modifier et améliorer les grades et les salaires. Les médecins font partie des fonctionnaires, pour qui le gouvernement a consenti, après qu’ils ont mené de grandes batailles, de réparer ce qu’ils considéraient comme une injustice concernant leur traitement salarial. Une avancée notable qu’il convient de saluer à sa juste mesure et qu’ils reconnaissent eux-mêmes, si l’on sent tient aux propos tenus, il y a environ quatre mois, par l’ex-secrétaire général du Synacass-ci M. Magloire Amichia. Se prononçant, en effet, sur cette avancée et déplorant la position tranchée de leurs collègues enseignants et chercheurs, il estimait que dans ce contexte de sortie de crise, il était sage que les efforts consentis par l’Etat soient acceptés, plutôt que de trop tirer sur la corde.C’est pour cela que la grève que les cadres supérieurs de la santé observent depuis trois jours, peut paraître difficile à accepter. Même l’option prise d’assurer le service minimum ne peut être applaudie.
Il est clair que la signature d’un décret modifiant un statut donné ne représente qu’une étape dans l’immense et légitime espoir des médecins et autres pharmaciens, quotidiennement à la tâche, dans des conditions bien souvent déplorables, de voir leur existence s’améliorer. .Mais ils ne doivent pas perdre de vue, que la spécificité de leur rôle dans la société en général et dans la vie des personnes malades en particulier commande qu’ils soient plus enclins à faire des concessions , oui , toujours faire des concessions.
Certes, le gouvernement n’a pas pu tenir la promesse faite, de payer les nouveaux salaires dès la fin du mois de janvier 2009. N’est- il pas possible de prendre son mal en patience, lorsqu’on sait que des étapes non négligeables sont en train d’être franchies, pour permettre à l’Etat d’être affranchi, d’un certain nombre de contraintes, pour avoir des coudées plus franches ? A travers l’unicité des caisses, le redéploiement de l’administration et notamment celle des régies financières, sur l’ensemble du territoire etc. N’est-ce pas là des signes, qui suscitent espoirs et recommandent la patience ? Alors, patientons !
Josette Barry
Christian Dallet
Et si l’on patientait
Le contexte aidant, tout a un caractère de priorité en Côte d’Ivoire. L’amélioration de la situation des médecins, tout comme celle des enseignants de tous les niveaux, des infirmiers, sages-femmes et autres catégories professionnelles, les conditions de travail dans divers secteurs. Mais également, la construction d’infrastructures routières, le reprofilage des voies dégradées, préjudiciables à tous les usagers de la route, les salaires non payés dans certaines administrations et institutions, les arriérés de paiement dus aux fournisseurs de l’Etat etc. Tout est d’ordre prioritaire. Et face à cette situation, le gouvernement s’est investi dans la recherche de solutions, qui passe entre autres, par l’accès au programme pour les pays pauvres très endettés (PPTE) du Fonds monétaire International. Ce qui permettrait à la Côte d’Ivoire , de rétablir quelque peu, les équilibres financiers et budgétaires, nécessaires pour respecter ses engagements vis-à-vis des populations prises dans leur ensemble d’une part , et de certaines catégories socio- professionnelles et corps de métiers d’autre part..
La matérialisation de cet engagement pris vis-à-vis de certains corps de métiers, bénéficiant du statut de la Fonction publique, reste la signature de décrets et autres arrêtés d’application, pour modifier et améliorer les grades et les salaires. Les médecins font partie des fonctionnaires, pour qui le gouvernement a consenti, après qu’ils ont mené de grandes batailles, de réparer ce qu’ils considéraient comme une injustice concernant leur traitement salarial. Une avancée notable qu’il convient de saluer à sa juste mesure et qu’ils reconnaissent eux-mêmes, si l’on sent tient aux propos tenus, il y a environ quatre mois, par l’ex-secrétaire général du Synacass-ci M. Magloire Amichia. Se prononçant, en effet, sur cette avancée et déplorant la position tranchée de leurs collègues enseignants et chercheurs, il estimait que dans ce contexte de sortie de crise, il était sage que les efforts consentis par l’Etat soient acceptés, plutôt que de trop tirer sur la corde.C’est pour cela que la grève que les cadres supérieurs de la santé observent depuis trois jours, peut paraître difficile à accepter. Même l’option prise d’assurer le service minimum ne peut être applaudie.
Il est clair que la signature d’un décret modifiant un statut donné ne représente qu’une étape dans l’immense et légitime espoir des médecins et autres pharmaciens, quotidiennement à la tâche, dans des conditions bien souvent déplorables, de voir leur existence s’améliorer. .Mais ils ne doivent pas perdre de vue, que la spécificité de leur rôle dans la société en général et dans la vie des personnes malades en particulier commande qu’ils soient plus enclins à faire des concessions , oui , toujours faire des concessions.
Certes, le gouvernement n’a pas pu tenir la promesse faite, de payer les nouveaux salaires dès la fin du mois de janvier 2009. N’est- il pas possible de prendre son mal en patience, lorsqu’on sait que des étapes non négligeables sont en train d’être franchies, pour permettre à l’Etat d’être affranchi, d’un certain nombre de contraintes, pour avoir des coudées plus franches ? A travers l’unicité des caisses, le redéploiement de l’administration et notamment celle des régies financières, sur l’ensemble du territoire etc. N’est-ce pas là des signes, qui suscitent espoirs et recommandent la patience ? Alors, patientons !
Josette Barry